Dans un contexte économique en pleine mutation, la formation professionnelle en Algérie s’impose aujourd’hui comme un levier incontournable pour le développement des compétences et l’insertion professionnelle des jeunes. M. Farouk Dassa, directeur général
de l’Institut national de la formation et de l’enseignement professionnels, a mis en lumière, lors de son passage à la radio Chaîne 1, les réformes et les initiatives mises en place pour renforcer ce secteur stratégique.
La formation et l’enseignement professionnels jouent un rôle fondamental dans l’économie algérienne, en fournissant une main-d’œuvre qualifiée et en accompagnant les évolutions des secteurs de l’industrie, de l’agriculture et des services. Ces dernières années, l’Etat a
engagé plusieurs réformes structurantes afin d’adapter l’offre de formation aux besoins du marché du travail.
Les assises de la réforme du secteur, organisées sous le haut patronage du Président de la République en 2021 et 2022, ont permis de poser les bases d’une formation modernisée et mieux orientée vers l’employabilité. Parmi les mesures phares figurent la digitalisation du secteur, la mise à jour des programmes de formation et la promotion de l’entrepreneuriat
chez les jeunes.
La rentrée de février 2025 marque un tournant décisif avec la digitalisation du processus d’inscription. Sous le slogan “Zéro papier”, une plateforme en ligne simplifie désormais l’accès aux formations, permettant aux candidats de s’inscrire rapidement, sans nécessiter
de dossiers physiques.
Cette session voit également la mise à disposition de 261 025 places de formation, réparties sur des filières stratégiques telles que l’industrie, le numérique, l’agriculture, les énergies renouvelables et l’hôtellerie. Parmi les nouvelles spécialités figurent la mécanique
aéronautique, le recyclage des déchets organiques et les cultures spécialisées (fraise, vigne).
Un effort particulier est également consenti en faveur des personnes en situation de handicap, avec 425 places de formation réparties dans plusieurs centres spécialisés à travers le pays.
La formation professionnelle constitue une réponse concrète au chômage. Plus de 60 000 places de formation ont été réservées aux bénéficiaires de l’allocation chômage, qui manifestent un intérêt croissant pour des filières adaptées à leurs profils, comme
l’informatique, la couture, la menuiserie et la pâtisserie.
D’autres catégories spécifiques bénéficient également de programmes dédiés, notamment 28 015 places pour les détenus en milieu pénitentiaire, 15 000 places pour les femmes au foyer, et 8 000 places pour les habitants des zones rurales.
L’un des atouts majeurs de la formation en mode apprentissage est l’insertion directe des diplômés sur le marché du travail. Grâce aux partenariats avec les entreprises, les stagiaires peuvent être embauchés dès la fin de leur formation, répondant ainsi aux besoins du tissu économique national.
Outre l’insertion en entreprise, la formation professionnelle mise également sur l’entrepreneuriat. Le secteur s’engage activement dans l’accompagnement des jeunes souhaitant créer leur propre activité, en partenariat avec le ministère de l’Economie de la connaissance et des Start-up.
Un colloque récent a débouché sur la signature d’une convention-cadre visant à faciliter l’accès des jeunes à l’entrepreneuriat, notamment en leur permettant d’utiliser les équipements des centres de formation et en leur proposant des cursus spécialisés en
gestion d’entreprise.
Les centres de développement de l’entrepreneuriat, généralisés à travers le pays, offrent un encadrement complet en matière de gestion administrative et juridique, marketing et stratégies commerciales, et gestion financière et fiscale.
L’ambition du secteur est également de moderniser l’offre de formation en créant des centres d’excellence spécialisés dans des domaines stratégiques tels que l’intelligence artificielle, la gestion de l’eau et l’agriculture de précision.
Le premier centre d’excellence a été inauguré en janvier 2025 à Bouira, spécialisé dans les métiers du textile et des industries du cuir. Quinze autres centres sont prévus à travers le pays, avec pour objectif d’assurer une formation hautement qualifiée et en parfaite
adéquation avec les exigences du marché du travail.
Le ministère prévoit également le lancement des Olympiades des Métiers en 2025, un concours visant à promouvoir des filières essentielles comme l’électricité, la plomberie, la mécanique et le bâtiment.
Parallèlement, un effort est engagé pour la mise à jour des programmes de formation et la montée en compétence des formateurs, avec des sessions de formation continue organisées au sein de six instituts régionaux.
Grâce à ces réformes et initiatives, la formation professionnelle est devenue accessible à un large public. De plus, elle constitue une alternative précieuse pour ceux qui souhaitent acquérir des compétences techniques et intégrer rapidement le monde du travail.
Avec une approche centrée sur l’insertion professionnelle, la digitalisation et l’entrepreneuriat, le secteur s’adapte aux défis économiques contemporains et contribue activement au développement du pays.
Sonia H.