La pomme algérienne au cœur d’une initiative anti-spéculation

Une bouffée d'air frais pour le pouvoir d'achat

0

Une initiative audacieuse vient d’être lancée par le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations pour faire baisser le prix de la pomme sur les étals algériens. Face à la flambée des prix de ce fruit populaire, les autorités ont décidé de court-circuiter les intermédiaires en permettant aux producteurs de vendre directement aux détaillants dans les marchés de gros.

Au marché de gros « Magros » d’Attatba, dans la wilaya de Tipasa, l’opération a déjà porté ses fruits. Les pommes y sont proposées entre 80 et 220 dinars le kilo selon la qualité, des prix nettement plus abordables que ceux pratiqués ces dernières semaines. Cette initiative a mobilisé des producteurs venus de différentes régions du pays, notamment de Blida, Médéa, Ain Defla, Tizi Ouzou, Batna et Sidi Bel Abbès, offrant ainsi une diversité de produits aux consommateurs.

Cette opération s’inscrit dans un plan d’action plus large, fruit d’une collaboration entre les ministères du Commerce et de l’Agriculture. Parmi les mesures phares, on note l’ouverture d’espaces de vente gratuits pour les agriculteurs dans les marchés de gros « Magros » et la mise à disposition de 144 points de vente directs, y compris dans les grandes surfaces.

Pour assurer la stabilité des prix à long terme, les sociétés publiques SARPA et Frigomedit ont été mandatées pour constituer un stock de régulation, en achetant directement aux producteurs sans marge bénéficiaire. Le transport gratuit des pommes des exploitations vers les marchés de gros vient compléter ce dispositif, allégeant ainsi les coûts pour les agriculteurs.

Le gouvernement ne compte pas s’arrêter là. Un recensement exhaustif des chambres froides et des espaces de stockage de pommes est en cours, visant à identifier les quantités stockées, déclarées ou non. Cette mesure permettra d’établir un calendrier de déstockage progressif adapté aux besoins du marché, tout en luttant contre les pratiques spéculatives.

Le président Abdelmadjid Tebboune a d’ailleurs rappelé sa détermination à combattre la spéculation, ordonnant l’application de sanctions sévères, allant jusqu’au retrait du registre de commerce pour les contrevenants.