Irlande, Norvège et Espagne vont reconnaître l’Etat palestinien

Leur décision a provoqué la colère des sionistes

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La résistance du peuple palestinien depuis son occupation depuis des décennies par les sionistes, et l’offensive du Hamas du 7 octobre sont en train de bouleverser le monde. Hier mercredi, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont annoncé qu’elles s’apprêtaient à reconnaître l’existence d’un Etat palestinien en exprimant l’espoir que d’autres pays suivront leur exemple dans les semaines à venir.  Cette initiative, présentée comme une contribution aux efforts de paix, a été saluée par les Palestiniens, aussi bien par le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza et dont Israël a juré l’éradication après son attaque du 7 octobre, que par l’Autorité palestinienne, qui n’exerce qu’un pouvoir limité en Cisjordanie occupée. «Aujourd’hui, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne annoncent qu’elles reconnaissent l’Etat de Palestine», a dit le Premier ministre irlandais, Simon Harris, lors d’une conférence de presse. «Dans l’esprit des annonces d’aujourd’hui, j’ai parlé avec plusieurs autres dirigeants et homologues et je suis optimiste sur le fait que d’autres pays nous rejoindrons en prenant cette décision importante dans les semaines à venir», a déclaré le chef du gouvernement irlandais. Selon lui, «la solution à deux Etats est le seul chemin crédible pour aboutir à la paix entre Israéliens et Palestiniens». Le son de cloche est identique en Norvège où le Premier ministre travailliste, Jonas Gahr Støre, a déclaré lors d’une conférence de presse que la solution à deux Etats était primordiale pour parvenir à une paix durable dans la région. «Alors que nous sommes en pleine guerre, avec des dizaines de milliers de morts et de blessés, nous devons maintenir en vie la seule chose qui puisse fournir un abri sûr tant pour les Israéliens et les Palestiniens : deux Etats vivant en paix l’un à côté l’autre», a dit Jonas Gahr Støre. Son ministre des Affaires étrangères, Espen Barth Eide, a précisé que «la procédure de reconnaissance de l’Etat palestinien prendrait effet mardi prochain, le même jour que pour l’Irlande».

Frontières de 1967

La Norvège et l’Irlande ont précisé que la frontière entre les deux Etats devrait correspondre au tracé d’avant la guerre des Six-Jours de 1967, avec Jérusalem pour double capitale, sous réserve d’éventuelles négociations sur le sujet entre Israéliens et Palestiniens. C’est également mardi prochain que l’Espagne reconnaîtra l’Etat de Palestine, a fait savoir le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, devant le Congrès des députés. «Nous espérons que notre reconnaissance et ses motifs contribueront à pousser d’autres pays européens à suivre ce chemin, car plus nous serons nombreux, plus nous aurons de force pour imposer un cessez-le-feu, à parvenir à la libération des otages détenus par le Hamas, à relancer le processus politique qui peut conduire à un accord de paix», a-t-il ajouté. Les trois pays ont pendant plusieurs mois tenté de rallier à leur cause d’autres pays européens, la France, le Portugal, la Belgique et la Slovénie notamment, comptant sur un effet de nombre. L’entreprise n’a pas abouti, mais la Slovénie devrait se distinguer d’ici peu en rejoignant à son tour la cohorte des pays reconnaissant la Palestine comme un Etat souverain. Plus de 140 des 193 Etats membres des Nations unies, dont la Russie, la Chine et l’Inde, ont déjà franchi le pas. Ils ne sont que 9 au sein de l’Union européenne. De son côté, la France, même si elle défend publiquement le concept de solution à deux Etats, ne reconnaît pas pour l’instant l’existence d’un Etat palestinien. «Notre position est claire : la reconnaissance de la Palestine n’est pas un tabou pour la France. Cette décision doit être utile, c’est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique», a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Il ne s’agit pas seulement d’une question symbolique ou d’un enjeu de positionnement politique, mais d’un outil diplomatique au service de la solution à deux Etats vivant côte à côte, en paix et en sécurité. La France ne considère pas que les conditions soient à ce jour réunies pour que cette décision ait un impact réel dans ce processus», ajoute le communiqué.

Katz menace

Les annonces de l’Espagne, de la Norvège et de l’Irlande ont provoqué de vives réactions de colère au sein de l’establishment politique sioniste. Les autorités israéliennes ont d’ailleurs rappelé mercredi pour consultations leurs ambassadeurs dans les trois pays, arguant que leurs décisions remettaient en question le droit d’Israël à se défendre et à rapatrier les 128 otages encore détenus dans la bande de Ghaza. «Israël ne restera pas silencieux», a déclaré le ministre des Affaires étrangères sioniste, Israël Katz. Des propos qui sonnent comme une menace. «Nous sommes déterminés à atteindre nos objectifs : rétablir la sécurité de nos citoyens, extirper le Hamas et faire revenir nos otages». «Il n’existe rien de plus juste que ces objectifs», a-t-il ajouté.

T.H.