Il est accusé «d’antisémisme »

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Tirs nourris de la Macronie contre Mélenchon 

Depuis l’escalade de la violence et des crimes à Ghaza, la vox populi internationale ne cesse de dénoncer les actes génocidaires commis par l’entité sioniste sur les Palestiniens, qui viole ainsi en toute impunité la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide approuvée à l’unanimité en décembre 1948, laquelle Convention énumère cinq actes définissant le crime de génocide et dont trois sont en train d’être commis à Ghaza : «meurtre des membres du groupe ; problèmes graves de lésions corporelles ou mentales pour les membres du groupe ; infliger délibérément aux conditions de vie de groupe calculées pour entraîner sa destruction physique en tout ou en partie». Tout cela au vu et au su de l’opinion publique internationale dont une large proportion préfère passer sous silence ces crimes et annoncer ouvertement son soutien à l’occupant israélien.

C’est le cas de la présidente de l’Assemblée nationale française, Yaël Braun-Pivet. Samedi et dimanche derniers, elle était en déplacement en Israël. Elle était accompagnée d’une délégation composée d’Eric Ciotti, député et président LR, Meyer Habib, député des Français de l’étranger, et de Mathieu Lefèvre, député Renaissance et président du groupe d’amitié France-Israël. Ce déplacement s’est effectué «par solidarité avec Israël et les victimes françaises [et] dans l’espoir que la diplomatie permettra d’éviter l’escalade et la régionalisation du conflit», a fait savoir l’entourage de Mme Braun-Pivet. Pour rappel, la gauche française ainsi que le Parti socialiste et le Parti communiste ont décliné l’invitation de la présidente de l’Assemblée nationale française. «(…) ils n’ont pas souhaité s’associer à cette délégation», a-t-elle déclaré, sans expliquer ce refus. De son côté, le président du Parti socialiste, Olivier Faure, contacté par CheckNews, rapporte «Libération», a déclaré : «Nous avons effectivement décliné, le PS se refusant, d’une part, à tout ‘‘tourisme de guerre’’, et jugeant, d’autre part, que si une visite devait être organisée, il aurait été nécessaire de respecter une certaine forme d’équilibre, en se rendant aussi du côté palestinien». Même son de cloche chez le Parti communiste français. «Nous avons décliné, car nous avons demandé que cette délégation porte un message dénonçant également les bombardements à Ghaza et qu’elle salue l’Autorité palestinienne autant que les autorités israéliennes. Il ne nous a pas paru opportun de participer à cette délégation dont le message n’était pas équilibré», a déclaré Fabien Roussel, secrétaire générale du PCF, rapporte l’AFP.

Un déplacement sur un fond de polémique…

Réagissant au voyage-éclair de Mme Braun-Pivet, Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé sur son compte X (ex-Twitter) : «Voici la France. Pendant ce temps, Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français !» Une déclaration qui a enflammé la Toile et provoqué des réactions outrées de certains membres du gouvernement français. C’est «un tweet de la honte», ont qualifié les ministres Marc Fesneau et Oliver Dussopt. «Monsieur Mélenchon, vos accusations contre la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sont abjectes», a réagi Valérie Rabault, députée socialiste. En réaction aux propos de Mélenchon, Braun-Pivet s’est dite «très choquée». Elle l’accuse même de «chercher la division». Revenant sur le mot «camper» que Mélenchon a utilisé dans son tweet, elle a déclaré sur France Inter : «Je suis convaincue qu’effectivement le mot ‘‘camper’’ n’a pas été choisi par hasard».  Ce qui a fait immédiatement réagir le président de la France insoumise, qui a remis, hier, sur son compte X, une autre couche : «Avec Braun-Pivet, la dégradation de la polémique politique atteint des niveaux jamais vus. Apologiste du ‘‘soutien inconditionnel au gouvernement d’Israël’’, elle est revenue sans un mot de compassion pour les populations enfermées à Ghaza. Et maintenant elle attribue au mot ‘‘camper’’ un contenu antisémite. Cette absurde police des mots est une pitoyable diversion pour détourner l’attention de sa grave faute politique». Des propos qui ont, encore une fois, affolé la Toile.

Dans le fond, les propos de Jean-Luc Mélenchon rejoignent ceux du PS et du PCF pour expliquer les raisons du rejet de l’invitation de Mme Braun-Pivet. M. Mélenchon lui reproche le deux poids deux mesures : ne pas dénoncer les massacres commis sur la population ghazaouie. Cette polémique aura-t-elle des conséquences sur le voyage du président français Emmanuel Macron ? Il a programmé, ce mardi (aujourd’hui), un voyage chez l’occupant sioniste. Un voyage qui peut lui être préjudiciable : donner l’image d’une France «soutien inconditionnel d’Israël, à un moment où la guerre à Ghaza devient de plus en plus brutale», est-il écrit sur le site de France Inter.

A. I.