Une nouvelle stratégie nationale dans le domaine de la fabrication de la pièce de rechange est en cours d’élaboration au niveau du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique dans le but de promouvoir ce secteur névralgique de l’industrie automobile en Algérie. C’est ce qu’a laissé entendre hier le ministre Sifi Ghrieb à la faveur d’une visite de travail qu’il a effectuée dans la wilaya de Boumerdès. Il a ainsi annoncé hier la prochaine création d’une Task Force spécialisée dans l’industrie de la pièce de rechange automobile.
Dans ce cadre, le premier responsable du département ministériel de l’Industrie s’est engagé à prêter main-forte à tous les investisseurs du secteur en application des instructions de président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. Lors de l’inauguration d’une nouvelle unité de production de pièces de rechange automobiles, le ministre a également fait savoir que son ministère se préparait à organiser une série de rencontres avec les opérateurs économiques spécialisés dans cette branche de l’industrie automobile afin d’aboutir à la mise en place d’un réseau national de fabricants de la pièce détachée de rechange. Cependant, la question de la pièce de rechange n’a plus beaucoup d’intérêt ces dernière années au sein des commerçants et des usagers, non seulement en raison de la non-disponibilité mais aussi de son prix excessif sur le marché national. A ce propos, récemment, le dossier de la pièce détachée s’est invité à l’occasion de la réunion du Conseil des ministres du 26 janvier dernier. Ainsi, le président de la République a rappelé une nouvelle fois que l’Algérie n’a interdit l’importation dans aucun domaine, à l’exception de ce qui est fabriqué localement et dont le volume de production couvre les besoins du marché national. Le chef de l’Etat a donné des instructions strictes au Gouvernement pour contrer toute tentative visant à ternir l’image de l’Algérie auprès des marques commerciales mondiales, en facilitant et en encourageant l’investissement, notamment par les jeunes, dans la commercialisation des marques mondiales qui connaissent un grand succès dans les grands centres commerciaux ou malls, et qui attirent énormément de jeunes Algériens. Par ailleurs, l’objectif fixé étant de rationaliser et d’organiser l’importation par filière, en coupant court aux tentatives de spéculation récurrentes sur les produits importés comme les pièces de rechange, dont l’importation est toujours ouverte et n’a fait l’objet d’aucune décision l’interdisant. D’ailleurs, c’est lors de cette réunion que le Président a tenu à apporter des éclaircissements concernant la question liée à l’importation de pièces détachées de véhicules dont cette dernière a longtemps fait débat. Dans ce sillage, Abdelmadjid Tebboune a tenu à remettre les pendules à l’heure quant aux rumeurs persistantes qui ont laissé entendre que l’Algérie aurait interdit l’importation de ces pièces de véhicules. Il a rappelé une nouvelle fois que l’Algérie n’a interdit l’importation dans aucun domaine. Il a précisé qu’il s’agit plutôt d’une démarche visant la rationalisation des importations selon les besoins du marché, en insistant sur la nécessité d’organiser ce secteur pour éviter les pratiques spéculatives. «L’objectif affiché est de rationaliser et d’organiser les importations par secteur et de mettre un frein aux tentatives répétées de spéculation sur les produits importés, tels que les pièces détachées dont l’importation n’a jamais été interdite et reste ouverte à ce jour», selon le communiqué publié à l’issue de la réunion. La lutte contre ces pratiques, impactant directement les consommateurs et les entreprises, reste un défi majeur pour l’économie nationale, indique le chef de l’Etat. Dans cette même logique, il a réaffirmé que l’Algérie reste pleinement ouverte à l’importation et au partenariat économique avec l’Union européenne.
Vers une levée des entraves concernant plusieurs projets
Dans le cadre de sa visite de travail dans la wilaya de Boumerdès, le ministre de l’Industrie, M. Sifi Ghrieb, a supervisé la remise des autorisations d’exploitation à plusieurs investisseurs actifs dans la région, dans le cadre de la levée des obstacles sur les projets d’investissement en suspens. À ce titre, M. Ghrieb a salué le rythme de levée des entraves sur ces projets et mis en avant la dynamique industrielle de la wilaya, qui recense 14 entreprises pour 1 000 habitants. Il a appelé à augmenter ce ratio pour atteindre la moyenne nationale, estimée à 29 entreprises pour 1 000 habitants. Le ministre a affirmé que les nouvelles unités qui entreront en service donneront un nouvel élan à la wilaya et reflètent la volonté politique de l’État algérien, sous les orientations du Président de la République, visant à diversifier l’économie et à accélérer le rythme des investissements. À cette occasion, une présentation a été faite sur le secteur industriel dans la wilaya de Boumerdès, qui compte 14 943 entreprises opérant principalement dans les services, l’industrie, le bâtiment et les travaux publics, générant environ 92 000 emplois. Le nombre d’entreprises actives dans le secteur industriel s’élève à 2 812, opérant principalement dans les industries agroalimentaires, la sidérurgie ainsi que la production de papier et de bois. En ce qui concerne le foncier industriel, la wilaya dispose de 556 hectares répartis sur une zone industrielle et 31 zones d’activités. Par ailleurs, trois zones d’activités de petite taille ont été créées sur une superficie totale de 4,5 hectares.
Rabah Karali