Par : Islam Khermane
Au début de l’année 2022, les caisses des pays exportateurs des énergies fossiles ont grandement profité de la crise russo-ukrainienne. En effet, l’opération militaire est venue apporter plus de soutien aux prix des hydrocarbures, au moment où la tendance de l’Occident est de chercher une alternative à la production russe du pétrole et du gaz. Le groupe pétro-gazier Sonatrach a révélé, aujourd’hui, les résultats des 5 premiers mois de l’année en cours. Les exportations d’hydrocarbures de la société nationale ont enregistré une hausse de 70%.
Les résultats financiers des cinq premiers mois de 2022 de Sonatrach, clôturé au 31 mai dernier, sont disponibles. L’entreprise a réalisé une croissance à deux chiffres : soit un chiffre d’affaires de 21,5 milliards de dollars. Cette dernière a enregistré une croissance de plus de 70% des exportations.
Par ailleurs, Sonatrach, tout en révélant la décision de la réévaluation des prix du gaz avec tous ses revendeurs, déclare qu’il y a une augmentation des volumes d’exportation de gaz via le gazoduc vers l’Italie par rapport à l’Espagne. Sonatrach ajoute : « Jusqu’à aujourd’hui, la destination du gaz algérien exporté n’a pas été transférée vers un autre pays. Et même si cela est fait, Sonatrach a tout à fait le droit de prendre les mesures nécessaires ».
L’Algérie Troisième plus grand producteur du gaz
Selon une liste, des plus grands pays arabes producteurs de gaz naturel, publiée sur le site « Attaqa », la production de 10 pays a connu une croissance au cours de l’année écoulée, parallèlement à la hausse des prix du gaz naturel à des niveaux historiques. Les caisses des pays exportateurs de ces énergies fossiles en ont grandement profité. Les pays arabes sont considérés comme la meilleure alternative pour le marché mondial du gaz et s’avère être l’une des principales solutions au vieux continent, qui cherche des alternatives au gaz russe en réponse à son invasion des terres ukrainiennes. Il convient de noter que la production mondiale de gaz naturel a augmenté d’environ 4,8% l’année dernière (2021), pour atteindre 4036,9 milliards de mètres cubes, contre 3861,5 milliards de mètres cubes durant 2020. Avec un taux de croissance annuel de plus de 24%, l’Algérie s’est classée troisième dans la liste des plus grands pays arabes producteurs de gaz naturel au cours de l’année 2021, avec le Qatar en première place et l’Arabie Saoudite en deuxième place. L’Algérie a réussi à augmenter sa production totale de gaz naturel en 2021 pour atteindre 100,8 milliards de mètres cubes par an, contre 81,5 milliards de mètres cubes par an en 2020, selon les données britanniques de BP. Avec le bon début de l’année 2022, notamment avec la découverte de plusieurs gisements du pays, qui permettent de renforcer les réserves et la production du pétrole et du gaz, l’Algérie est décrite comme l’un des pays avec une grande fiabilité dans l’approvisionnement des hydrocarbures à ses clients. Dernièrement le géant africain des hydrocarbures « Sonatrach » a annoncé la découverte d’un important gisement de gaz dans le champ de Hassi R’mel. Les premières évaluations ont montré que le champ garantit des potentiels compris entre 100 et 340 milliards de mètres cubes de gaz condensé. A noter que Sonatrach a estimé que la production du nouveau gisement démarrera en novembre avec un volume de 10 millions m3 par jour.
Sonatrach va signer de nouveaux accords
Des accords entre Sonatrach et ses clients dans le domaine gazier seront « prochainement annoncés » pour une révision des prix du gaz exporté par l’Algérie, a indiqué dimanche à Alger, le PDG du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar. Outre l’accord récemment acté avec le Groupe italien ENI, « d’autres accords sont en cours de négociation avec deux partenaires, d’autant que lors du dernier trimestre, les prix du gaz ont augmenté sur le marché Spot », a expliqué le PDG de Sonatrach. « La révision des prix se fait avec l’ensemble des partenaires de Sonatrach sans tenir compte de la nature du partenaire. Les négociations sont très avancées », a-t-il précisé.
Interrogé sur la possible réorientation du gaz algérien vers d’autres pays par des partenaires de l’Algérie, M. Hakkar a affirmé « qu’aucun cas de revente par des partenaires de Sonatrach du gaz algérien n’a été enregistré à l’heure actuelle ». « Il y a des textes dans nos contrats de fourniture de gaz qui exigent l’accord préalable de Sonatrach avant la possible revente du gaz à d’autres clients. Si ces textes ne sont pas respectés, il existe des procédures prévues », a-t-il indiqué.
I.K.