
L’expert en affaires pharmaceutiques, Mohamed Nibouche, a souligné, hier, que l’Algérie a le potentiel pour devenir un centre majeur dans le domaine pharmaceutique. Il est évident que l’épidémie de la Covid-19, ayant dévasté des millions de vies et secoué des nations entières, a incité à une réflexion sur la préparation et la résilience des secteurs essentiels. Lors de son passage sur les ondes de la radio chaîne 3, M. Nibouche a mis en avant l’importance cruciale du développement de l’industrie pharmaceutique. Il a insisté sur le fait que ce secteur, crucial pour la santé publique, reste stable économiquement et peut générer des profits substantiels. M. Nibouche souligne une prévision de croissance de 6,1% pour le secteur pharmaceutique entre 2023 et 2027, principalement bénéfique aux pays développés et émergents. Il déplore cependant le manque de représentation des pays africains dans cette industrie, malgré le potentiel existant. L’expert affirme que l’Algérie, grâce à sa position stratégique et à son infrastructure solide, a l’opportunité de devenir un hub pharmaceutique majeur. En mettant en synergie la production locale avec la recherche scientifique, le pays pourrait non seulement répondre à ses propres besoins, mais aussi exporter vers d’autres régions. L’invité de la radio a également mis en lumière les investissements croissants dans la biotechnologie pharmaceutique en Algérie, soulignant l’importance d’une approche prudente pour assurer la viabilité à long terme de ces initiatives. Il a proposé également une coopération accrue entre les entreprises pharmaceutiques pour stimuler la recherche et le développement de nouvelles formulations, contribuant ainsi à renforcer le secteur de la santé du pays. Cette vision ambitieuse offre à l’Algérie une opportunité unique de se positionner en tant qu’acteur majeur dans l’industrie pharmaceutique mondiale, tirant des enseignements pour façonner un avenir plus résilient et prospère. Dans une vision prospective de l’industrie pharmaceutique, Mohamed Nibouche préconise une nouvelle approche axée sur la coopération entre les compagnies pharmaceutiques. Cette collaboration permettrait de mutualiser les ressources financières pour développer la recherche et élaborer de nouvelles formulations adaptées aux besoins sanitaires du pays. Quant à la distribution des produits pharmaceutiques en Algérie, M. Nibouche souligne la réglementation stricte qui régit cette activité, avec un cahier des charges spécifique. Toutefois, il reconnaît les défis logistiques liés à la taille du pays et les pratiques non éthiques qui persistent dans ce domaine. Il appelle ainsi à un renforcement des contrôles pour garantir des pratiques de distribution plus éthiques et responsables. Face aux pressions exercées sur les prix des produits pharmaceutiques, tant au niveau mondial que local, M. Nibouche souligne la nécessité de négocier des prix justes. Il reconnaît les coûts élevés de la recherche clinique, mais insiste sur l’importance de déterminer des stratégies de soins basées sur des prescriptions justes pour répondre aux besoins, tout en maintenant des prix accessibles. Dans une perspective de garantie de la qualité des médicaments, Mohamed Nibouche souligne le rôle crucial de l’Agence nationale de la production pharmaceutique en veillant à la qualité des produits via des audits réguliers. Il met en avant l’importance de ce travail de surveillance et d’audit, ainsi que des rappels au respect des normes, pour assurer la sécurité et l’efficacité des médicaments sur le marché. Concernant l’équivalence thérapeutique entre les médicaments génériques et les princeps, M. Nibouche réfute l’idée selon laquelle les génériques seraient moins efficaces. Il dénonce cette notion comme étant propagée par des concurrents souhaitant maintenir leurs parts de marché dans l’importation. Il insiste sur la régulation en place au niveau du ministère de la Santé, qui assure une mise en ordre entre les acteurs de la production et de la distribution. De plus, il met en lumière le travail important d’une cellule de veille, chargée de surveiller et de réguler le secteur pharmaceutique.