En décrochant cette semaine le marché de réhabilitation et de modernisation de l’hôtel Seybouse de Annaba, l’entreprise chinoise CSCEC confirme sa position prédominante et de premier bâtisseur en Algérie.
Cette société vient d’arracher ce contrat pour un montant de 7.15 pour un délai d’exécution de 18 mois.
China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) est déjà sur le projet de la grande mosquée d’Alger (1,5 milliard de dollars), la nouvelle ville universitaire de Constantine (520 millions de dollars) et de la nouvelle extension de l’aéroport d’Alger (550 millions de dollars). Après une longue période d’arrêt des travaux pour manque de financements, ), CSCEC a pris en charge au début des années 2000, le reste à réaliser de l’aéroport internationale Houari Boumediene d’Alger (264 millions de dollars).
Dans le même sillage du secteur des infrastructures du transport aérien, CSCEC été désignée par l’Etablissement national de la navigation aérienne (ENNA) pour la réalisation d’infrastructures techniques (blocs techniques et tours de contrôle) au niveau de cinq aéroports à travers le pays. Des contrats chiffrés à 25 millions de dollars.
Dans le secteur du tourisme, CSCEC s’est attribuée le projet de construction de l’hôtel Sheraton d’Alger (68 millions de dollars) et celui ( 96 millions USD). C’est surtout auprès de l’institution de Hamid Melzi (SIH), que CSCEC va dominer la réalisation des infrastructures hôtelières en Algérie. l’Hôtel Mariott de Tlemcen pour 145 millions USD, le centre des conventions de Club des Pins (50 milliards de dinars initialement, le projet a été fortement réévalué), le Mariotte de Constantine (retiré en dernière minute par Khalida Toumi), l’hôtel Sheraton d’Annaba (13 milliards de dinars). Dans le secteur de l’hôtellerie, la société chinoise a décroché encore l’École Supérieure d’Hôtellerie et de Restauration d’Alger (ESHRA, 165 millions de dollars).
Dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, CSCEC décroché des projets qui la placent à la tête des opérateurs étrangers (équipements publics, des dizaines de milliers de logements, routes etc.). Le coup le plus spectaculaire c’est le Centre hospitalo-universitaire d’Oran et le pôle universitaire de 20.000 places pédagogiques à Constantine.
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En fait, mis à part les sociétés du consortium ayant réalisé le projet de l’Autoroute Est-Ouest, aucune société étrangère n’a été aussi gâtée que CSCEC. En revanche, la société n’a pas vraiment été performante dans le secteur de l’hydraulique. Sur l’ensemble des barrages et transferts lancés dans les années 2000, elle n’a décroché que le petit barrage de Boukourdane (Tipaza) et quelques châteaux d’eau éparpillés à travers quelques wilayates.
Le scandale de la chute d’une partie de la tribune du 5 juillet, causant la colère des fans du footabl, va encore profiter à la société chinoise CSCEC qui va décrocher le marché de la de la structure pour un petit montant de 20 millions USD.
Dans le secteur de l’industrie, CSCEC est présente seulement dans la réalisation de trois minoteries et une petite usine de détergents dans la région d’Alger.
Mais l’affaire la plus juteuse pour la société chinoise est sans doute celle de la construction et de l’exploitation (BOT) du port de Cherchell (2 milliards de dollars sur 20 ans). Deux décennies suffisantes à CSCEC pour dominer encore les marchés algériens de la réalisation, tous secteurs confondus.
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Au dessus des lois
Le plus important à retenir dans les affaires de CSCEC est le fait qu’au niveau de la SIH (Société d’Investissements Hôteliers, gérée par Melzi), les procédures de passation de marchés ne passent pas obligatoirement par des appels d’offres, comme le stipule le code des marchés publics.
En outre, cette société est blacklistée par la Banque Mondiale pour corruption. Mais ce fait n’est pas tellement important en Algérie et personne n’a daigné jeter un coup d’œil sur les contrats passés entre CSCEC et Hamid Melzi.
CSCEC a élu domicile à Staoueli, à l’Ouest d’Alger, où elle a réquisitionné tout un bloc de bâtiments. La société chinoise s’est permise de fermer, à la circulation, une route publique qui traverse le bloc qu’elle occupe. Aucun responsable n’a bougé le petit doigt.
Sur le chemin qui mène vers son QG de CSCEC, les conducteurs des véhicules de l’entreprise se permettent de stationner sur les deux cotés de la chaussée, causant ainsi des désagréments aux riverains. Jamais ils n’ont été verbalisés pour ces infractions.
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