Hausse record du prix de la tomate vendue à 250 DA le kilo !

Des consommateurs exaspérés et des appels au boycott

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Depuis quelques semaines, le prix de la tomate connaît une hausse vertigineuse sur les marchés, atteignant des niveaux record qui déstabilisent le budget des ménages. Le kilogramme de tomates dépasse désormais les 250 DA dans certaines régions, ce qui a entraîné une baisse significative de la consommation. Pour de nombreux citoyens, ces prix sont devenus inaccessibles, les obligeant à se contenter d’une ou deux tomates pour leur usage quotidien. Cette inflation des prix des légumes se rapproche de celle des fruits, les rendant rares dans les cuisines des foyers algériens. Les commerçants expliquent cette flambée par une combinaison de facteurs. En premier lieu, le manque de production est pointé du doigt, lié à la nature non saisonnière de la tomate. Les mois de juin et juillet, marqués par des températures élevées, ont également affecté la production, avec des rendements moins importants. De plus, l’augmentation des coûts des semences, des engrais et des traitements agricoles a rendu cette filière encore plus coûteuse pour les producteurs. Pour apaiser les inquiétudes des consommateurs, certains commerçants assurent que la situation devrait s’améliorer dans les mois à venir, avec l’arrivée de nouvelles récoltes. Cependant, les prix resteront probablement élevés jusqu’à la disponibilité suffisante du produit. L’inflation des prix des tomates a un impact direct sur le pouvoir d’achat des Algériens. De nombreux citoyens expriment leur frustration face à l’incapacité de se procurer ce légume, qu’ils considèrent comme essentiel dans leur alimentation quotidienne. «C’est un produit de base, mais aujourd’hui, avec ces prix, il est devenu un luxe», a confié un habitant de la capitale. Sur les marchés de détail d’Alger, le prix des tomates dépasse 230 DA le kilo, et les prix de gros varient entre 200 et 220 DA. Face à ce phénomène, plusieurs appels au boycot des tomates ont circulé sur les réseaux sociaux. Les citoyens, lassés par la hausse des prix des produits de première nécessité, expriment leur ras-le-bol en ligne, en incitant à éviter d’acheter des tomates pour protester contre le coût de la vie élevé. Les experts pointent également du doigt les pratiques commerciales dans la filière. Selon Abdelmadjid Sghiri, membre de l’Union des ingénieurs agricoles, les producteurs et commerçants se rejettent mutuellement la responsabilité de cette hausse. «Les producteurs accusent les intermédiaires et les commerçants de gonfler les prix, alors que ces derniers affirment que la faiblesse de la production est la principale cause», explique-t-il. Les agriculteurs soulignent les effets néfastes des conditions climatiques extrêmes, notamment les fortes températures de l’été, qui ont diminué les rendements. Le manque d’infrastructures et le faible soutien aux producteurs expliquent également la hausse des prix. Sghiri recommande un soutien accru à la filière, notamment «en ce qui concerne la réduction des coûts de production, ainsi qu’une meilleure gestion des circuits de distribution pour éviter les hausses injustifiées des prix». Le gouvernement devra intensifier ses efforts pour soutenir les producteurs locaux et garantir une production suffisante pour éviter la fluctuation excessive des prix. À plus long terme, il sera nécessaire d’adopter des stratégies d’agriculture durable pour sécuriser l’approvisionnement en produits frais tout au long de l’année. En attendant, les consommateurs restent dans l’incertitude, alors que d’autres légumes de base, comme la pomme de terre (qui coûte entre 140 et 150 DA le kilo) et le poivron vert (qui atteint 150 DA le kilo), suivent une tendance similaire. La crise des prix des tomates pourrait bien devenir un symbole des défis économiques actuels auxquels l’Algérie est confrontée.

Sonia. H