Face à des panneaux d’affichage délaissés: les candidats misent sur les réseaux sociaux pour toucher un large public

Les réseaux sociaux au cœur de la campagne et les espaces d’affichage quasi vides

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A quelques semaines de l’élection présidentielle anticipée prévue pour le 7 septembre 2024, les espaces d’affichage traditionnellement dédiés à la promotion des candidats restent quasiment vides. Ce phénomène reflète un changement majeur dans les stratégies de communication des équipes de campagne, qui se tournent désormais massivement vers les réseaux sociaux pour mobiliser l’électorat.Les affiches électorales, autrefois un pilier de la campagne politique, semblent avoir perdu de leur importance dans cette élection. Cette situation, visible à travers le pays, laisse place à un espace public où les réseaux sociaux prennent le relais. En effet, les équipes de campagne ont reconnu l’importance croissante des plateformes numériques pour atteindre les électeurs, qu’ils soient en Algérie ou à l’étranger. Cette transition vers le digital a été amorcée dès l’annonce du scrutin anticipé en mars dernier, et elle s’intensifie à mesure que la date de l’élection approche.Les réseaux sociaux offrent aux candidats la possibilité de toucher des millions d’électeurs en seulement quelques clics. L’impact de ces plateformes dépasse largement celui des supports traditionnels, grâce à leur capacité à cibler des audiences spécifiques à travers l’analyse de données. Les équipes de campagne peuvent ainsi affiner leurs messages en temps réel, en fonction des réactions des internautes. Ce retour instantané permet de répondre plus efficacement aux préoccupations des électeurs et d’optimiser l’engagement.Ahmed Sadouk, directeur de campagne de Abdelali Hassani Cherif, candidat soutenu par une coalition incluant le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Ennahda, a souligné que l’utilisation des réseaux sociaux est au cœur de leur stratégie pour cette élection. «Nous avons mis en place plusieurs outils, dont un site internet dédié à notre candidat, ainsi que des pages sur Facebook, Instagram, TikTok et X. Pour la première fois en Algérie, nous allons analyser les réactions des internautes en temps réel, ce qui nous permettra d’ajuster notre message en fonction des préoccupations de nos concitoyens», a-t-il déclaré.L’intérêt pour les réseaux sociaux n’est pas l’apanage du MSP. Les équipes de campagne des trois autres candidats ainsi que celles des deux principales coalitions soutenant le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, ont également placé les plateformes numériques au centre de leur stratégie. Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El Bina, et Abdelkrim Benmebarek, Secrétaire général du FLN, ont tous deux affirmé leur intention de mobiliser tous les moyens disponibles pour soutenir M. Tebboune, en insistant particulièrement sur l’utilisation des réseaux sociaux. Le FLN a d’ailleurs mis en place une commission ad hoc dédiée à l’information et à l’utilisation des moyens de communication modernes. Cette commission a pour mission principale de promouvoir le programme électoral de M. Tebboune, en s’appuyant fortement sur les réseaux sociaux pour toucher les jeunes électeurs.Le Front des forces socialistes (FFS) n’est pas en reste. Les cadres du parti, ainsi que son premier secrétaire, ont à plusieurs reprises souligné l’importance des réseaux sociaux dans leur stratégie électorale. Le FFS espère ainsi réveiller l’électorat et encourager un retour à l’engagement politique, en misant sur les 25 millions d’Algériens actifs sur ces plateformes.Le paysage de la campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre 2024 est marqué par l’abandon progressif des méthodes traditionnelles au profit d’une approche numérique innovante. Les espaces d’affichage, autrefois symboles de la présence des candidats sur le terrain, sont désormais remplacés par des espaces virtuels où les réseaux sociaux jouent un rôle crucial. Cette transition témoigne de l’évolution des pratiques électorales en Algérie et pose les bases d’une nouvelle ère dans la communication politique.

Sonia. H