Exploration pétrolière à Bir El Ater(Tébessa)

Sonatrach

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La société nationale des hydrocarbures Sonatrach intensifie ses efforts d’exploration dans l’est algérien avec le lancement d’un nouveau projet d’envergure dans la région de Bir El Ater, située dans la wilaya de Tébessa, à proximité de la frontière tunisienne.
Un contrat de plus de 2,1 millions de dollars
Selon un avis d’attribution provisoire de contrat daté d’hier, 25 février 2025, la Division Exploration de Sonatrach a attribué à la société SLB (anciennement Schlumberger) un important contrat d’un montant de 2.122.745,23 USD, soit l’équivalent de plus de 283 millions de dinars algériens. Ce contrat concerne une consultation sélective pour le traitement PSTM et PSDM (Pre-Stack Time Migration et Pre-Stack Depth Migration), l’inversion et la caractérisation sismique des réservoirs des données sismiques de réflexion 3D dans la concession de Bir El Ater. Le projet couvre spécifiquement les blocs 108a, 127a et 129 du programme d’exploration 19- BEA-3D, une zone reconnue pour son potentiel pétrolier et gazier mais qui nécessite des technologies avancées pour mieux comprendre les structures géologiques souterraines.
Des technologies de pointe pour cartographier le sous-sol
Les méthodes PSTM et PSDM représentent les techniques les plus avancées en matière d’imagerie sismique du sous-sol. Ces technologies permettent d’obtenir une visualisation haute résolution des structures géologiques et des réservoirs potentiels d’hydrocarbures, même dans des zones géologiquement complexes comme peuvent l’être certaines formations du sud-est algérien.
L’inversion sismique et la caractérisation des réservoirs viennent compléter ces analyses en fournissant des informations détaillées sur les propriétés pétrophysiques des roches, permettant ainsi d’évaluer avec plus de précision le potentiel pétrolier et gazier de la région.
Un délai de 15 mois pour des résultats attendus. Le contrat, attribué à SLB sur la base d’un système de notation technique et financière, prévoit un délai d’exécution de 15 mois. Cette période relativement longue s’explique par la complexité des traitements informatiques nécessaires et l’importance des volumes de données à analyser. Si les résultats de cette étude s’avèrent positifs, ils pourraient ouvrir la voie à de nouvelles campagnes de forage exploratoire dans cette région frontalière, renforçant ainsi le potentiel de production d’hydrocarbures de la wilaya de Tébessa, jusqu’ici peu connue pour ses ressources en pétrole et gaz comparativement à d’autres régions du pays.
Tébessa : un nouveau front dans la stratégie d’exploration nationale
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de Sonatrach visant à intensifier les efforts d’exploration sur l’ensemble du territoire national, conformément aux directives des autorités algériennes qui cherchent à renouveler les réserves d’hydrocarbures du pays face au déclin naturel de certains gisements historiques.
La wilaya de Tébessa, connue principalement pour ses ressources minières (phosphates, fer, zinc), pourrait ainsi voir son profil économique évoluer si les recherches pétrolières et gazières aboutissent à des découvertes commercialement exploitables. Cette décision d’investissement dans l’exploration à Bir El Ater témoigne également de l’intérêt croissant pour les zones frontalières orientales, où plusieurs découvertes significatives ont été réalisées ces dernières années de part et d’autre de la frontière algéro-tunisienne.
Exploration: tout le Nord-Est est concerné
L’exploration des ressources pétrolières dans le nord du pays est désormais autorisée. Un décret présidentiel publié au Journal officiel accorde à l’agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) un titre minier pour la recherche et l’exploitation des hydrocarbures dans le nord-est de l’Algérie. Le périmètre concerné, dénommé « Nord-Est Algérie », couvre une superficie impressionnante de 64.597,82 km² et englobe les blocs 122, 123, 125, 127, 140, 141 et 142. Cette zone d’exploration
s’étend sur le territoire de 14 wilayas : Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf, Souk Ahras, Guelma, Tébessa, Oum El Bouaghi, Biskra, Batna, Sétif, Mila et Constantine. Cette décision marque un tournant dans la politique d’exploration pétrolière nationale, traditionnellement concentrée dans les régions sahariennes. Le titre minier accordé à ALNAFT prend effet dès la publication du décret au Journal officiel, soit le 13 octobre 2021. L’histoire de l’exploration pétrolière en Algérie remonte aux années 1950, avec les premières découvertes significatives à Hassi Messaoud en 1956. Depuis, le pays s’est imposé comme l’un des principaux producteurs d’hydrocarbures en Afrique, mais les prospections se sont essentiellement limitées aux régions désertiques du sud. Cette extension vers le nord pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour l’industrie pétrolière nationale. Cette initiative pourrait avoir des retombées économiques importantes pour les wilayas concernées. La présence d’infrastructures pétrolières dans ces régions pourrait générer des
emplois directs et indirects, tout en stimulant le développement local. Toutefois, des questions environnementales pourraient également se poser, notamment en raison de la proximité de zones urbaines et agricoles.
L’exploration dans le nord-est du pays pourrait également apporter des informations précieuses sur le potentiel géologique de cette région. Si les résultats s’avéraient positifs, cela pourrait conduire à une réévaluation des réserves nationales d’hydrocarbures.
La diversification des zones d’exploration représente un enjeu stratégique pour l’Algérie, dont l’économie demeure fortement dépendante des revenus issus des hydrocarbures, en dépit de tous les efforts déployés dans le reste des segments d’activité. Cette initiative s’inscrit dans une vision à long terme visant à maintenir la production nationale et à garantir la sécurité énergétique du
pays.

Y.M