l’Algérie a été classée à la 108ème position, dans le lot des 127 pays audités, pour le classement du Global Innovation Index, réalisé par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.
En 2016, l’Algérie occupait la 111ème place et a donc grignoté deux positions, dans un classement où nos voisins du Maghreb sont toujours mieux lotis. Le Maroc arrive à la 72ème et la Tunisie à la 74ème place.
La Suisse, la Suède, les Pays Bas, les États-Unis d’Amérique et le Royaume-Uni sont les pays les plus innovants du monde, tandis qu’un groupe de pays comprenant l’Inde, le Kenya et le Viet Nam devancent les autres pays au niveau de développement équivalent, selon l’édition 2017 de l’Indice mondial de l’innovation publiée conjointement par l’Université Cornell et l’INSEAD et l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).
Les principales conclusions indiquent que l’Inde s’est développée en tant que centre d’innovation émergeant en Asie, que l’Afrique subsaharienne a enregistré de très bons résultats en termes d’innovation au service du développement et que l’Amérique latine et les Caraïbes auront l’occasion d’améliorer leur capacité en matière d’innovation.
Chaque année, l’Indice mondial de l’innovation permet d’évaluer quelque 130 économies au moyen de dizaines d’indicateurs, du nombre de demandes de brevet aux dépenses en matière d’éducation, offrant aux décideurs un panorama détaillé de l’activité inventive qui joue un rôle de plus en plus important pour la croissance économique et le développement social. L’une des nouveautés de l’Indice mondial de l’innovation est une nouvelle section spécialement dédiée aux “hauts lieux de l’invention” Video qui affichent la plus grande concentration d’inventeurs cités dans les demandes internationales de brevet.
Aujourd’hui à sa dixième édition, l’Indice mondial de l’innovation 2017 indique que l’écart, en termes de capacité inventive, subsiste entre les nations développées et les nations en développement et enregistre des taux de croissance en demi-teinte en ce qui concerne les activités de recherche-développement (R-D), aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.
“L’innovation agit en tant que moteur de la croissance économique dans une économie mondiale de plus en plus fondée sur le savoir, mais davantage d’investissements sont nécessaires pour renforcer la créativité humaine et accroître la production économique”, a déclaré M. Francis Gurry, Directeur général de l’OMPI. “L’innovation peut contribuer à ce que la reprise économique actuelle se mue en une croissance visible à long terme.”
Classement mondial Tous les classements 2017
En un coup d’œil : les 10 pays les plus performants selon l’Indice mondial de l’innovation 2017.
Suisse (n° 1 en 2016)
Suède (2)
Pays-Bas (9)
États-Unis d’Amérique (4)
Royaume-Uni (3)
Danemark (8)
Singapour (6)
Finlande (5)
Allemagne (10)
Irlande (7)
République de Corée (11)
Luxembourg (12)
Islande (13)
Japon (16)
France (18)
Hong Kong (Chine) (14)
Israël (21)
Canada (15)
Norvège (22)
Autriche (20)
Nouvelle-Zélande (17)
Chine (25)
Australie (19)
République tchèque (27)
Estonie (24)
En 2017, la Suisse est en tête du classement pour la septième année consécutive et les économies à revenu élevé occupent 24 des 25 plus hauts lieux de l’innovation principaux, la Chine faisant exception au 22e rang. En 2016, la Chine était la première des économies à revenu intermédiaire à figurer parmi les 25 premières économies du classement.
“Pour combler l’écart en matière d’innovation, il faut commencer par aider les économies émergentes à se rendre compte de leurs forces et de leurs faiblesses dans ce domaine puis élaborer des politiques et des indicateurs appropriés”, a déclaré M. Soumitra Dutta, doyen du Cornell SC Johnson College of Business de l’Université Cornell. “C’est le but que l’on recherche avec l’Indice mondial de l’innovation depuis plus de 10 ans.”
Un groupe d’économies à revenu intermédiaire et faible a enregistré des résultats nettement supérieurs en matière d’innovation contrairement à ce laissait présager leur niveau de développement actuel : cette année, 17 économies au total se classent parmi les “bons élèves en matière d’innovation”, un chiffre en légère hausse par rapport à 2016. Au total, neuf d’entre elles, dont le Kenya et le Rwanda, se trouvent en Afrique subsaharienne, et trois en Europe orientale.
À côté des grands pôles de l’innovation tels que la Chine, le Japon et la République de Corée, un groupe d’économies d’Asie comprenant l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Viet Nam travaille sans relâche à l’amélioration de l’écosystème d’innovation et affiche de très bons résultats dans un certain nombre d’indicateurs importants relatifs à l’éducation, la R-D, la croissance de la productivité et les exportations de technologies de pointe, entre autres.
Hauts lieux de l’invention
L’édition 2017 de l’Indice mondial de l’innovation, intitulée “L’innovation pour nourrir le monde”, est consacrée au rôle de l’innovation dans le secteur agroalimentaire. Durant les prochaines décennies, le secteur agroalimentaire devra faire face à une augmentation considérable de la demande mondiale ainsi qu’à une concurrence accrue, avec des ressources naturelles limitées. En outre, il devra s’adapter aux effets du changement climatique et tenter de les atténuer. L’innovation est essentielle au maintien de la croissance de la productivité nécessaire pour répondre à l’augmentation de la demande et pour contribuer à l’amélioration des réseaux qui intègrent de manière durable la production, la transformation, la distribution, la consommation et la gestion des déchets, appelés “systèmes alimentaires”.
“Nous sommes déjà témoins de l’émergence rapide et mondiale de ‘l’agriculture numérique’, qui comprend drones, capteurs satellites et robots agricoles”, a déclaré M. Bruno Lanvin, directeur exécutif chargé des indices mondiaux à l’INSEAD. “Il est désormais urgent de développer une agriculture sophistiquée afin d’optimiser les chaînes d’approvisionnement et de distribution et d’encourager de nouveaux modèles économiques des industries de la création qui diminueront la pression sur le terrain, l’énergie et les ressources naturelles, tout en répondant aux besoins des populations les plus pauvres”.
“En 2050, la population mondiale devrait atteindre le chiffre de 9,7 milliards de personnes, ce qui représente un défi de taille pour le secteur de l’agriculture à l’échelle mondiale. Les conditions sont réunies pour une crise alimentaire mondiale si les décideurs et les autres parties prenantes ne mettent pas en œuvre les innovations agricoles qui augmenteront considérablement la productivité”, a déclaré M. Barry Jaruzelski, associé principal chez Strategy&, l’entité de conseil en stratégie de l’entreprise PwC.
Deux pays d’Amérique du Nord – les États-Unis d’Amérique (4e au classement mondial) et le Canada (18e) – montrent des marchés financiers très perfectionnés et des investissements en capital-risque intenses qui stimulent l’activité économique du secteur privé.
Les États-Unis d’Amérique se distinguent également par la présence d’universités et d’entreprises de haut niveau actives dans la R-D à l’échelle mondiale, la qualité des publications scientifiques, les dépenses en logiciels et les pôles de haute technologie.
Le Canada excelle dans la création d’entreprise et la qualité des publications scientifiques, tandis que son cadre politique, réglementaire et commercial figure parmi les meilleurs. Le Canada enregistre également une amélioration au niveau de son système éducatif.
Europe
Dans l’édition de cette année, 15 des 25 premières économies du classement mondial se trouvent en Europe. L’Europe s’avère particulièrement forte en ce qui concerne le capital humain et la recherche, l’infrastructure et le perfectionnement des entreprises.
Les économies européennes arrivent en tête dans quasiment la moitié des indicateurs qui constituent l’Indice mondial de l’innovation, dont l’emploi à forte intensité de savoir, la coopération entre universités et industrie dans le domaine de la recherche, le nombre de demandes de brevet, le nombre d’articles scientifiques et techniques et la qualité des publications scientifiques.
Asie du Sud-Est, Asie de l’Est et Océanie
La République de Corée conserve son rang dans le classement global au niveau du nombre de demandes de brevet ainsi que pour d’autres indicateurs en lien avec la propriété intellectuelle, et se place au deuxième rang en ce qui concerne le capital humain et la recherche grâce à ses entreprises qui participent de manière importante aux activités de R-D.
Le Japon, au troisième rang dans cette région, figure parmi les 10 premières économies au niveau mondial en ce qui concerne la R-D, les technologies de l’information et de la communication (TIC), le commerce, la politique de la concurrence, la taille du marché ainsi qu’au niveau de l’assimilation, de la création et de la diffusion du savoir.
La Chine continue d’avancer dans le classement mondial (22e cette année), affichant de très bons résultats dans le perfectionnement des entreprises et dans les résultats liés au savoir et à la technologie. Cette année, la Chine s’est distinguée au niveau de plusieurs indicateurs, y compris en ce qui concerne la présence d’entreprises actives dans la R-D à l’échelle mondiale, la qualité de l’équipe de recherche dans les entreprises privées, le nombre de demandes de brevet et d’autres variables relatives à la propriété intellectuelle.
Parmi les pays qui composent l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Singapour arrive en tête dans la plupart des indicateurs, à quelques exceptions près : les exportations de services en matière de TIC, dominées par les Philippines, et les dépenses en matière d’éducation, où le Viet Nam arrive en tête.
La Thaïlande se distingue notamment par ses exportations de produits de la création et ses dépenses intérieures brutes en R-D financées par les entreprises, la plaçant ainsi aux 5e et 6e rangs au niveau mondial pour ces indicateurs.
Le Viet Nam se place au deuxième rang parmi les meilleurs de la région en ce qui concerne les dépenses en matière d’éducation et affiche également de bons résultats en termes de croissance de la productivité de la main-d’œuvre, d’investissements à l’échelle de l’économie et de flux nets d’investissements étrangers directs.
La Malaisie obtient de bons résultats dans les importations et les exportations de technologies de pointe, la coopération entre universités et industrie dans le domaine de la recherche et le nombre de diplômés en sciences et en ingénierie.
Asie centrale et du Sud
L’Inde, au 60e rang mondial, arrive en tête du classement pour la région d’Asie centrale et du Sud et a enregistré, depuis sept années consécutives, d’excellents résultats en matière d’innovation par rapport à son PIB par habitant. L’Inde a montré des résultats en hausse dans la plupart des domaines, y compris l’infrastructure, le perfectionnement des entreprises, les résultats liés au savoir et à la technologie ainsi que la créativité.
L’Inde se place au 14e rang du classement mondial au niveau des entreprises actives dans la R-D à l’échelle mondiale, un résultat bien meilleur par rapport à d’autres groupes d’économies équivalents à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. L’Inde dépasse également la plupart des autres économies à revenu intermédiaire au niveau du nombre de diplômés en science et en ingénierie, de la formation brute de capital, des dépenses brutes en R-D financées par les entreprises et de la qualité de l’équipe de recherche dans les entreprises privées, en ce qui concerne les intrants, et, en ce qui concerne les extrants, au niveau de la qualité des publications scientifiques, du taux de croissance du PIB par travailleur, des exportations de technologies de pointe et de services de TIC, des exportations des industries de la création, des produits manufacturés de haute technologie et des recettes liées à la propriété intellectuelle.
“L’intérêt général joue un rôle décisif dans la création d’un milieu porteur et propice à l’innovation. Ces deux dernières années, nous avons constaté que l’Inde avait entrepris des activités importantes en ce qui concerne l’Indice mondial de l’innovation, telles que la formation du groupe d’experts indien de haut niveau sur l’innovation ainsi que des activités consultatives aux fins de l’élaboration de la politique d’innovation et de l’amélioration des indicateurs relatifs à l’innovation”, a déclaré M. Chandrajit Banerjee, directeur général de la Confédération des industries indiennes.
La République islamique d’Iran (75e au classement mondial) excelle au niveau de l’enseignement supérieur et se place au deuxième rang mondial en ce qui concerne le nombre de diplômés en sciences et en ingénierie. Le Tadjikistan (94e) est au premier rang mondial s’agissant des microcrédits tandis que le Kazakhstan (78e) arrive en tête au niveau mondial en ce qui concerne le nombre d’enseignants par élèves et se place au troisième rang en matière de protection des investisseurs minoritaires.
Afrique du Nord et Asie occidentale
Israël (17e au classement global) et Chypre (30e) occupent les deux premières places dans cette région pour la cinquième année consécutive. Israël a montré des résultats à la hausse au niveau des dépenses brutes en R-D et des exportations de services de TIC, tout en conservant la première place au niveau mondial en ce qui concerne le nombre de scientifiques, les opérations de capital-risque, les dépenses brutes en R-D financées par les entreprises et la qualité de l’équipe de recherche dans les entreprises privées.
Au troisième rang dans cette région, les Émirats arabes unis (35e au niveau mondial) bénéficient d’une meilleure diffusion des données et se distinguent par la mobilité intérieure du secteur tertiaire, les pôles de technologie et un modèle d’innovation fondé sur les TIC. Seize des 19 économies de la région Afrique du Nord et Asie occidentale se hissent parmi les 100 premiers du classement mondial, dont la Turquie (43e), le Qatar (49e), l’Arabie saoudite (55e), le Koweït (56e), l’Arménie (59e), le Bahreïn (66e), la Géorgie (68e), le Maroc (72e), la Tunisie (74e), Oman (77e), le Liban (81e), l’Azerbaïdjan (82e) et la Jordanie (83e).
Amérique latine et Caraïbes
Les plus grandes puissances économiques d’Amérique latine et des Caraïbes (le Chili, le Mexique, le Brésil et l’Argentine) se distinguent en particulier par leurs institutions, leur infrastructure et le perfectionnement de leurs entreprises. Le Chili, le Mexique, le Brésil et l’Argentine affichent de bons résultats en ce qui concerne le capital humain et la recherche, dans les domaines tels que la qualité des universités, le taux d’inscription enregistré dans l’enseignement supérieur et la présence d’entreprises actives dans la R-D à l’échelle mondiale, et de même au niveau des technologies de l’information et de la communication, grâce à leur score élevé en ce qui concerne les services administratifs en ligne et la participation à ses services.
Le classement de cette région n’a guère évolué ces dernières années par rapport à d’autres régions et aucun pays d’Amérique latine et des Caraïbes n’affiche de meilleurs résultats en matière d’innovation par rapport à son niveau de développement.
“Alors que l’Amérique latine, en particulier le Brésil, retrouve des résultats positifs en termes de croissance, il est désormais crucial de poser les fondations qui encourageront un développement fondé sur l’innovation, qui demeure l’objectif principal de l’organisation des entreprises brésiliennes axées sur l’innovation”, ont déclaré M. Robson Andrade, président de la Confédération nationale de l’industrie, et Mme Heloisa Menezes, directrice technique chez Sebrae.
Afrique subsaharienne
L’Afrique subsaharienne affiche ses meilleurs résultats au niveau des institutions et du perfectionnement des marchés, où des économies telles que Maurice, le Botswana, l’Afrique du Sud, la Namibie, le Rwanda et le Burkina Faso obtiennent des résultats identiques ou supérieurs à certains autres pays au niveau de développement équivalent en Europe et en Asie du Sud-Est, Asie de l’Est et Océanie.
Depuis 2012, l’Afrique subsaharienne compte plus de pays dans le groupe des “bons élèves en matière d’innovation” que n’importe quelle autre région. Le Kenya, le Rwanda, le Mozambique, l’Ouganda, le Malawi, Madagascar et le Sénégal se démarquent en figurant parmi les pays les plus innovants cette année et à plusieurs reprises au cours des années précédentes. Le Burundi et la République-Unie de Tanzanie rejoignent cette année les bons élèves en matière d’innovation. Il s’agit à présent de préserver cette dynamique et de continuer de s’en inspirer en Afrique subsaharienne.