Intempéries au Sud

Résilience, solidarité et engagement de tous les moyens de l’Etat

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Face aux intempéries récentes qui ont frappé plusieurs wilayas du sud de l’Algérie, notamment Naâma, Béchar, Illizi, Tamanrasset et Djanet, des mesures d’urgence ont été mises en place pour évaluer les dégâts, protéger les populations et assurer leur sécurité. Les autorités locales et nationales, en étroite collaboration avec la société civile, déploient des initiatives pour indemniser les sinistrés, relancer des projets d’infrastructures et renforcer la solidarité communautaire. Alors que les routes sont coupées et que les crues menacent, la résilience des habitants et l’engagement des autorités, civiles et militaires, ont été essentiels pour surmonter cette crise.

Bechar change de stratégie de défense

La wilaya de Bechar se prépare à relancer des projets importants visant à endiguer les effets dévastateurs des crues sur le cours d’eau qui traverse la ville. Le wali, Mohamed Said BenKamou, a récemment annoncé la reprise des travaux liés à la construction du barrage d’Oued Labiad, ainsi que le reprofilage et l’aménagement de l’oued Bechar. Ces initiatives visent à protéger la population locale et à garantir un approvisionnement en eau potable adéquat.

L’importance de ces projets ne peut être sous-estimée, notamment en raison des catastrophes passées. Les crues historiques de 2008 ont causé d’importants dégâts matériels et humains dans la région, rendant urgente la nécessité d’une gestion efficace des ressources en eau. Les inondations récentes ont également mis en lumière les vulnérabilités persistantes de la commune. Le barrage d’Oued Labiad, qui devrait avoir une capacité de retenue de plus de 2 millions de mètres cubes, sera un élément clé dans cette stratégie de prévention. En plus de réguler les crues, ce barrage permettra de mobiliser les eaux superficielles pour un usage agricole et domestique, contribuant ainsi à l’amélioration de la sécurité hydrique de la région.

Études techniques et coûts

Les études techniques nécessaires à la réalisation de ces projets ont déjà été finalisées par l’Office national d’irrigation et de drainage (ONID), une filiale spécialisée dans la gestion de l’eau. Ces études, qui ont coûté 152 millions de dinars algériens, ont identifié les travaux spécifiques à réaliser pour l’aménagement de l’oued Bechar, qui traverse un milieu urbain sensible. Les aménagements prévus incluent des travaux pour renforcer les berges, améliorer l’écoulement des eaux et réduire le risque d’inondation.

Le reprofilage de l’oued ne se limite pas seulement à des mesures de protection. Les autorités envisagent également de développer des projets attractifs sur les berges, tels que des espaces verts et des installations récréatives, qui bénéficieraient à la population locale. Ces initiatives visent à transformer la gestion des cours d’eau en une opportunité de développement urbain durable, tout en améliorant la qualité de vie des habitants.

Interdiction de construction et protection des riverains

Un des points forts de l’annonce du wali concerne l’interdiction de toute construction à proximité des berges de l’oued Bechar. Cette décision est motivée par les expériences passées, où des constructions inappropriées ont exacerbé les problèmes d’inondation. La volonté des autorités de protéger les riverains est essentielle, car il a été constaté que les inondations récurrentes affectent non seulement les habitations, mais aussi les infrastructures publiques situées à proximité.

En interdisant les constructions dans les zones inondables, la wilaya espère mettre en place une stratégie de gestion des risques plus efficace. Cela nécessite également une sensibilisation des populations sur les dangers associés à la construction à proximité des cours d’eau, ainsi qu’une collaboration étroite avec les communautés locales pour garantir leur sécurité.

La relance des projets de barrage et de reprofilage de l’oued Bechar représente une étape cruciale pour la wilaya dans sa lutte contre les inondations et pour l’amélioration de l’approvisionnement en eau. Ces initiatives, soutenues par des études techniques solides, visent non seulement à protéger les populations, mais aussi à offrir des perspectives de développement durable pour la région. En parallèle, l’interdiction des constructions sur les berges souligne l’importance d’une approche proactive dans la gestion des ressources en eau et des risques naturels. Avec ces mesures, Bechar aspire à construire un avenir plus sûr et plus résilient pour ses habitants.

La population de Touggourt solidaire avec les victimes de Béchar

Le 12 septembre 2024, Touggourt a été le théâtre d’un élan de solidarité remarquable à l’égard des sinistrés des récentes intempéries survenues dans la wilaya de Béchar. Cette initiative, qui a été officiellement lancée depuis le siège de la wilaya, vise à apporter un soutien essentiel aux victimes touchées par ces événements tragiques.

Le coup d’envoi de cette caravane de solidarité a été donné par le chef de l’exécutif local, Athmane Abdelaziz. L’événement a rassemblé des responsables locaux, des membres de la société civile et des bénévoles, tous unis par un même objectif : aider ceux qui souffrent des conséquences des intempéries.

La caravane est composée de trois grands camions remplis d’aides variées, comprenant des denrées alimentaires, des produits médicaux, des couvertures, ainsi que d’autres fournitures essentielles. Ces dons ont été collectés et chargés sous la supervision des services de la wilaya, en étroite collaboration avec le secteur de la Solidarité et de l’Action sociale, ainsi que le Comité de wilaya du Croissant-Rouge algérien (CRA).

Athmane Abdelaziz a souligné que cette initiative de solidarité s’inscrit dans un effort plus large de soutien aux victimes des intempéries. « Nous sommes ici pour soutenir nos frères sinistrés et leur montrer qu’ils ne sont pas seuls dans cette épreuve », a-t-il déclaré. Les intempéries récentes à Béchar ont causé des dégâts considérables, laissant de nombreuses familles dans le besoin.

Les aides envoyées par cette caravane de solidarité visent à répondre aux besoins urgents des sinistrés, en leur fournissant des ressources qui peuvent les aider à traverser cette période difficile. L’importance de la solidarité communautaire est mise en avant dans ce type d’initiatives, renforçant les liens entre les différentes régions du pays.

Cette caravane de solidarité est non seulement un acte de générosité, mais également un exemple de l’esprit d’entraide qui prévaut en Algérie. Elle rappelle l’importance de la coopération entre les différentes instances gouvernementales et les organisations de la société civile pour faire face aux crises.

Les actions de ce type sont essentielles pour encourager d’autres initiatives similaires et mobiliser davantage de ressources pour les sinistrés. En mettant en avant des valeurs de solidarité, de compassion et de soutien mutuel, cette caravane contribue à la résilience des communautés touchées par les catastrophes naturelles.

Le lancement de cette caravane de solidarité à Touggourt, après celle de Constantine, témoigne d’une mobilisation collective en faveur des sinistrés des intempéries à Béchar. C’est un rappel puissant que, face à l’adversité, l’entraide et la solidarité peuvent faire une différence significative dans la vie des personnes touchées. Alors que les camions prennent la route vers Béchar, l’espoir est de voir ces initiatives inspirer d’autres actions de solidarité à travers le pays, renforçant ainsi le tissu social et l’unité nationale.

Routes coupées à l’extrême Sud

Les intempéries qui ont frappé l’extrême sud de l’Algérie ces dernières 48 heures ont causé des perturbations significatives sur le réseau routier, entraînant la fermeture de plusieurs routes dans les wilayas d’Illizi, de Tamanrasset et de Djanet. Les services de la Gendarmerie nationale (GN) ont signalé que la montée des eaux, aggravée par des pluies torrentielles, a rendu certaines voies impraticables, mettant en danger la sécurité des usagers.

Un impact direct sur la circulation

La situation est particulièrement préoccupante sur la RN3, qui relie Illizi à Djanet. Ce tronçon est actuellement coupé à la circulation au niveau du village de Fadnoun, où l’accumulation d’eau rend la route dangereuse. De plus, dans la commune d’Illizi, les usagers doivent composer avec un trafic difficile en raison de la montée des eaux de l’oued. Cette route, qui est un axe crucial pour les déplacements entre ces deux wilayas, voit ainsi son accessibilité gravement compromise.

Dans la wilaya de Tamanrasset, la RN 55A est également fermée, notamment au niveau du village Daghmouni dans la commune d’Abalessa. Ici, la montée des eaux, combinée à l’accumulation de boues, a rendu la circulation impossible. De manière similaire, la RN55, reliant Djanet à Tamanrasset, est touchée, avec des conditions de circulation critiques à l’entrée de la commune de Bordj El Haouas.

Les conséquences des intempéries

Ces intempéries ne sont pas seulement une nuisance pour les automobilistes, mais elles soulèvent aussi des préoccupations sur la sécurité publique. La montée des eaux peut entraîner des risques d’inondations, mettant en danger les vies humaines et endommageant les infrastructures essentielles. Les routes coupées compliquent également l’accès aux services d’urgence et aux interventions nécessaires pour aider les populations affectées.

Ce phénomène météorologique est un rappel brutal des défis auxquels font face les régions arides et semi-arides, où les infrastructures routières peuvent être particulièrement vulnérables aux aléas climatiques. Les conséquences économiques de ces fermetures peuvent également être significatives, en entravant le transport de marchandises et de services entre les différentes localités.

Appels à la prudence

Face à cette situation alarmante, les autorités de la Gendarmerie nationale appellent les usagers de la route à faire preuve de prudence et de vigilance. Ils déconseillent fortement de s’aventurer sur les routes fermées, rappelant que la sécurité doit primer sur toutes les considérations. Les conducteurs sont invités à suivre les conseils des services de sécurité et à se tenir informés des conditions routières avant de prendre la route.

Cette mise en garde est d’autant plus importante dans un contexte où les conditions météorologiques peuvent rapidement évoluer. Il est essentiel que les usagers prennent des décisions éclairées, basées sur des informations fiables, afin d’éviter des situations dangereuses.

Ces événements mettent en lumière la nécessité d’une meilleure préparation face aux intempéries. Les autorités locales et nationales doivent envisager des stratégies pour renforcer les infrastructures routières et améliorer leur résilience aux conditions climatiques extrêmes. Cela pourrait inclure des travaux d’assainissement, la construction de systèmes de drainage efficaces, et l’entretien régulier des routes pour s’assurer qu’elles peuvent résister aux fluctuations climatiques.

De plus, il est crucial de sensibiliser les populations sur les risques liés aux intempéries et de les former à adopter des comportements sûrs en cas de conditions météorologiques défavorables. La mise en place de systèmes d’alerte précoce pourrait également aider à minimiser les impacts des intempéries sur les communautés vulnérables.

Réflexion pour l’avenir

Les intempéries qui ont touché les wilayas d’Illizi, de Tamanrasset et de Djanet sont un rappel fort des défis que présente le climat dans le sud algérien. Alors que les routes restent coupées et que la sécurité des usagers est en jeu, il est impératif que chacun prenne conscience des enjeux et agisse avec prudence. En parallèle, une réflexion sur l’amélioration des infrastructures et la préparation aux aléas climatiques est essentielle pour garantir la sécurité et le bien-être des populations dans ces régions.

L’État indemnise les dégâts survenus à Naâma

Lors d’une visite à Ain Sefra, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a annoncé que l’État prendra des mesures d’urgence pour indemniser tous les sinistrés suite aux récents épisodes de fortes pluies et d’inondations qui ont touché la région. Cette déclaration, faite en présence du ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, souligne l’engagement du gouvernement à répondre rapidement aux préoccupations des habitants affectés par ces intempéries.

Ain Sefra, une ville de la wilaya de Naâma, a récemment subi des inondations catastrophiques en raison de la crue de l’Oued El Bridj, qui traverse la ville. Ces événements météorologiques extrêmes, exacerbés par les effets du changement climatique, ont provoqué des dommages considérables aux infrastructures, aux habitations et aux moyens de subsistance des habitants. La situation a nécessité une intervention rapide des autorités pour évaluer les dégâts et apporter une aide immédiate aux sinistrés.

Engagement de l’État

Au cours de sa visite, M. Merad a exprimé la volonté du gouvernement de prendre en charge toutes les préoccupations des habitants d’Ain Sefra. Il a assuré que l’État indemnisera tous les sinistrés pour les pertes matérielles subies. Cette opération d’indemnisation sera mise en place rapidement après le recensement et l’évaluation des pertes par des commissions spécialisées. Ce processus vise à garantir une réponse efficace et ciblée aux besoins des victimes.

Le ministre a également souligné l’importance d’une approche stratégique pour la prévention des risques d’inondation. Cela inclut une coordination entre divers services et secteurs pour anticiper ces phénomènes naturels. Une bonne préparation est essentielle pour atténuer les effets des inondations et protéger les communautés vulnérables.

Solidarité louable

La solidarité affichée par les habitants de la région et la société civile a été mise en avant par M. Merad. De nombreux citoyens se sont mobilisés pour aider les familles sinistrées, en participant activement à des opérations de nettoyage et de dégagement des débris laissés par les inondations. Cet élan de solidarité témoigne de la résilience de la communauté face à l’adversité et de la volonté collective de surmonter cette crise.

Les efforts de la protection civile et d’autres institutions ont également été cruciaux pour évacuer les eaux et nettoyer les rues, permettant ainsi de rétablir un semblant de normalité dans la ville. La collaboration entre les autorités locales et la population est un exemple frappant de l’importance de l’engagement communautaire dans les moments de crise.

Mesures à long terme

Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a annoncé qu’un comité spécialisé sera dépêché pour réaliser une étude approfondie sur les régions les plus exposées aux inondations dans la wilaya de Naâma. Cela inclut une évaluation des zones situées à proximité de l’Oued Ain Sefra, afin d’élaborer des plans de réhabilitation du réseau d’évacuation des eaux pluviales. De plus, une étude sera menée pour explorer la possibilité de créer des retenues d’eau pour l’exploitation des eaux superficielles, contribuant ainsi à une gestion plus efficace des ressources hydriques.

Dans un effort pour améliorer la situation des infrastructures affectées, le wali de Naâma, Lounes Bouzegza, a annoncé l’attribution d’une première enveloppe financière de 900 millions de dinars. Cette somme sera dédiée à la réhabilitation globale des rues de la ville d’Ain Sefra, une fois que les études et fiches techniques nécessaires seront prêtes. Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large visant à renforcer la résilience des infrastructures face aux intempéries futures et à améliorer la qualité de vie des habitants.

Enseignements à tirer

Les événements récents à Ain Sefra illustrent à la fois les défis posés par le changement climatique et la capacité des autorités et des communautés locales à réagir face à l’adversité. L’engagement de l’État à indemniser les sinistrés et à mettre en place des mesures de prévention souligne l’importance d’une approche proactive pour faire face aux risques climatiques. En unissant leurs efforts, les habitants, les autorités locales et les institutions peuvent contribuer à bâtir un avenir plus résilient pour la région, tout en renforçant les liens de solidarité qui unissent la communauté. Les prochaines étapes, notamment les études sur les infrastructures hydrauliques et la réhabilitation des rues, seront cruciales pour assurer la sécurité et le bien-être des citoyens d’Ain Sefra face aux défis futurs.

Évacuation de 260 familles des Zones Inondables

Environ 260 familles ont été évacuées des zones inondables de la wilaya de Béchar en raison des risques de crues et d’inondations, selon les informations fournies par les services de la wilaya.

Cette évacuation a concerné 60 familles dans la localité de Djorf El-Barda, située près du lit de l’oued Guir, qui est actuellement en crue, dans la commune d’Abadla (à 88 km au sud de Béchar). De plus, 100 autres familles vivant dans l’ancien ksar du chef-lieu de la commune frontalière de Béni-Ounif (à 110 km au nord de Béchar) ont également été évacuées, a précisé le wali de Béchar, Mohamed Said Benkamou.

Au chef-lieu de la commune de Béchar, 100 familles ont été transférées vers des espaces d’accueil dans le cadre des mesures préventives contre les inondations, a-t-il ajouté.

Cette décision d’évacuation, prise par le Comité local de crise, vise à sécuriser les habitants dont les logements se trouvent à proximité des zones inondables et à garantir leur prise en charge, a-t-il souligné.

R.E.K/APS