La Coupole sous les couleurs de la continuité

Le candidat Tebboune y a animé, hier, son dernier meeting de campagne

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C’est à la Coupole du complexe sportif Mohamed Boudiaf d’Alger que le candidat indépendant, M. Abdelmadjid Tebboune, a animé, hier, son dernier meeting de campagne électorale pour la présidentielle prévue le 7 septembre courant. La Coupole était pleine à craquer plusieurs heures avant l’arrivée du président-candidat. Les présents représentaient les partisans d’Abdelmadjid Tebboune des wilayas du Centre du pays. Accueilli par un standing ovation, Abdelmadjid Tebboune n’a pas dérogé à la règle qu’il s’est imposée durant cette campagne électorale. Ainsi, il a succinctement fait référence à la période antérieure à son élection pour un premier mandat en rappelant que le pays «était au bord du gouffre». «On ne peut en aucun cas pardonner ou oublier quand il s’agit de l’argent du peuple», a-t-il dit, concernant la corruption, estimant que «les Algériens étaient sous la coupe d’une exécrable machination de la part de la‘‘issaba’’». «Nous nous sommes engagés à récupérer tout ce que la ‘‘bande’’ a pris comme biens et argent du peuple et j’estime qu’on a réalisé l’essentiel de nos engagements sur ce plan et sur plusieurs autres», a encore dit le candidat indépendant. A préciser qu’à chaque déclaration du candidat, la salle répond par des applaudissements et des appels à la continuité.

Une jeunesse capable de relever tous les défis

Abordant la jeunesse, à laquelle il a consacré l’essentiel de son discours électoral, le président-candidat a estimé que la jeunesse algérienne «doit se retrouver dans son pays». «Notre jeunesse est notre richesse que des pays nous envient», a-t-il dit, ajoutant qu’il s’engage «à la hisser au rang qui est le sien», maintenant qu’il a réussi, durant le premier mandat, «à en faire une force de frappe importante». «Nous avons introduit la jeunesse dans tous les segments», a-t-il dit, estimant que cette jeunesse «est capable de relever tous les défis», avant d’appeler les jeunes à s’impliquer davantage dans la vie politique, économique, culturelle et sociale du pays. «Votre place est en Algérie et votre pays ne vous laissera jamais de côté», a-t-il appelé, ajoutant que les jeunes porteurs de projets dans tous les secteurs «seront pris en charge tel qu’il se doit». «Il est temps pour la jeunesse de prendre les responsabilités et je m’engage à faire du prochain quinquennat, si je suis élu, celui de la jeunesse», a-t-il promis. Il a rappelé que tous les pays du monde «s’appuient sur la jeunesse pour se développer et aller de l’avant», regrettant que cette même jeunesse «a été laissée-pour-compte dans le passé», souhaitant, à l’occasion, «redonner espoir à cette même jeunesse dans un futur proche».

Une économie dynamique

«Ce n’est surtout pas à moi de le dire, mais toutes les institutions économiques et financières mondiales ont classé notre économie comme la 3e en Afrique», a-t-il tenu à préciser et surtout à mettre fin à la polémique suscitée par cette même déclaration, lors des derniers meetings qu’il a animés. Il en veut pour preuve le nombre de postes d’emploi créés durant le premier quinquennat. «Durant le premier mandat, dont vous connaissez tous les conditions dans lesquelles était le pays, nous avons créé 250000 postes d’emploi», a-t-il dit, ajoutant que «si les Algériennes et les Algériens me renouvellent leur confiance, et je vous prie de prendre note pour vous en souvenir, on va créer 450000 nouveaux postes d’emploi». «Ce chiffre est un engagement et non une promesse de campagne», a-t-il dit, estimant qu’ils sont rares les «pays qui ont la capacité de créer autant d’emplois dans cette conjoncture particulière pour l’économie mondiale». Pour ce faire, le président-candidat ne perd pas de vue que la création d’emplois est conditionnée, principalement, par le développement et la dynamique économique. «Notre économie est dynamique. Elle l’est parce que nous avons choisi la meilleure voie pour remettre le pays sur les rails de l’essor et de la prospérité», a-t-il dit, estimant qu’avec ce rythme, «la croissance économique nationale sera maintenue à 4% durant les années à venir». Le candidat ne s’est pas arrêté là concernant ses engagements pour le prochain quinquennat. Il a annoncé qu’en cas de réélection, «l’objectif en investissements sera de 20000 projets». «Nous avons les capacités pour atteindre ce chiffre et le climat nécessaire pour le réaliser», a-t-il encore annoncé. Sur un autre volet, le président-candidat n’a pas omis d’annoncer que l’essor économique qu’il compte projeter pour son probable second mandat «ne se fera pas sans faire bénéficier tous les citoyens du développement». Ainsi, il a souligné que plusieurs autres stations de dessalement d’eau de mer seront réalisées durant le second mandat, avec en prime «une réévaluation du dinar, une lutte implacable contre l’inflation, le plafonnement des prix et la valorisation du pouvoir d’achat avec des augmentations salariales et d’allocations conséquentes pour la quasi-majorité des citoyens».  

Des wilayas de seulement dix communes

Sur un autre plan, le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé que s’il est réélu, il révisera le découpage administratif de toutes les wilayas du pays. «Une wilaya à 60 communes est une aberration», a-t-il dit, estimant que durant la prochaine période, «aucune wilaya n’aura à gérer plus de dix communes». «C’est un engagement de notre part», a-t-il expliqué, ajoutant que «nous estimons qu’avec une telle réorganisation, les responsables pourront accéder facilement aux doléances et attentes des citoyens». «Notre objectif est d’être au service permanent du citoyen, et pour le faire, il nous faut une meilleure gestion des Collectivités locales avec une décentralisation bénéfique pour l’ensemble des citoyens».Il faut rappeler que le candidat Abdelmadjid Tebboune a déjà annoncéque son projet d’un nouveau découpage administratif vise aussi à créer des «super wilayas», afin d’alléger le poids sur les administrations locales et lutter contre la bureaucratie. Il a rappelé que durant son premier mandat, il s’était engagé à créer de nouvelles wilayas, ce qui a en effetété réalisé.

«Notre pays est visé»

Abordant les questions diplomatiques et internationales, le candidat Abdelmadjid Tebboune a rappelé que «notre pays est ciblé». «Nous le sommes à cause de nos positions inébranlables de soutien aux peuples en lutte pour leur liberté», a-t-il expliqué, ajoutant que «l’Algérie ne peutbaisser les bras devant aucun chantage ou aucune pression». «Les Algériennes et les Algériens savent ce qu’il faut faire lorsqu’l s’agit de défendre leur mère patrie», a-t-il dit, ajoutant que «l’Algérie est immunisée et forte de par la conscience de ses enfants et l’engagement de son Armée ». A propos de l’Armée nationale populaire (ANP), le président-candidat a souligné qu’elle s’est renforcée grâce à une formation moderne. «Nous allons encore renforcer nos forces armées, car elles sont les gardiennes de l’intégrité et de la sécurité du pays», a-t-il annoncé, rappelant, encore une fois, que «l’Algérie subit des pressions de part et d’autre», ajoutant que «cela n’est pas une fatalité pour un pays comme l’Algérie». Abordant la Ligue arabe, le président-candidat a émis le vœu de «réviser» les statuts de la Ligue afin de «l’aider à accéder à la modernité». Concernant la cause palestinienne, le candidat Abdelmadjid Tebboune a d’abord condamné le massacre des Palestiniens par l’entité sioniste, rappelant «l’engagement sans faille de l’Algérie aux côtés des frères de la Palestine», estimant que «l’Algérie ne fera pasl’économie du moindre effort pour juger les criminels de guerre dans des institutions internationales». «La Palestine est la cause de l’Algérie, n’en déplaise aux courtisans de tout acabit». Abordant la question du Sahara occidental, le candidat a souligné qu’elle est aussi la cause de l’Algérie et que ce pays «retrouvera tôt ou tard sa liberté et son indépendance». A propos de la communauté algérienne établie à l’étranger, le président-candidat a souligné qu’elle a repris «ses liens forts» avec le pays «grâce à la confiance renouée avec l’Etat et le pays». Il a regretté qu’elle a été, dans un certain passé, exclue», estimant que la diaspora «est un élément très important de notre tissu social national». Il faut noter que plusieurs chefs de partis politiques ayant défendu et soutenu la candidature du président sortant étaient présents au meeting d’hier.

L. Hichem