Vers une nouvelle reconfiguration
Pour les investisseurs étrangers, le nouveau dispositif d’encouragement offre de nombreux avantages en matière de financement, de fiscalité et de droits de douane, de réalisation d’infrastructures, de concession de terrains etc. Toutefois, dans le cadre de l’établissement d’un référentiel des segments d’activité revêtant un caractère prioritaire pour l’économie nationale, conformément aux objectifs fixés par la loi sur l’investissement, on assiste désormais à une reconfiguration de la carte des pays investisseurs en Algérie. Pour rappel, lors de son entrevue périodique avec les représentants des médias nationaux en avril 2024, le président de la République a annoncé l’arrivée d’une cinquantaine de gros investisseurs étrangers. 48 gros investisseurs étrangers ont fait part de leur désir de s’installer en Algérie, a indiqué le président Tebboune.
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Ils sont présents dans plusieurs secteurs d’activités
Forte augmentation des entreprises turques à Oran
Depuis quelques années, Oran connaît une véritable révolution économique avec l’implantation de nombreuses entreprises turques. Cette dynamique témoigne d’une relation commerciale de plus en plus forte entre l’Algérie et la Turquie, qui s’illustre particulièrement à travers la présence croissante de sociétés turques dans le tissu économique oranais. Cette tendance se reflète dans les récentes données du centre national du registre du commerce (CNR), qui révèlent une augmentation significative du nombre d’entreprises turques opérant dans la région. La majorité des entreprises turques s’installent dans des zones stratégiques comme Bir El Djir, Hassi Ben Okba, et El Karma, des communes d’Oran où les infrastructures en développement offrent des opportunités d’affaires intéressantes. Des secteurs variés sont concernés, allant de la construction (avec des entreprises telles que Anadolu construction et Dekar construction) à l’industrie (comme Tosyali Iron Steel Industry), en passant par l’agroalimentaire et le commerce (avec des sociétés telles que Turk Sofrası Catering et Restaurant El Basha İzmir). L’analyse des données récentes révèle qu’outre les entreprises en activité, plusieurs autres sont en voie d’activation, ce qui confirme une véritable dynamique de croissance. Par exemple, des sociétés comme Tosyali Iron Steel Industry à Bethioua, ou encore Zirve et Ozmert Algeria à Oran, illustrent cette percée industrielle, qui dépasse largement les initiatives d’implantations des années précédentes. Ce phénomène se distingue d’une simple augmentation du nombre d’entreprises, il est le signe d’un véritable investissement dans des secteurs à fort potentiel pour la région. Les secteurs d’activité des entreprises turques à Oran sont diversifiés. La construction, le génie civil et l’industrie métallurgique dominent, avec des géants comme Atiker et Biscuiterie Rania, qui contribuent à l’essor du secteur privé dans la région. L’essor de l’industrie du bâtiment et de la métallurgie avec Ozgur San et Fast Food Mohanad en est un autre exemple. La présence d’entreprises dans le secteur automobile, comme Martur Algeria, contribue également à l’industrialisation progressive d’Oran. L’implantation de ces entreprises turques représente un moteur important pour l’économie locale, en termes de création d’emplois, de transfert de technologies et d’expertise, ainsi que d’intégration dans des chaînes de valeur mondiales. En outre, les entreprises turques favorisent un rayonnement régional, car elles développent des partenariats avec d’autres acteurs économiques locaux et internationaux, renforçant ainsi le positionnement d’Oran comme un pôle économique majeur en Algérie. L’augmentation de la présence des entreprises turques à Oran ne se limite pas à un phénomène ponctuel. Elle s’inscrit dans un processus de développement à long terme qui pourrait renforcer la position économique de la ville et de la région tout entière. Le dynamisme des entreprises turques, couplé à des politiques d’investissement et à la stabilité économique, ouvre des perspectives intéressantes pour l’avenir de l’économie oranaise et de l’Algérie.
Sonia.H
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Selon un récent bilan du Centre national du registre du commerce (CNRC)
L’Espagne avec 119 entreprises talonne déjà la France
Selon un récent bilan publié par le Centre national du registre du commerce (CNRC), datant de la période allant de 2015 à 2024, l’Espagne avec 119 entreprises (dont 42 radiés), activant dans plusieurs secteurs d’activités occupe l’une des trois premières places en Algérie, derrière l’Italie et la France. Les entreprises espagnoles activaient, notamment dans les services intégrés d’ingénierie énergétique, les services aéronautiques, les services liés au tourisme, l’installation, la maintenance et la distribution de pétrole et de gaz, et les produits en acier. Il y a également des entreprises actives dans les services de construction de bâtiments et de travaux publics, les services financiers, les télécommunications, le conseil juridique, les machines et équipements pour l’industrie pétrolière, les infrastructures hydrauliques, les trains, la céramique, la parfumerie, les boissons non alcoolisées et la promotion immobilière. En 2023, 129.475 entreprises espagnoles ont cessé d’avoir des accords commerciaux avec l’Algérie, sur fond de crise diplomatique entre Alger et Madrid. Si en 2022 il y avait 189.573 exportateurs, en 2021, il y aurait 222.603 entreprises travaillant en Algérie. L’année dernière, 8.934 exportateurs espagnols réguliers ont également cessé leurs activités en Algérie. Des opérateurs espagnols sont en train d’anticiper la reprise des échanges économiques avec l’Algérie. C’est le cas du groupe espagnol Bombas Ideales qui est en voie de conclure un partenariat avec le groupe Kerbouche pour la fabrication de pompes solaires. L’entreprise Inverca, elle, est en négociations avec Cevital, le groupe Hasnaoui pour un partenariat dans la production de serres multi chapelles. Quant à la société espagnole CLR, elle envisage un partenariat algéro espagnol dans la fabrication de moteurs réducteurs pour l’irrigation, la construction de poulaillers. L’entreprise espagnole Linkcee, elle, se positionne sur la vente de véhicules d’occasion de moins de trois ans. Le responsable développement a également indiqué que Tosyali Algérie envisage l’exportation de 150.000 tonnes de produits sidérurgiques vers l’Espagne. En somme, des entreprises espagnoles considèrent qu’il y a une espérance que les relations économiques soient relancées et donc cherchent à multiplier les initiatives en vue de la reprise des échanges économiques algéro -espagnols, rapporte le responsable du bureau de liaison. En dépit du refroidissement des relations économiques entre les deux pays, des entreprises espagnoles ont participé régulièrement à des manifestations économiques en Algérie notamment à la foire internationale d’Alger. Depuis peu, l’Algérie a levé la suspension des échanges avec l’Espagne d’abord en autorisant l’importation des intrants avicoles en janvier 2024 puis les viandes rouges fraîches un mois plus tard. A cela s’ajoute, le lancement des exportations depuis le port de Vigo en Espagne des kits de pièces automobile de Stellantis, vers le port d’Oran, la ville où se trouve l’usine automobile de la marque Fiat appartenant au groupe en question. Dans ce contexte de retour progressif à la normale, les opérateurs espagnols présents devraient revenir très bientôt sur le marché algérien. «La reprise des échanges pourrait aller très vite», explique un homme d’affaires espagnol très présent sur le marché algérien. «Les opérateurs économiques algériens et espagnols se connaissent bien, certains tiennent leurs carnets de commande prêts pour le moment où tous les feux repasseront au vert». Les groupes espagnols ont vu leur chiffre d’affaires augmenter de 341% passant de 245 millions d’euros à 1,1 milliard d’euros en 2021.
S.F
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Investissements industriels français à Oran
Baisse du nombre d’entreprises
Ces toutes dernières années, les marges de manœuvre concernant les intentions d’investissement français en Algérie sont en train de se réduire comme une peau de chagrin. Dans ce cadre, certains économistes estiment que le «recul» de la présence économique française en Algérie est de plus en plus remarquée et ce dans tous les domaines. Ceci dit, la confirmation de cet état de fait est corroborée les chiffres économiques de ces derniers mois qui affirment que l’investissement français a perdu du terrain en Algérie au profit particulièrement de la Chine et de la Turquie, mais aussi de l’Italie, notamment dans le domaine de l’énergie. A cet égard, la question qui s’impose d’elle-même est de savoir quelle est la situation actuelle des investissements français en Algérie ? Certains projets pour une raison ou une autre ont été suspendus car ne répondant pas à certains critères de la nouvelle loi sur les investissements. A titre d’exemple, nous citerons Oran, la capitale de l’ouest du pays qui a connu cette dernière décennie un véritable boom en parlant du développement économique en général, et attirance des investisseurs en particulier industriels. En témoignent les chiffres enregistrés durant la période étalée entre 2011 et 2023, le dépôt de 4.059 dossiers de projets d’investissement dans les différents secteurs. Du reste c’est le secteur industriel qui s’est accaparée la part du lion relatif aux projets soumis avec 52,10% soit 2.115 dossiers, suivi du secteur des services avec 27, 03% soit 1.097 dossiers, ensuite le secteur du tourisme 20,87% soit 847 dossiers de projets. Néanmoins, s’agissant de la présence des investissements français au niveau de la wilaya d’Oran, cette dernière est en régression si l’on croit le tableau du Centre national du registre du commerce (CNRC) qui met en évidence l’évolution de l’état des lieux des sociétés françaises durant la période comprise entre 2015 et 2024. Ainsi, sur un total de 102 activités commerciales inscrites dans le table en question, 25 d’entre-elles ont été radiées durant la même période, soit un taux d’environ de 25%. Les sociétés concernées activent dans diverses spécialités comme la Spa International Marine Travaux qui est une entreprise industrielle de production d’ensembles de construction métalliques, de grands travaux publics et hydrauliques, dragage, installation portuaires et constructions similaires. L’autre entreprise est Sealynx Automotive Algérie qui activait dans la production de joints d’étanchéité automobile. On peut citer la Spa Afri Work LABS qui avait pour mission de consulting et assistance aux entreprises nationales et internationales dans les domaines de l’industrie et de l’énergie. D’autre part, il y a lieu de parler du cas de l’usine de Renault d’Oued Tlelat qui se trouve actuellement en arrêt d’activité, depuis 2020, l’usine peine à redémarrer en raison de la non mise en conformité de son agrément avec la nouvelle législation en vigueur.
Rabah Karali