Extradition d’Abdeslam Bouchouareb

La cour d’appel d’Aix-en-Provence statuera le 9 octobre

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L’ex-ministre de l’Industrie et des Mines, le sulfureux Abdeslam Bouchouareb, attend, sûrement avec la peur au ventre, la décision de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, qui devra statuer, le 9 octobre prochain, sur son extradition ou non vers l’Algérie. Selon des médias français, son avocat a saisi la justice de l’Hexagone pour empêcher son extradition vers l’Algérie, qui le réclame aux autorités françaises depuis quelques années. Condamné dans plusieurs affaires de corruption avec les membres de la «issaba», Abdeslam Bouchouareb qui a pris la poudre d’escampetteen 2019, juste après la chute du régime de Bouteflika, semble être sur le point d’être rattrapé par la justice algérienne.  Avec un cumul, ce qui n’est pas le cas pour la justice algérienne, Bouchouareb est ondamné à une peine de cent ans, sauf qu’il purgera, encas de son extradition, 20 ans de prison ferme, la plus grande peine retenue contre lui lors de ses nombreux procès, où il  a été reconnu coupable de faits criminels, comme l’«enrichissement illicite, mauvaise utilisation de la fonction, dilapidation de deniers publics, corruption, malversation, abus de fonction et octroi d’indus privilèges lors de conclusion de marchés publics…». Selon «Le Monde», «au total, la cour d’Aix-en-Provence est saisie de huit demandes d’extradition, trois pour exercer des poursuites et cinq pour exécuter cinq jugements condamnant chacun l’ancien ministre à vingt ans de prison, à plusieurs millions DA d’amende, à la confiscation de son patrimoine pour des faits de corruption, favoritisme, conflit d’intérêts et autres détournements de fonds publics». Le journal rappelle que «la procédure s’étire depuis le 5 octobre 2023, date à laquelle M. Bouchouareb, 72 ans, domicilié dans les Alpes-Maritimes, a été placé sous contrôle judiciaire avec pour seules obligations de ne pas quitter la France, où il réside légalement, et de remettre son passeport», ajoutant que « le parquet général a demandé un renvoi de la décision afin de traiter l’ensemble des demandes d’extradition en une seule et même audience». «Le Monde» note, par ailleurs, qu’«au cours des mois passés, les juges français ont saisi les autorités judiciaires algériennes de deux compléments d’information afin d’obtenir des éclaircissements sur des points juridiques, réclamant aussi l’engagement formel que la peine de mort, si elle est encourue, ne sera ni requiseni appliquée». Pourtant, faut-il le rappeler, l’Algérie n’a procédé à aucune exécution depuis 1993. Elle a également parrainé et voté en faveur de la résolution appelant à un moratoire en vue d’abolir définitivement la peine de mort, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 16 décembre 2020. Le journal a, en outre, repris les déclarations de l’avocat de Bouchouareb. Il était clair que la défense de l’ex-ministre de l’Industrie dont le nom revenait dans chaque procès de corruption, s’appuierait sur le fait que Bouchouareb était considéré, à la fois par la presse algérienne et française, comme «le pivot incontournable de l’implantation des milieux d’affaires français en Algérie». Cet «angle» d’attaque de la défense de Bouchouareb vise principalement à protéger «un ami», réclamé depuis 5 ans par la justice de son pays. Il faut signaler que toutes les entreprises françaises installées en Algérie depuis le début des années 2000 ontprospéré sous le règne de Bouchouareb à l’Industrie et aux Mines. La défense a également choisi un angle politique pour assurer l’impunité à «l’homme des Français». Pour elle, «les caciques de l’ère Bouteflika subissent un acharnement de la justice algérienne».

M. Mouloudj