La récente instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à interdire l’importation de marbre prêt à l’emploi a été saluée par les industriels du secteur, qui estiment qu’elle encouragera les investissements dans la production et la transformation du marbre, en plus de favoriser le développement local de ce secteur.
Le secrétaire général de la Fédération algérienne des minerais, des mines et de l’industrie de la pierre, Djallal Guitoune, a qualifié cette décision d’«importante» et a souligné qu’elle permettra aux opérateurs de la filière de se concentrer davantage sur la transformation et la production de marbre.
Selon lui, l’importation de dalles brutes et semi-finies a sérieusement nui à l’industrie du marbre et a pénalisé les entreprises ayant investi massivement dans la transformation et la fabrication de dalles.
Les industriels estiment que l’interdiction d’importation encouragera également les investissements dans les carrières locales pour exploiter les gisements de marbre en Algérie. Ils soulignent que le pays dispose de gisements de meilleure qualité et sous-exploités par rapport à certains pays exportateurs qui exploitent leurs carrières depuis des siècles. Ils affirment que le développement de la filière permettra à l’Algérie de satisfaire la demande intérieure en marbre et de générer des excédents pour l’exportation.
Abdenour Bahri, responsable marketing de la STE El Hadj Moussa, soutient également l’interdiction d’importation des plaques de marbre finies ou semi-finies. Selon lui, cette mesure permettra de stimuler la production nationale, encourager les investissements dans des équipements modernes et la formation, améliorer la qualité et la quantité de la production, et de créer des emplois. Il dénonce également les pratiques frauduleuses de certains importateurs qui font passer les plaques de marbre finies pour des produits semi-finis, mettant ainsi en péril les vrais industriels du secteur.
Mohamed Yacine, gérant de la Société marbre et Granit Cheurfa, estime que l’interdiction d’importation est favorable aux fabricants et transformateurs de marbre qui privilégient l’investissement productif. Selon lui, cette mesure protège la production nationale, tout en évitant les pénuries qui pourraient entraîner une hausse des prix sur le marché de la construction et de l’habitat.
Pour sa part, Abdelkader Châbani, un commerçant de marbre à El Oued, salue les instructions du président de la République pour le développement de la filière. Il encourage les fabricants à présenter des produits de qualité répondant aux normes et à des prix concurrentiels. Il souligne également la nécessité de moderniser les usines de transformation de marbre et de former la main-d’œuvre spécialisée dans la fabrication de plaques de marbre et d’autres produits dérivés. Il suggère d’introduire cette spécialité dans les programmes de formation professionnelle, en particulier dans les wilayas réputées pour l’exploitation des carrières de marbre et leur transformation, telles que Skikda, Guelma et Tamanrasset.
Lors du Conseil des ministres qu’il a présidé le 30 avril dernier, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant l’importance de la filière marbre et donné des instructions claires pour son développement. Il a ordonné d’interdire l’importation de marbre prêt à l’emploi, tout en autorisant l’importation de marbre brut jusqu’à la fin du mois de juillet afin de garantir une transition en douceur.
Il est essentiel de noter que cette interdiction ne devrait pas conduire à une pénurie de marbre sur le marché. Au contraire, elle vise à stimuler la production nationale en donnant aux fabricants et aux transformateurs locaux l’occasion d’investir dans des équipements modernes, d’améliorer la qualité de leurs produits et de créer des emplois. De plus, en exploitant les importantes ressources en marbre sous-utilisées de l’Algérie, le pays pourrait non seulement répondre à la demande intérieure, mais également se positionner comme un acteur majeur sur le marché mondial du marbre.
Cette décision présidentielle reflète la volonté de l’Algérie de promouvoir l’autosuffisance économique et de réduire sa dépendance aux importations. Elle s’inscrit dans le cadre d’une vision plus large visant à renforcer les industries locales, à valoriser les ressources naturelles du pays et à encourager l’investissement national.
I. K.