L’industrie sidérurgique algérienne relève ses ambitions d’exportation de ses produits vers divers pays de monde. L’Algérie s’est classée première dans la liste des pays fournisseurs des États-Unis d’Amérique en rond à béton avec plus de 42 000 tonnes en septembre dernier, selon des données officielles américaines rapportées par l’Union arabe du Fer et de l’Acier (Uafa) sur son site officiel.
Récemment, le directeur général du complexe sidérurgique d’El Hadjar, Lotfi Kamel Manaâ, a annoncé, dans une déclaration à l’agence APS, que ce complexe sidérurgique a commencé à exporter les premières expéditions de produits en fer programmées dans le cadre du premier trimestre de l’année en cours 2022, qui sont liés à l’exportation de 25 000 tonnes vers la Tunisie, l’Italie, l’Espagne, la Turquie, le Niger, l’Égypte, la Syrie et le Liban. Il a déclaré que le complexe avait l’intention d’augmenter le volume des exportations de produits sidérurgiques en 2022 à 200 000 tonnes sur sa production totale de 800 000 tonnes.
L’augmentation des exportations algériennes de fer de toutes sortes coïncide avec une hausse record du prix du fer de construction sur le marché local. Kamel Manaâ a attribué l’inflammation des prix des produits sidérurgiques aux prix élevés du coke sur le marché international, car il s’agit d’une substance sujette à des transactions boursières, puisqu’elle est passée de 300 dollars en février dernier, à 650 dollars actuellement.
Dans ce contexte, le président de la Commission national des commerçants de matériaux de construction et de sous-traitance, HichamMzila, a souligné que le «chaos » dans l’exportation du fer est la raison de la hausse des prix, en raison de l’absence d’étude des besoins de marché intérieur.
Le même interlocuteur, a révélé, dans des déclarations à «Echourouk TV», qu’une réunion s’est tenue la semaine dernière au Conseil de la Nation, qui a réuni des représentants d’entrepreneurs, de marchands de matériaux de construction et des responsables, au cours de laquelle ils ont discuté des raisons de la hausse des prix du fer de construction, soulignant que la plupart des nouvelles usines de production de fer en Algérie dépendent des déchets de fer dans leur production.
Il a ajouté que les prix actuels sur le marché sont injustifiés et nécessitent une mise en évidence au plus haut niveau pour les réguler, d’autant plus que les citoyens sont surpris chaque mois par une hausse supplémentaire du prix de produit quia atteint cette semaine 16 000 dinars le quintal.
Hicham Mzila a indiqué que l’Algérie avait interdit l’importation de fer de construction il y a deux ans et encouragé les investisseurs et partenaires étrangers à le fabriquer localement, en offrant de nombreuses avantages et incitations, mais ces usines, selon l’interlocuteur, se concentraient plus sur l’exportation que sur la satisfaction du marché local.
Il a souligné que le gouvernement est tenu de reconsidérer la régulation du marché du fer en donnant la priorité à l’approvisionnement du marché national au détriment des importations.
Il s’est félicité de la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, d’arrêter complètement l’exportation de déchets de fer, à partir de la fin du mois de mars, et les diriger vers le marché national pour soutenir l’industrie.
« Cette décision contribuera à fournir plus de matières premières aux usines qui doivent répondre aux besoins du marché local », a-t-il insisté. De son côté, Salim Gasmi, président de l’Union nationale des entrepreneurs du bâtiment (UNEB), a estimé que les prix élevés du fer et des divers matériaux utilisés dans la construction hypothèqueraient l’avenir de tous les projets de construction et de travaux publics, en raison de l’augmentation du des pertes subis par les entrepreneurs, d’autant plus que nombre d’entre eux préfèrent actuellement ne pas acquérir de matériaux de construction au prix actuels et attendre que les prix baissent pour reprendre leurs projets, ce qui risque de retarder leur achèvement et leur livraison à temps.
Il a révélé qu’il entend, avec de nombreux d’autres acteurs de domaine de la construction, de soumettre une sollicitation officielle au gouvernement pour revoir les prix des projets liés à la construction et aux travaux publics, en raison de la perte subite de la plupart des entrepreneurs et des entreprises de BTP en raison de la hausse continue des prix de tous les matériaux de construction, ce qui a fait augmenter le coût de réalisation des projets.
Il a fait part que le prix du fer a atteint de nouveaux records en passant de 12 000 dinars à 16 000 dinars le quintal, alors qu’il y a seulement deux ans il était de 6 500 dinars le quintal, et cela a constitué un grand choc pour les entrepreneurs qui se sont retrouvés dans un marché miné pour les matériaux de construction dont les prix sont devenus instables, ce qui est difficile à calculer et réaliser des gains pour les entreprises.
Hamid Mecheri