Importations de bananes : sanctions sans précédent

53 opérateurs exclus définitivement du marché

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Le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations a frappé un grand coup en annonçant des sanctions à l’encontre de 53 importateurs de bananes, accusés de ne pas avoir honoré leurs engagements vis-à-vis de l’État. Cette décision, prise après une réunion de la commission multisectorielle chargée des quotas d’importation, intervient en réponse aux perturbations récentes sur le marché national, marquées par des fluctuations critiques des prix et des ruptures d’approvisionnement.
Les importateurs sanctionnés ont notamment omis de respecter les termes de leurs licences, affectant la régularité de l’offre et, par ricochet, le pouvoir d’achat des consommateurs. Le ministère a souligné que ces manquements avaient « fragilisé l’équilibre du marché », une situation jugée inacceptable dans un contexte où la maîtrise des flux commerciaux est présentée comme une priorité nationale. Les mesures incluent une interdiction définitive d’exercer toute activité d’importation, une première dans ce secteur depuis l’instauration du système de quotas en 2018.
Cette affaire révèle les tensions persistantes autour de la gestion des produits de première nécessité en Algérie. Depuis 2020, les quotas d’importation de bananes sont strictement encadrés pour éviter la spéculation, un dispositif souvent critiqué par les professionnels pour sa rigidité. En 2023, une vague similaire de sanctions avait déjà visé une vingtaine d’opérateurs, mais l’ampleur actuelle illustre une volonté accrue de fermeté. Le gouvernement justifie ces mesures par la nécessité de « préserver l’intérêt général », alors que les produits frais représentent près de 15 % des dépenses alimentaires des ménages. Les conséquences pour les entreprises concernées sont sévères : outre l’exclusion des circuits d’importation, leurs noms seront inscrits au registre national des opérateurs économiques non conformes, une stigmatisation qui compromet toute activité future dans le commerce international. Le ministère a par
ailleurs annoncé le renforcement des contrôles sur les autres filières (légumes, fruits secs), laissant présager une vague de régulation sans précédent.
D.K