« Forcer la reconnaissance des crimes français du 8 mai en Algérie »

L’historien français Olivier Le Cour Grandmaison lance une pétition :

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Il y a plusieurs jours l’historien Olivier Le Cour Grandmaison avait lancé une pétition pour la reconnaissance des crimes contre l’humanité commis en Algérie par la France Olivier Le Cour Grandmaison est un politologue français né en 1960 à Paris, spécialisé dans les questions de citoyenneté sous la Révolution française et dans les questions qui ont trait à l’histoire coloniale, il est maître de conférences en science politique à l’université d’Evry-Val d’Essonne et enseigne au Collège international de philosophie. C’est dire que c’est une sommité dans son domaine, l’histoire, et que son action porte.
Son « Appel pour la reconnaissance des crimes contre l’humanité commis en Algérie par la France », a été très suivi, d’autant qu’il avait martelé qu’il est « impossible de célébrer le quatre-vingtième anniversaire de la victoire contre le nazisme sans vouloir arracher à l’oubli ce qui s’est passé en Algérie ce même 8 mai et les jours suivants ».
L’Appel de l’historien rappelle à la mémoire des nationas que « des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma, Khératta et la région ont été écrasées dans le sang ; près 35 000 civils Algériens (la version algérienne officielle, s’appuyant sur des témoignages et des documents de l’époque, donne le chiffre consacré de 45 000 morts, ndlr) ont été massacrés par la police, la gendarmerie, les milices coloniales armées par les autorités locales, l’Armée Française, agissant sur ordre de l’exécutif ».
Aussi, « amputer notre histoire commune par l’occultation de ce crime d’Etat ne permet pas à la France d’en finir avec la page coloniale de son histoire. Si, le 19 mars 2016, le président de la République, François Hollande, a reconnu que le système colonial en Algérie était « injuste » et « niait les aspirations des peuples à décider d’eux-mêmes », il faut aller plus loin en disant la vérité sur les massacres du 8 mai 1945. De même, le geste symbolique fait à Sétif en 2015 par le secrétaire d’Etat chargé des Anciens combattants et de la mémoire, J-M. Todeshcini, demeure très en-deçà de cette demande ».
Suite à la mobilisation du collectif en 2015, le conseil municipal de Paris a demandé à l’unanimité au chef de l’Etat de reconnaître ces massacres comme crimes d’Etat. Des vœux dans ce sens ont été adoptés par plusieurs villes dont Rennes, Nanterre et Ivry-sur-Seine, et des plaques commémoratives de ces massacres existent dans plusieurs villes de France.

Le 14 avril 2015, un Collectif Unitaire pour la reconnaissance des crimes d’Etat de 1945 en Algérie (Sétif, Guelma, Kherrata) s’est constitué. Outre cette reconnaissance comme crime d’Etat, il demande : l’ouverture de toutes les archives, l’inscription dans la mémoire nationale de ces événements par le biais de gestes forts des plus hautes autorités de l’Etat et un soutien à la diffusion des documentaires relatifs aux événements dans l’Education Nationale comme dans les médias publics.

I.Med Amine