La Tunisie face à une crise hydrique menaçante

Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri)

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La Tunisie fait face à une crise hydrique sévère, marquée par une baisse alarmante du taux de remplissage des barrages. Cette situation critique a des répercussions profondes sur plusieurs secteurs vitaux, notamment l’agriculture, le tourisme et la production laitière. Selon l’Observatoire national de l’agriculture (Onagri), au 14 juin 2024, le taux de remplissage des barrages tunisiens n’a atteint que 31,5%, soit 738,33 millions de m³, contre une moyenne de 974 millions de m³ sur les trois dernières années. Cette diminution de 24,2% des réserves en eau reflète une gestion de l’eau particulièrement difficile, exacerbée par une répartition inégale des ressources à travers le pays. Les barrages du Nord, qui représentent 97,5% des réserves d’eau, affichent un taux de remplissage de 37,6%, tandis que ceux du Centre et du Cap Bon peinent à atteindre respectivement 9,4% et 9,6%. La baisse drastique des réserves en eau menace directement les récoltes agricoles, un secteur crucial pour l’économie tunisienne. L’irrigation insuffisante entraîne des rendements faibles et une qualité de production diminuée, compromettant la sécurité alimentaire et augmentant la dépendance aux importations. Le tourisme, un autre pilier de l’économie tunisienne, est également gravement touché. Chaque touriste consomme une grande quantité d’eau, exacerbant la pression sur des ressources déjà limitées. La capacité de la Tunisie à accueillir des touristes et à maintenir ses infrastructures touristiques fonctionnelles est ainsi menacée. Le secteur laitier, déjà en crise, risque de subir un impact encore plus sévère. La sécheresse limite la disponibilité de l’eau pour les troupeaux, réduisant la production de lait et augmentant les coûts pour les producteurs. Cette situation pourrait entraîner une hausse des prix du lait et des produits laitiers, affectant directement les consommateurs tunisiens. La situation hydrique en Tunisie est critique et nécessite des mesures urgentes pour gérer efficacement les ressources en eau. Sans une intervention rapide des pouvoirs publics pour trouver des alternatives à court terme, les impacts sur l’agriculture, le tourisme et la production laitière pourraient avoir des conséquences désastreuses sur l’économie et la société tunisiennes.

Akram Kharief