La start-up Tamatech se lance désormais dans la préservation de la richesse linguistique algérienne, à travers l’algorithme de traduction en ligne «Hadretna». La start-up Tamatech est une filiale de Fentech. D’une association avec le professeur Merouane Debbah, le projet «Hadretna» est né comme un support de traduction en ligne de et vers les langues algériennes. Le détail du projet est innovateur, tant il met en avant la richesse linguistique algérienne, non comme un une entité figée, mais comme un support sur lequel est fondé le projet «Hadretna», dont l’objectif est de préserver cette richesse, tout en favorisant, est-il écrit dans la présentation, «le développement de services accessibles aux 45 millions d’Algériens». Selon les concepteurs, «Hadretna» est alimenté, pour le moment, par 2 giga token de données collectées en ligne dans trois alphabets, à savoir l’arabe, le latin et le tifinagh». Ils expliquent que l’algorithme de traduction en ligne qu’ils ont présenté, avant-hier, «est la première étape indispensable vers la mise en œuvre d’un modèle d’intelligence artificielle générative (LLM-Large language model), algérien utilisant les langues répandues en Algérie». «Avec »Hadretna », notre vision est de créer un pont linguistique entre les différents dialectes parlés en Algérie, permettant ainsi à tous ses habitants d’accéder à n’importe quelle information dans leur dialecte maternel», ont indiqué les initiateurs. «Notre souhait est de contribuer à l’inclusion numérique de tous les Algériens», a souligné Merouane Debbah. Sur le plan pratique, ils ont expliqué qu’un LLM nécessite d’être entraîné sur une importante quantité de ressources textuelles. Ils ont indiqué que l’anglais représente 45% du contenu disponible sur internet, au moment où les langues d’Afrique du Nord représentent à peine 1% du contenu. «Construire un LLM sur des dialectes disposant d’une documentation écrite limitée représente un défi technique majeur», a indiqué, en outre, le professeur Debbah, ajoutant que la contribution à l’enrichissement de ce LLM est plus que souhaitable. Il a appelé les institutions chargées des langues algériennes à contribuer à la réussite de ce projet. Pour Mossab Djerrab, CSO de Fentech, l’ambition «est de construire le premier LLM en langues algériennes», ajoutant que pour atteindre cet objectif, «nous avons lancé le site internet de »Hadretna », pour que toutes les personnes qui souhaitent participer au projet alimentent »Hadretna » avec leurs traductions et leurs annotations». Par ailleurs, il a indiqué que le projet est dans sa première phase et que les modèles d’IA élaborés sur ces données seront mis en open-source sur une plateforme à venir. A noter qu’un représentant du ministère des Start-up et de l’Economie de la connaissance a pris part à la présentation du projet. Pour lui, «des jeunes Algériens contribuent efficacement au transfert technologique vers notre pays, ce qui est en soi une contribution majeure».
M. M.