L’agriculture et la souveraineté alimentaire au programme du FFS

Présidentielle du 7 septembre

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Le candidat à la présidentielle du 7 septembre du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, s’est rendu hier dans la wilaya de Sétif, où il a animé un meeting populaire à la maison de la Culture. Lors de son discours, le candidat à la présidentielle a souligné d’abord l’importance de ce scrutin pour oser le changement et donner un nouveau souffle à l’Algérie, en réitérant la position de son parti qui aspire à construire un Etat d’institutions et non de personnes. Il a rappelé que le mouvement du Hirak avait comme objectif la construction d’un Etat démocratique et de droit et de donner de nouvelles dimensions à la politique du pays. «Nous continuons à défendre les libertés et les couches vulnérables de la société. Notre politique est basée sur les principes démocratiques et nous avons un programme qui a tracé un diagnostic profond de tous les secteurs et qui propose des solutions pour y remédier», a-t-il dit. Dans l’après-midi, le candidat du FFS s’est rendu dans sa ville natale,Boghni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, où il a consacré plusieurs heures aux activités de proximité.Au sujet de la souveraineté alimentaire, Youcef Aouchiche a fait savoir que ce secteur est d’une importance stratégique dans son programme présidentiel «Vision». Il a rappelé, à cette occasion, la forte dépendance de l’Algérie aux importations alimentaires, en faisant référence aux statistiques de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), qui indique que les importations alimentaires de l’Algérie ont atteint environ 8,3 milliards de dollars en 2019 contre 7,7 milliards de dollars en 2018, avec environ 75% des céréales et 70% des produits laitiers consommés provenant de l’étranger. Cette dépendance expose le pays aux fluctuations des prix et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, selon le FFS qui suggère des solutions adaptées pour garantir la souveraineté alimentaire. Pour le candidat du FFS, l’Algérie doit adopter une approche intégrée et multisectorielle, impliquant des politiques agricoles et alimentaires cohérentes, des investissements dans les infrastructures et la recherche agricole, ainsi que la promotion d’une alimentation saine et durable.A cet effet, Youcef Aouchiche propose,s’est est élu, de créer une agence nationale de la sécurité alimentaire, engager la bataille du blé pour assurer une autosuffisance en la matière d’ici cinq ans, développer les filières agroalimentaires stratégiques, augmenter le taux de motorisation et de digitalisation de notre agriculture, encourager et soutenir l’agriculture de montagne, stabiliser l’approvisionnement par l’encouragement de la production locale, créer une banque de semences pour ne plus dépendre des importations et une autre agence pour la conservation génétique afin de préserver les races locales. Il propose aussi d’investir dans la recherche et le développement dans le secteur de l’agriculture pour améliorer les rendements et réduire la dépendance aux importations, lutter contre toutes les formes de gaspillage, mettre en place une cellule de veille sanitaire en relation avec la sécurité sanitaire des aliments, élaborer des cartes agricoles pour programmer les productions et les récoltes selon les besoins du marché, nos modes de consommation, nos saisons et nos fêtes religieuses dont le calendrier recule chaque année de dix jours, encourager l’organisation des paysans et des éleveurs dans des systèmes de coopératives pour permettre une planification de la production agricole et agroalimentaire et enfin créer des labels de compétition entre les territoires locaux et promouvoir le développement et la création de chaînes de valeur des produits agricoles d’origine protégée, en renouvelant régulièrement des stocks stratégiques en matière de produits alimentaires de large consommation pour prévenir les crises et les pénuries. S’agissant de la planification agricole, le candidat du FFS défend cette stratégie en encourageant les agriculteurs à se structurer en coopératives, ce qui permettrait d’améliorer les rendements, d’introduire de nouvelles techniques de production, de planifier la production agricole, d’optimiser les ressources, de renforcer le pouvoir de négociation des agriculteurs et de promouvoir des pratiques agricoles durables. Pour maximiser ces bénéfices, les coopératives doivent être soutenues par des politiques publiques favorables, des programmes de formation et d’assistance technique, et un accès facilité au financement. Ensuite, un système de planification de la production agricole est essentiel pour coordonner les politiques, investissements et actions afin d’optimiser la production, améliorer la qualité des produits, garantir l’accès aux marchés et promouvoir un développement rural durable. Outre la mise en place des mécanismes de coordination interministérielle, de consultation des acteurs et de suivi et d’évaluation, l’adoption des systèmes de cultures extensives dans les zones d’agriculture pluviale et le soutien financier des projets de production agricole à l’échelle industrielle en ce qui concerne les produits sous tension, en encourageant également l’agriculture vivrière dans les zones rurales et la production moins consommatrice d’eau avec le développement d’un modèle de production agricole hors subvention et l’augmentation des surfaces irriguées, qui s’élèvent actuellement à 1,43 million d’hectares, pour sortir des aléas de la pluviométrie et mettre surtout en valeur les terres du Grand Sud pour l’agriculture.Par ailleurs, le programme économique du FFS accorde une place prépondérante à la production animale en raison des crises récurrentes dans ce secteur qui révèlent des contraintes majeures nécessitant des politiques adaptées, notamment pour couvrir la demande de consommation nationale et maîtriser les prix des produits laitiers et des viandes à un niveau abordable tout au long de l’année. Le candidat du FFS a assuré des actions concrètes suite à un diagnostic précis sur les filières, en y apportant des solutions appropriées, à commencer par  établir un soutien financier étudié pour garantir la durabilité de la filière laitière, améliorer les volets alimentaires et la gestion des élevages, mettre en place des politiques de soutien financier basées sur une connaissance précise des coûts de production, introduire des cultures fourragères équilibrées en énergie et protéines à moyen terme, améliorer la génétique du cheptel local pour des populations adaptées aux conditions locales et mettre en place des stratégies de développement et de conservation pour d’autres espèces animales telles que le dromadaire, la chèvre et le lapin. Concernant le foncier agricole, le candidat du FFS affirme qu’il s’agit d’un enjeu fondamental pour le développement durable du secteur agricole, la sécurité alimentaire et le bien-être des populations rurales. Or, ce secteur stratégique fait face à des défis importants, tels que la fragmentation des terres, l’absence de réglementation efficace et les pressions croissantes sur les ressources naturelles. Une grande importance sera accordée, dans ce sens, aux mesures visant à améliorer la gestion du foncier agricole, entre autres la protection des terres agricoles contre l’érosion dimensionnelle et l’émiettement, l’adoption d’une planification spatiale efficace pour définir les zones agricoles prioritaires, la protection des terres agricoles de la conversion et la promotion d’une utilisation durable des terres et la mise en œuvre d’une réforme foncière pour une gestion plus efficace du foncier agricole, en soutenant également l’agriculture familiale et les coopératives agricoles.

Naima Allouche