Le génocide sioniste entame sa troisième semaine
Alors que le génocide qu’est en train perpétrer l’Etat sioniste contre les populations civiles de la bande de Ghaza entame sa troisième semaine, les images et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux rendent compte d’une tragédie indescriptible et des scènes de dévastation horribles dans toute la bande de Ghaza. Des bâtiments réduits en ruines, des Palestiniens recherchant désespérément des survivants sous les décombres après les bombardements sans relâche de l’aviation de l’armée de l’occupation, des mères enterrant leurs enfants ou des familles pleurant leurs proches dans des hôpitaux submergés par des blessés graves et des cadavres complètement mutilés, c’est le décor apocalyptique de la 15e journée de l’agression israélienne contre Ghaza par l’armée de l’occupation suite à l’opération «Déluge d’Al Aqsa» lancée par la résistance palestinienne. Par ailleurs, les tirs de roquettes par le mouvement Hamas sur Tel-Aviv et les territoires occupés se poursuivent toujours, alors que les affrontements à la frontière avec le Liban font toujours range entre l’armée d’occupation et le Hezbollah, qui constitue un véritable cauchemar pour l’entité sioniste. La journée d’hier a également été marquée par l’ouverture momentanée du passage de Rafah entre l’Egypte et Ghaza pour le passage de l’aide humanitaire, tandis que le Hamas a libéré deux otages de nationalité américaine. Selon les organes des Nations unies sur place, près de 493 000 femmes et filles ont été déplacées de leurs foyers à Ghaza. En plus, 17 employés de l’UNRWA ont été tués dans la bande de Ghaza depuis le début de l’agression israélienne sauvage. Le ministère de la Santé a annoncé que 4385 Palestiniens ont été tués dans l’enclave depuis le début des bombardements israéliens. Parmi eux figurent 1756 enfants. On dénombre en outre 13 561 blessés. Un porte-parole du Croissant-Rouge palestinien a alerté que ses équipes de secours ont reçu des avertissements de la part de l’armée d’occupation concernant la nécessité d’évacuer l’hôpital Al-Quds, qui abrite 12 000 personnes déplacées, ce qui dénote que l’Etat sioniste s’apprête à commettre un autre carnage en bombardant cet hôpital. Ne se souciant guère de l’indignation de la communauté internationale et du droit international sur les crimes de guerre puisque étant assurée de l’impunité offerte par Washington et les Européens au lendemain de son bombardements de l’hôpital d’Al Ahly à Ghaza, l’entité sioniste s’apprête vraisemblablement à commettre un nouveau carnage.
En termes de dégâts, le bureau des renseignements à Ghaza a fait constater que l’agression israélienne a provoqué des dégâts d’une ampleur sans précédent, en ciblant notamment 160 écoles, dont 19 sont désormais hors service. En outre, le bombardement continu par l’armée d’occupation a entraîné la destruction complète de plus de 5500 bâtiments, dont 14 000 logements. Parmi les cibles visées à Ghaza figurent également 17 mosquées. Alors qu’une incursion terrestre imminente est toujours annoncée par l’armée d’occupation, l’aviation israélienne ne s’est pas arrêtée de larguer des tonnes de bombes : hier encore, elle a ciblé la tour «Al-Yasmine 3» dans la ville d’Al-Zahraa, au centre de la bande de Ghaza, causant la mort de plusieurs Palestiniens.
La résistance continue à faire saigner l’armée d’occupation
Sur le terrain, les Brigades Al-Qassam, branche armée de mouvement Hamas, ont annoncé le bombardement de Tel-Aviv et de plusieurs colonies de l’Etat juif, en réponse aux massacres de civils à Ghaza. Dans le même sillage, un porte-parole de l’armée d’occupation a affirmé que 210 prisonniers israéliens sont entre les mains du Hamas, admettant que 308 de ses soldats ont été tués par la résistance palestinienne. Sur le front du Sud Liban, l’armée d’occupation a reconnu que trois de ses soldats ont été blessés par des missiles antichar tirés depuis le Liban. Dans l’après-midi d’hier, des médias israéliens ont fait état d’un autre missile Kornet qui a été lancé depuis le Liban vers un site de l’armée d’occupation près de la frontière libanaise. A l’aube de la journée d’hier, des factions palestiniennes activant dans le Sud Liban ont ciblé avec des missiles des soldats israéliens positionnés dans les fermes de Chebaa et les collines de Kafr Shuba. L’armée d’occupation a annoncé ensuite avoir riposté en bombardant les zones de tirs. Malgré les avertissements de l’Occident, un dirigeant du Hezbollah s’est engagé hier à poursuivre les combats contre l’Etat sioniste, en affirmant que ses éléments seront présents avec leurs missiles et munitions sur tous les fronts. Face à ces menaces, les autorités d’occupation ont ordonné l’évacuation d’environ 50 000 colons de 26 colonies proches de la frontière avec le Liban.
«Un défaut dans les valeurs de la communauté internationale»
Lors du Sommet «pour la paix» hier en Egypte, les dirigeants arabes, dont le Président égyptien, le prince héritier du Koweït, le président de l’Autorité palestinienne et le roi de Jordanie ont fermement rejeté l’idée de déplacer les Palestiniens de Ghaza vers un deuxième pays. A l’issue du Sommet d’hier, la Présidence égyptienne a dénoncé dans un communiqué que la guerre dans la bande de Ghaza a révélé «un défaut dans les valeurs de la communauté internationale face aux crises», pointant «une hésitation incompréhensible à condamner le meurtre de Palestiniens». Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, a proposé une «feuille de route» pour mettre fin à la crise humanitaire dans la bande de Ghaza et relancer le processus de paix israélo-palestinien. Son plan prévoit la poursuite de l’acheminement de l’aide humanitaire dans l’enclave, un accord de cessez-le-feu et des négociations sur la base de la «solution à deux Etats», a-t-il précisé. «Nous ne partirons pas. Nous resterons sur notre terre», a, pour sa part, affirmé Mahmoud Abbas. «Le monde est silencieux», s’est de son côté insurgé le roi Abdallah II. «C’est un message très dangereux. Le monde arabe l’entend clairement : les vies palestiniennes valent moins que les vies israéliennes. Nos vies valent moins que d’autres vies (…) les droits humains ont des limites : ils s’arrêtent aux frontières, aux races et aux religions», a-t-il ajouté. «Il faut agir maintenant pour mettre fin au cauchemar», a plaidé le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, réclamant un «cessez-le-feu humanitaire». «Les Ghazaouis ont besoin de beaucoup plus, un acheminement massif d’aide est nécessaire», a-t-il ajouté. En outre, l’ONG Human Rights Watch a accusé les Etats-Unis et les pays occidentaux d’hypocrisie et de silence face au mépris brutal d’Israël pour la vie des civils dans la bande de Ghaza.
Le Hamas brouille les calculs de Netanyahu
Dans les affaires internes de l’Etat sioniste, un autre scandale vient d’éclater au sein du gouvernement sioniste et ciblant directement le Premier ministre Netanyahou et sa responsabilité de l’échec à prévenir l’opération surprise du Hamas, ce qui rajoute à la vague de contestation contre lui. En effet, un parti politique juif a accusé hier Netanyahou d’avoir ordonné à son cabinet de détruire et de brûler des documents compromettants dans le but de supprimer tout lien entre lui et l’échec de l’entité sioniste face à l’attaque du Hamas, un coup dur jamais éprouvé par l’Etat sioniste depuis ses 75 ans d’existence. Parallèlement, le Conseil sioniste de sécurité a émis un avis urgent demandant aux ressortissants israéliens de quitter immédiatement la Jordanie, l’Egypte, la Turquie, les Emirats arabes unis, Bahreïn et la Malaisie et de s’abstenir de se rendre au Maroc.
Un seul convoi humanitaire seulement
Toutefois, après un siège de 15 jours des plus déshumanisants – de l’aveu même de plusieurs ONG occidentales et du Secrétaire général de l’ONU – de la bande de Ghaza où les vivres, les médicaments, l’eau, l’électricité et le gaz, sont coupés, un seul convoi transportant de l’aide humanitaire appartenant au Croissant-Rouge palestinien et à l’UNRWA a pu entrer, brièvement, du côté égyptien du terminal de Rafah. Un premier convoi d’aide humanitaire de 20 camions, selon l’Organisation des Nations unies (ONU), est entré dans la bande de Ghaza via le terminal de Rafah, la seule porte de Ghaza non contrôlée par l’Etat sioniste. Le coordonnateur des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, est «convaincu que cette livraison marquera le début d’un effort durable visant à livrer des fournitures essentielles – notamment de la nourriture, de l’eau, des médicaments et du carburant – à la population de Ghaza de manière sûre, fiable, inconditionnelle et sans entrave». Les Nations unies assurent que dans ce convoi il y a de l’eau potable (44 000 bouteilles). L’Unicef estime que cette eau «suffit à peine à 22 000 personnes pour une journée (…) et a déclaré que la capacité en eau est à 5% des niveaux normaux et que près de 2,3 millions d’habitants de Ghaza survivent désormais avec trois litres d’eau par personne et par jour». Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déclaré que trois camions transportent du thon en conserve, de la farine de blé, des pâtes, des haricots en conserve et de la pâte de tomate en conserve sont entrés dans l’enclave. «Le PAM dispose de 930 tonnes supplémentaires de produits alimentaires d’urgence à la frontière de Rafah ou à proximité, prêts à être acheminés dès que l’accès sera à nouveau autorisé», selon l’ONU. Ces stocks sont nécessaires pour reconstituer les approvisionnements de l’agence qui diminuent rapidement à l’intérieur de Ghaza. «Mais les besoins sont bien plus importants. (…) Nous appelons au passage en toute sécurité de convois d’aide supplémentaire à travers l’enclave, la protection de tous les travailleurs humanitaires et l’accès durable à l’aide sanitaire», estime Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Par manque de carburant, de nombreuses boulangeries ont été contraintes d’arrêter de fonctionner. La porte du terminal de Rafah a été refermée du côté égyptien après le passage d’un seul premier convoi humanitaire.
Hamid Mecheri