Géopolitique du périple égyptien et omanais du Président Tebboune

Réglages sur les grands dossiers régionaux avec le Caire et Mascate 

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Après une visite d’importance en Egypte, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a quitté lundi, Le Caire à destination du Sultanat d’Oman pour une visite d’Etat.

Avec le président égyptien, Alger a ouvert les grands dossiers régionaux : la Libye, le Soudan, etc. Et c’est là toute l’importance de ces réglages politiques avec Le Caire.

L’Egypte, malgré sa posture discutable sur Gaza, demeure un incontournable de la politique arabe. D’abord, l’Egypte reste la première puissance militaire africaine, selon l’édition 2024 du classement des armées les plus puissantes du monde, publié par le site américain spécialisé dans la défense Global Fire Power (GFP). De par son hébergement du siège de la Ligue arabe, l’Egypte est également un indépassable de la politique arabe.

Comme on l’a dit, malgré des positions récentes discutables, l’Egypte a mené 5 guerres contre l’entité sioniste, a perdu 100 000 hommes dans ses guerres contre Israël et a payé un lourd tribu sur ce plan-là. Donc respect pour l’Histoire et pour le statut. Sans remonter loin dans l’histoire pour dire que lorsque la nation musulmane est tombée sous les coups de tatars ce fur le Caire qui prit l’étendard de la nation et devint le cœur battant du monde musulman.

Donc, c’est avec un acteur majeur de la nation arabe que le président Tebboune a discuté de l’actualité régionale et des solutions à préconisés aux belligérants des conflits de la région. Les dossiers les plus épineux ont été passés en revue. Il s’agit d’abord, puisque l’actualité l’exigeait, du dossier palestinien. De ce fait, les deux présidents ont réaffirmé leur volonté d’arriver à la conviction que « la solution fondamentale reste l’établissement de l’Etat palestinien sur les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale ».

La Libye devait être le principal point de discussions. Et elle l’a été. Evoquant la situation en Libye, Tebboune a réitéré la position constante de l’Algérie en faveur d’une « solution inter-libyenne » à travers la tenue d’élections dans ce pays.

S’agissant de la situation au Soudan, le président de la République a exprimé « son profond regret face à ce qui se passe entre frères soudanais », rappelant que l’Algérie et l’Egypte « ne sont jamais intervenues entre frères sauf pour favoriser la réconciliation ».

La particularité du périple omanais en est tout autre. Là nous sommes face à un petit pays géographiquement, mais qui est grand par ses positions politiques : Oman fait face au détroit d’Ormuz et est l’allié de l’Iran. Les deux pays entretiennent des relations diplomatiques et économiques qui remontent à un demi-siècle. Oman considère que l’Iran ne constitue pas une menace perçue par les autres États arabes du Golfe persique.

Doublement donc engagé dans les enjeux géostratégiques mondiaux. De plus, le détroit d’Ormuz est un passage stratégique sous haute tension reliant le Golfe au golfe d’Oman. C’est un point de passage particulièrement intéressant, puisque le pétrole rend le détroit d’Ormuz indispensable à l’économie mondiale. Il est l’une des zones stratégiques les plus fébriles de la planète. Depuis près de dix années, la tension y est à son comble. D’où tout l’intérêt politique et géopolitique du Sultanat.

F.O.