Hassani Cherif introduit un recours auprès de la Cour constitutionnelle

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Accompagné de son directeur de campagne Ahmed Sadok, le candidat à l’élection présidentielle du 7 septembre, Abdelali Hassani Cherif, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), a introduit, hier, un recours auprès de la Cour constitutionnelle contre les résultats provisoires annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Le candidat a été reçu par le président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhaj, quelques heures avant la fin des délais légaux des recours. Lors d’une brève déclaration à la presse au sortir du bureau du président de la Cour constitutionnelle, Hassani Cherif a affirmé qu’il revendiquera son droit et qu’il ne renoncera à aucune des voix qu’il a obtenues lors de l’élection présidentielle. Selon l’intéressé, «la remise en question des résultats n’est pas uniquement une question personnelle, mais un enjeu qui touche l’ensemble du processus électoral». Dans le même sillage, il a évoqué «une présentation de chiffres flous et contradictoires avec les procès-verbaux de dépouillement obtenus par le MSP auprès des délégations de wilaya de l’ANIE». Pour rappel, les directions de campagne des trois candidats à la présidentielle du 7 septembre 2024 ont rendu public, dimanche, un communiqué commun dans lequel elles font état «d’imprécisions, de contradictions, d’ambiguïtés et d’incohérences» relevées dans les chiffres lors de l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Aussi, Hassani Cherif avait exprimé le 8 septembre, lors d’une conférence de presse, ces ambiguïtés et ses doutes quant aux résultats annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections. Du reste, il a déclaré que le score de plus de 170 000 voix qui lui a été attribué est «falsifié» et que le mouvement «ne reconnaît pas ces résultats». A partir de ce mécontentement, le candidat, qui a obtenu 3,17% des voix selon les chiffres de l’ANIE, a annoncé son intention de déposer un recours devant la Cour constitutionnelle afin de réviser et réexaminer les résultats. Hassani a estimé que ces résultats nuisent à l’image du pays, surtout dans le contexte actuel où il n’y a pas besoin de plus de manipulation, mais plutôt d’un éveil des consciences. Il a accusé certaines parties d’avoir manipulé les chiffres pour donner une mauvaise image de la démocratie et de la gestion des élections en Algérie. Il a également tenu des propos acerbes contre les autorités locales pour avoir «gonflé» les résultats de manière illogique afin de conserver leurs postes, qualifiant ces pratiques de blocage de toute réforme et de facteur contribuant à la méfiance des citoyens envers le processus politique. Hassani a ainsi pointé du doigt l’ANIE, accusée d’être «mal préparée et incapable de bien gérer les élections». Par ailleurs, le candidat du MSP a contesté les rumeurs selon lesquelles il y aurait une tentative de «blanchir l’image du candidat vainqueur», affirmant que la contestation porte exclusivement sur les «chiffres illogiques et opaques présentés par l’ANIE». Il a conclu en plaidant pour la dissolution de l’ANIE, estimant qu’elle a montré «des dysfonctionnements évidents» dans la gestion des résultats et des élections, tout en excluant voire l’impossibilité d’organiser de nouvelles élections sous la supervision de l’ANIE avec les responsables actuels. En outre, la Cour constitutionnelle a trois jours pour statuer sur les recours qu’elle doit recevoir sous 48 heures après l’annonce des résultats provisoires, qu’elle peut «reformuler» sur la base des procès-verbaux des commissions électorales. L’instance dispose d’un délai de dix jours pour proclamer les résultats définitifs à partir de la réception des procès-verbaux transmis par l’ANIE. Lundi, elle a annoncé n’en avoir réceptionné que 52 sur les 58 wilayas.

Rabah Karali