Il s’est rendu en Israël et en Cisjordanie

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Le pompier Macron dans le brasier du Moyen-Orient

Le ton est donné par la presse française, éternel chantre de la libre expression (sic). Depuis le début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza, les médias de l’Hexagone n’ont cessé de marteler la position immuable française aux côtés de l’agresseur sioniste. Ce fil conducteur est l’expression la plus fidèle de la position officielle française dans ce sempiternel conflit de décolonisation qui oppose le peuple opprimé de Palestine à la colonisation sioniste. Emmanuel Macron, dont le gouvernement a interdit toute manifestation de dénonciation des crimes sionistes en Palestine, s’était rendu avant-hier en Israël, ensuite en Cisjordanie pour rencontrer Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne. Macron a également rencontré des familles des otages juifs, devant lesquelles il a affirmé que sa mission est d’abord la libération des captifs. A Jérusalem, le Président français a rencontré le Premier ministre Benyamin Netanyahou, le chef de l’opposition Yaïr Lapid et son homologue israélien, Isaac Herzog. Avec un discours à la carte, Emmanuel Macron a bel et bien joué à l’équilibriste. Tel un funambule, il a «condamné» le Hamas devant les responsables de l’entité sioniste et ce qu’il a appelé «la souffrance» des Palestiniens devant Mahmoud Abbas. Un jeu si délicat qu’Emmanuel Macron a eu du mal à convaincre, lui qui s’était donné pour mission «la libération des otages juifs», oubliant qu’au moment de ses pourparlers, les missiles sionistes continuaient d’anéantir Ghaza et emportant les vies des centaines, voire des milliers de civils. Emmanuel Macron devait s’envoler, hier, pour Amman où, selon l’Elysée, il devrait rencontrer «probablement» le roi Abdallah II et «peut-être d’autres dirigeants de la région».

Droits et sécurité sont «indissociables»

Face à son homologue israélien, Emmanuel Macron a renouvelé «la solidarité» de la France avec Israël, «aujourd’hui et demain», assurant que les attaques du 7 octobre étaient un «choc immense pour la planète entière, en particulier en France». «Je partage votre point de vue selon lequel le premier objectif que nous devons avoir aujourd’hui est la libération de tous les otages, sans aucune distinction», a également lancé le chef de l’Etat français. «La sécurité d’Israël, la lutte commune contre le terrorisme, le respect du droit humanitaire, l’ouverture d’un horizon politique, tous ces éléments sont indissociables», avait encore asséné Emmanuel Macron. Toutefois, comme le disent les députés de la France insoumise (LFI), pourquoi l’Europe, la France en particulier, doit-elle s’aligner sur les thèses américano-sionistes ? Depuis quand un mouvement de résistance et de libération serait-il un groupuscule terroriste ? Une attaque terroriste aussi brutale soit-elle justifierait-elle le massacre de toute la population de Ghaza par les forces d’occupation sionistes ? Le Hamas, mouvement politique élu par les Palestiniens comme leur représentant, doit-il s’accommoder «des thèses» ultra-démocratiques de l’Occident pour mener sa révolution et libérer les territoires occupés ? Macron, qui n’est surtout pas sans savoir que Netanyahou, issu d’une coalition droite/extrême droite, est le parfait partisan d’une ligne de criminalité absolue et sans concession avec la bande de Ghaza, a exprimé sans ambages sa prédisposition à s’aligner sur les thèses sionistes à tous points de vue. En évoquant une lutte commune contre le terrorisme et ce qu’ils appellent «l’axe du mal», représenté par l’Iran, le Hamas et les Houthis, Macron sait pertinemment qu’il n’en est rien de cette thèse, mais les visées sont plutôt internes. La France pourra-t-elle se passer de soutenir une guerre d’extermination menée par Israël contre les civils de Ghaza dans cette période de grande ébullition dans l’Hexagone ? Difficile pour un pays qui vient tout juste de perdre ses soutiens en Afrique et qui commence désormais à compter ses échecs, notamment en Ukraine. En mettant sur un pied d’égalité l’agresseur et la victime, Macron joue le cynisme à outrance. Reconnaître à demi-mot que les Palestiniens ont des droits, mais qu’ils cessent «d’agresser» l’entité sioniste, c’est se mettre en porte-à-faux avec les principe d’humanité et d’égalité, pourtant nés dans une autre période – cela se sait – en France.

Mobiliser pour anéantir la résistance palestinienne  

Emmanuel Macron a également estimé que «l’avenir» des Palestiniens passerait forcément par une lutte «sans merci et sans ambiguïté» contre le terrorisme, appelant à une coalition pour lutter contre le Hamas dans «la même logique» que celle choisie pour lutter contre le groupe Etat islamique. Vœu creux ou démagogie fétide ? En appelant les responsables palestiniens à «combattre» Hamas, qu’il présente comme un mouvement terroriste, le Président français tente vaille que vaille d’éliminer le seul rempart contre les agressions militaires sionistes. Condamner le Hamas qui défend un territoire occupé, c’est se mettre au diapason de la thèse sioniste. Prôner une coalition internationale contre le Hamas, comme ce fut le cas contre l’Etat islamique, est un appel du pied pour l’Occident pour en finir avec la résistance palestinienne. Il y a lieu de rappeler que lors du conflit syrien, la France officielle aidait les groupes terroristes «El Nosra» en Syrie contre le président Bachar Al Assad. Même «technique» au Sahel, la France créait, armait et aidait des groupes extrémistes au Mali. La France est l’un des rares pays qui paye les rançons aux terroristes, alors que la communauté internationale a criminalisé ce paiement suite à une proposition de l’Algérie. La visite de Macron au Proche-Orient n’est finalement qu’un coup d’épée dans l’eau. En France, la société civile se mobilise pour dénoncer les crimes sionistes contre les civils palestiniens à Ghaza. Aucune interdiction de manifester n’a découragé les défenseurs des droits humains et de la légalité internationale.

L. Hichem