
Alors que le changement climatique accentue la concurrence pour les ressources déjà limitées, d’autres nombreux facteurs de stress exercent une pression sur la sécurité alimentaire mondiale. Depuis le début de l’année 2022, les yeux sont tournés vers la pénurie du blé. Les experts préviennent que cette pénurie pourrait conduire à une crise alimentaire mondiale.
L’approvisionnement mondial en blé est soumis à une pression immense, alors que le conflit Russo-ukrainien, ainsi que d’autres facteurs menacent la production dans le monde entier. Cette guerre a radicalement changé la donne. Depuis le début de la guerre, les experts ont mis en garde contre la possibilité de pénuries de blé.
En effet, les implications de la guerre en Ukraine, qui est maintenant à son quatrième mois, empêche les céréales de quitter le « grenier du monde » et intensifie la crise alimentaire, alors que l’inflation des prix du blé menace déjà la sécurité alimentaire, ainsi que l’instabilité politique dans les pays en développement, notamment au Moyen Orient et en Afrique du nord.
Ensemble, la Russie et l’Ukraine exportent près d’un tiers du blé et de l’orge du monde, plus de 70 % de son huile de tournesol et sont les premiers fournisseurs de maïs. A noter que la Russie est le premier producteur mondial d’engrais.
Les prix mondiaux des denrées alimentaires grimpaient déjà et la guerre a aggravé la situation, empêchant quelque 20 millions de tonnes de céréales ukrainiennes d’atteindre le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et certaines parties de l’Asie.
Les implications de cette guerre sur le système alimentaires mondial sont apparues au premier plan, ayant eu d’énormes conséquences stratégiques, commerciales et financières, notamment dans de nombreux pays arabes.
À cet égard, l’économiste Mourad Kouachi a indiqué, dans une déclaration à nos soins, que l’opération militaire russe en Ukraine aggravera l’équation de l’inflation des prix des céréales, compte tenu de son double impact sur les prix de l’énergie et les produits alimentaires essentiels. A noter que les prix de ces derniers ont atteint un niveau record en mars dernier. L’indice des produits alimentaires a atteint un record depuis son introduction en 1990, 400 euro/tonne.
Selon l’économiste, cette menace sur la sécurité alimentaire a conduit le gouvernement algérien à faire des efforts supplémentaires, afin de trouver des alternatives pour sauver le pays du spectre de la pénurie de blé, qui est la principale ressource de l’alimentation algérienne.
Mourad Kouachi a appelé à tourner l’attention vers les pays de l’Amérique latine, qui constitue une alternative aux fournisseurs traditionnels du blé afin d’éviter une menace de pénurie de blé. A noter que l’Algérie pourra trouver des accords avec ces pays, ce qui permettra de fournir l’Algérie en céréales dont elle a besoin dans la période à venir.
De son côté, l’expert en économie, Nacer Slimane a affirmé que l’Algérie ne sera pas affectée de manière significative par la réduction de l’approvisionnement de la Russie et de l’Ukraine. Toutefois, elle sera affectée par les offres du marché mondial de blé.
Il a tenu à noter que le gouvernement algérien envisage de diversifier les sources d’importations de céréales d’une part, en particulier le Canada, l’Amérique du Sud et les pays de l’Union européenne, et de doubler sa production d’autre part, que ce soit en élargissant les superficies ou en augmentant le rendement à l’hectare, en soulignant sa capacité à atteindre l’autosuffisance en blé dur.
I.K.