
Il était le dernier « parrain » de la « françalgérie » ; à côté de lui, ses successeurs, Sarkozy, Hollande et Macron, passent pour être des enfants de cœur. Jacques Chirac était un « parrain » de ce concept, mais aussi – et surtout – de la « françafrique », de manière générale.
Il était connu sous ce nom : l’Africain. Ses classes, il les a faites auprès des véritables inventeurs de la « françafrique » : le Général de Gaulle et Jacques Foccart, l’incontournable conseiller aux affaires africaines de l’Elysée. Pendant sa présidence, Jacques Chirac a visité près de 40 pays sur le continent, d’Alger à Pretoria.
La France de Jacques Chirac plaidait en faveur de ses anciennes colonies devant le Fonds monétaire international ou la Banque mondiale et bénéficiait en retour de leur soutien diplomatique. Ainsi, les Omar Bongo, Blaise Compaoré ou Denis Sassou Nguesso étaient non pas uniquement ses obligés, mais aussi ses amis proches dont il se serait avantageusement.
Avec Bouteflika, c’est plutôt immédiatement l’ « entente cordiale ». Chirac qualifiait Bouteflika de « plus francophile de tous les présidents algériens et le plus connaisseurs de tous les présidents français de la Ve République ».
Avec Jacques Chirac les relations avaient été les meilleures que pouvaient être des relations amicales entre deux présidents qui s’estimaient réciproquement. Une des premières visites du président algérien a été pour Chirac, en juin 2000. Bouteflika était alors en visite d’Etat en France. A l’Elysée, auprès du couple Chirac, il a été salué chaleureusement par différentes personnalités : Lionel Jospin, Jean-Pierre Chevènement, Simone Veil et Enrico Macias. Au cours du banquet, les toasts ont été suivis des déclarations des deux chefs d’état. Jacques Chirac a souligné que la visite marquait une nouvelle date dans l’histoire des relations des deux pays. En verve, Bouteflika est reçu à l’Assemblée nationale française où il prononce un discours remarqué.
En fait, Bouteflika était parti chercher auprès des dirigeants politiques et économiques français un soutien économique et industriel. Le lendemain de son arrivée en France, Abdelaziz Bouteflika s’est rendu au siège du Medef puis à l’Hôtel de Ville où il s’est exprimé devant près de 300 patrons français et s’est engagé à « corriger les survivances négatives de l’économie administrée ». Promettant de promouvoir les investissements étrangers, Abdelaziz Bouteflika a affirmé être conscient des faiblesses et des lacunes qui subsistent et s’est dit prêt à éliminer les tendances bureaucratiques tatillonnes qui décourageaient les entrepreneurs français.
Les successeurs de Chirac n’ont jamais été de sa stature. Loin s’en fallait. Plus qu’entre l’Algérie et la France, les relations Boutelika-Chirac avaient été des relations d’homme à homme qui n’ont pas été bénéfique pour l’Algérie, qui avait alors surtout délivré des contrats avantageux aux Français.
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