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Alger
mercredi, janvier 22, 2025

Evolution de la cimenterie en Algérie

L’évolution de la cimenterie en Algérie

Autosuffisance, exportations record et ambitions internationales

Au fil des décennies, l’industrie du ciment en Algérie a connu une transformation spectaculaire, passant d’un statut de dépendance a l’importation a une position de leader régional en termes de production et d’exportation. Ce développement reflète une stratégie nationale de valorisation des ressources locales et d’autosuffisance économique.

Dans les années qui ont suivi l’indépendance en 1962, le secteur cimentier algérien a démarré modestement avec des unités héritées de la période coloniale. Les premières cimenteries, comme celles de Meftah, Zahana et Raïs Hamidou, étaient gérées par des opérateurs étrangers jusqu’à la nationalisation en 1967. Ce tournant a marqué la naissance de la Société Nationale des Matériaux de Construction (SNMC), qui a entrepris un vaste programme de rénovation et de création de nouvelles lignes de production.
Entre 1967 et 1983, la production nationale a été multipliée par plusieurs, atteignant une capacité globale de 10 millions de tonnes par an grâce à des technologies modernes et à l’extension des infrastructures. Ce dynamisme s’est poursuivi avec des investissements publics et privés, renforçant la capacité nationale à 15 millions de tonnes dès 2008.
Le véritable tournant s’est opéré à partir des années 2010, avec l’émergence de grands groupes tels que le Groupe Industriel des Ciments d’Algérie (GICA) et des opérateurs privés comme Lafarge Holcim Algérie. Ces entreprises ont modernisé les chaînes de production et introduit des innovations, permettant à l’Algérie de répondre à la demande locale tout en réduisant les importations.
En 2019, les exportations de ciment ont connu une forte progression, avec une augmentation de 275 % en valeur, atteignant 60,68 millions de dollars. Cette dynamique s’est accélérée sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune, avec l’interdiction en 2020 d’importer des matériaux disponibles localement.
Grâce à cette politique, les capacités de production nationale ont dépassé les 39 millions de tonnes en 2022, bien au-delà des besoins estimés à 21 millions de tonnes.
L’Algérie est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial de clinker, avec des revenus de 438,48 millions de dollars, et se positionne parmi les principaux fournisseurs de ciment hydraulique de l’Union européenne. Les marchés africains, européens et même américains sont désormais accessibles grâce à la compétitivité des produits algériens. En 2023, les exportations globales de matériaux de construction ont atteint 1,2 milliard de dollars, consolidant la position de l’Algérie comme acteur clé dans ce secteur.
Fort de ses 18 cimenteries et de ses ressources naturelles abondantes, le secteur cimentier algérien a un rôle stratégique à jouer dans la diversification économique du pays. Avec un excédent de production estimé entre 10 et 15 millions de tonnes, les ambitions d’exportation devraient continuer à croître, notamment en Afrique où l’Algérie est le troisième plus grand fournisseur de matériaux de construction.

 

Sonia.H

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Le Groupe GICA

Moteur de l’industrie cimentière algérienne

L’industrie cimentière algérienne a connu une véritable transformation ces dernières années. Passant de la simple importation à l’autosuffisance, puis à l’exportation, le secteur public, représenté par le Groupe Industriel des Ciments d’Algérie (GICA), a su relever avec succès les défis qui se sont présentés à lui.
Ce succès est le fruit des efforts concertés des travailleurs du groupe, qui ont fait preuve de dévouement, de persévérance et d’un fort sentiment d’appartenance. Forts de leur expérience, les 12 000 employés du GICA sont la fierté de cette entreprise devenue un leader national.
Au-delà de la production de ciment, le groupe a diversifié ses activités, investissant dans la maintenance, le montage industriel, la formation, la production de granulats et de béton prêt à l’emploi, ainsi que la distribution. Cette diversification lui permet de répondre au mieux aux exigences de ses clients.
Sous l’impulsion de la direction, le GICA s’est engagé dans une stratégie ambitieuse visant à maintenir sa position de leader et à gagner de nouvelles parts de marché, malgré la rude concurrence actuelle. L’entreprise met l’accent sur le bien-être de ses employés, consciente que leur motivation est essentielle pour créer de la richesse pour l’économie algérienne.
Le groupe a également investi massivement dans des technologies vertes, installant des filtres à manches de dernière génération pour réduire l’impact environnemental de la production de ciment. Il a également mis en place un procédé de co-incinération de déchets industriels, transformant ces derniers en combustibles alternatifs.
Grâce à ces innovations et à l’engagement de ses cadres, le GICA affirme son rôle moteur dans l’industrie cimentière algérienne. Alors que le pays poursuit ses ambitieux programmes de développement des infrastructures et surtout de l’habitat, cette entreprise publique incarne la capacité de l’Algérie à relever tous les défis économiques et environnementaux.

Y.M


//// Encadré


Une entreprise publique stratégique

Le Groupe Industriel des Ciments d’Algérie (GICA) est une société par actions de droit algérien, immatriculée au Registre du Commerce sous le numéro 02B0017567. Créée le 3 avril 2002, son siège social est situé à Meftah, wilaya de Blida.
Le GICA est une entreprise publique appartenant à l’État algérien, spécialisée dans la production et la distribution de ciment. Son activité principale est classée sous le code 607005 « Administration d’entreprises de tous secteurs d’activités (société de gestion des participations de l’État – SGP) ».
La gouvernance du groupe est assurée par un conseil d’administration composé de plusieurs membres issus de différentes régions d’Algérie. Le président-directeur général actuel est M. Guessoum Rabah, né le 15 juin 1966 à Alger.
Y.M


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L’édito
Par : Mohamed Mouloudj

Ciment : Gica pour sauver les honneurs

L’Algérie a réalisé des progrès impressionnants dans le secteur du ciment, transformant une dépendance à l’importation en une force économique. Il y a dix ans, le pays dépensait près de 400 millions de dollars par an pour importer du ciment afin de satisfaire une demande intérieure en pleine croissance, alimentée par des projets d’infrastructure et de construction. Aujourd’hui, grâce à des
investissements stratégiques et à une volonté affirmée de renforcer ses capacités industrielles, l’Algérie non seulement répond à ses besoins nationaux mais devient également un acteur majeur sur le marché international du ciment. En 2023, l’Algérie a exporté près de 10 millions de tonnes de ciment, avec un objectif de 15 millions de tonnes d’ici 2025. Le Groupe Industriel des Ciments d’Algérie
(Gica) est au cœur de cette réussite. Avec un taux d’intégration nationale atteignant 95 %, il est devenu un modèle de production locale et de diversification industrielle. Composé de 23 filiales, dont 14 cimenteries et des sociétés de granulats, BPE, distribution, maintenance et formation, Gica a contribué à la modernisation et à l’innovation du secteur. Cette réussite repose sur des investissements massifs dans les infrastructures, comme la construction de nouvelles cimenteries et l’extension des capacités de production existantes, soutenus par des subventions et des partenariats public-privé. En misant sur l’autosuffisance et la réduction de la dépendance aux importations, l’Algérie a non seulement renforcé sa position sur le marché national mais a aussi su se diversifier en tant qu’exportateur clé. Dans ce contexte, il est crucial de comparer le rôle de Gica avec celui d’autres acteurs étrangers comme Holcim Lafarge.
Contrairement à Gica, qui contribue activement au développement économique de l’Algérie, Holcim Lafarge n’a eu aucun impact significatif sur l’économie nationale. Son modèle économique est entièrement étranger aux réalités du pays, n’apportant ni innovation ni véritable intégration locale. Son activité en Algérie a souvent été marquée par des préoccupations liées à son implication dans diverses
affaires controversées, ainsi que par ses liens avec l’entité sioniste, ce qui soulève des questions sur son engagement envers l’économie algérienne. Gica, de son côté, incarne une réussite où l’intégration nationale et la diversification ont permis de renforcer les capacités industrielles et de réduire les coûts tout en générant des revenus importants pour l’Algérie. Ce succès démontre qu’avec une stratégie d’investissement cohérente et une volonté politique forte, l’Algérie peut transformer une dépendance économique en une véritable force industrielle.
Contrairement à Holcim Lafarge, qui reste un acteur étranger déconnecté des enjeux nationaux, Gica joue un rôle central dans la construction d’une économie plus autonome et résiliente, et son modèle pourrait servir de référence pour d’autres secteurs stratégiques. La réussite n’exige, finalement, que du travail et de la volonté.

M. M

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Le ciment de forage (Classe G/HSR)

Fierté des algériens

Le ciment de forage certifié API est le signe de l’indépendance du secteur pétrolier. Depuis l’indépendance, jusqu’à il y a quelques années à peine, ce produit était importé. Toute la consommation locale était importée. Principalement de France. Les chiffres variaient certes en fonction de la cadence des forages, mais ils se comptaient en dizaines de millions d’euros.

Quand le groupe GICA a entamé la production de ce ciment spécial, des sociétés françaises ont carrément déclaré faillite. Car, l’Algérie était, pendant des décennies, leur seul client… Ce ciment est composé principalement de deux éléments :
 Le clinker, qui représente plus de 95% du mélange. Le clinker est la partie la plus importante, car c’est lui qui confère au ciment ses propriétés résistantes.
 Un régulateur de prise, qui ne représente qu’environ 5% du ciment. Ce régulateur permet de contrôler le temps de durcissement du ciment.
Les principales caractéristiques physiques sont :
 Temps de prise : Entre 90 et 120 minutes, ce qui permet une mise en place adaptée aux besoins du forage.
 Consistance après 30 minutes : Inférieure ou égale à 30 Bc, indiquant une bonne fluidité initiale pour une injection facile.
 Fluidité : Inférieure ou égale à 5,9%, une valeur basse garant d’une bonne stabilité du ciment.
La résistance mécanique du ciment est essentielle pour assurer la solidité de la structure du puits:
 Résistance à la compression à 8 heures :
o À 38°C : 300 psi (soit environ 21 bars)
o À 60°C : 1500 psi (soit environ 103 bars)

Ces valeurs élevées garantissent une prise rapide et une solidité adaptée aux conditions de forage.
La composition chimique du ciment est finement contrôlée pour répondre aux exigences :
 Faible teneur en soufre (≤ 3%) et en magnésium (≤ 6%) pour éviter les risques de corrosion.
 Perte au feu (≤ 3%) et résidus insolubles (≤ 0,75%) limités pour une qualité optimale.
 Proportions équilibrées des composés chimiques clés (C3S, C3A) assurant des propriétés homogènes.
Ce ciment de forage classe G/HSR cumule ainsi des caractéristiques physiques, mécaniques et chimiques spécialement conçues pour répondre aux exigences des opérations pétrolières et gazières. Son utilisation permet d’assurer la solidité et la sécurité des infrastructures de forage.
Le Ciment GICA PETROLEUM CLASS G (HSR) du Groupe GICA, est certifié au standard de l’American Petroleum Institut (API).
Y.M

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Les indicateurs financiers du Groupe GICA

« Fief » du génie des cadres Algériens

Depuis sa création, le Groupe Industriel des Ciments d’Algérie (GICA) a connu une trajectoire remarquable, devenant un acteur incontournable de l’économie nationale. De l’importation à l’autosuffisance, puis à l’exportation, cette entreprise publique a su relever avec succès les défis qui se sont présentés à elle au fil des années.
L’Essor de la Production Cimentière Algérienne Avec une production de plus de 20 millions de tonnes en 2022, le groupe GICA incarne la
montée en puissance de l’industrie cimentière algérienne. Cette performance impressionnante s’inscrit dans une tendance haussière continue depuis 2016.
Production de Ciment (en millions de tonnes):
Année Production
2016 16,2
2017 17,5
2018 18,7
2019 19,9
2020 20,1
2021 20,3
2022 20,7
Cette croissance soutenue s’explique par les importants investissements réalisés par le groupe pour moderniser et développer son outil de production. Près de 150 milliards de dinars algériens ont ainsi été injectés dans de nouvelles unités de fabrication, permettant d’accroître significativement les capacités de l’entreprise.
La Diversification des Activités
Mais le GICA ne s’est pas contenté de se concentrer sur la seule production de ciment. Il a su diversifier ses activités pour offrir une palette de produits et de services toujours plus large. Aux côtés du ciment, le groupe s’est notamment positionné sur les granulats, le béton prêt à l’emploi et les produits préfabriqués en béton. Ces différentes filiales permettent de couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur des matériaux de construction.

Le GICA a également développé des activités connexes telles que la maintenance industrielle, la formation et l’accompagnement technique de ses clients. Cette diversification a permis de renforcer la compétitivité du groupe face à la concurrence.
Cette dynamique de croissance s’est naturellement traduite par de solides résultats financiers pour le groupe GICA. Son chiffre d’affaires a ainsi plus que doublé en six ans, passant de 120 milliards de dinars en 2016 à 266 milliards en 2022.
Évolution du Chiffre d’Affaires du Groupe GICA (en milliards de dinars)
Année Chiffre d’Affaires:
2016 120
2017 137
2018 159
2019 195
2020 222
2021 248
2022 266
Cette croissance soutenue s’est également accompagnée d’une amélioration notable de la rentabilité. Le résultat net du groupe est ainsi passé de 11 milliards de dinars en 2016 à près de 40 milliards en 2022, témoignant de la pertinence de sa stratégie.
Résultat Net (en milliards de dinars algériens):
Année Résultat Net
2016 11
2017 15
2018 20
2019 26
2020 32
2021 36
2022 39

Conscient de l’impact environnemental de ses activités, le GICA s’est engagé dans une démarche volontariste de réduction de son empreinte écologique. Des investissements conséquents ont ainsi été réalisés pour installer des filtres à manches de dernière génération dans ses usines, permettant de limiter drastiquement les émissions de poussières.

Le groupe a également mis en place un procédé innovant de co-incinération des déchets industriels, les transformant en combustibles alternatifs. Cette initiative s’inscrit dans une logique d’économie circulaire visant à préserver les ressources naturelles.
Ces efforts en faveur de l’environnement démontrent l’engagement du GICA à concilier performance économique et développement durable, faisant de lui un acteur responsable et soucieux de son impact sociétal.
Un Fleuron National au Service du Développement
Au-delà de ses résultats, le Groupe GICA joue un rôle stratégique pour l’économie algérienne. Ses investissements massifs, sa capacité d’innovation et sa productivité élevée en font un pilier essentiel pour soutenir les ambitieux programmes de construction d’infrastructures et de logements du pays. Avec ses 12 000 employés, le GICA incarne également la réussite d’une entreprise publique
capable de s’adapter aux évolutions du marché tout en préservant un esprit de corps et un sentiment d’appartenance fort parmi ses équipes. Alors que l’Algérie poursuit sa modernisation, le Groupe GICA apparaît ainsi comme un fleuron national dont la performance et l’engagement en font un acteur incontournable pour relever les défis économiques et environnementaux de demain.
Y.M

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La Société des Ciments de Zahana

Une filiale névralgique

Implantée dans la wilaya de Mascara, à proximité des axes routiers et ferroviaires reliant les villes d’Oran et de Sidi-Bel-Abbès, la Société des Ciments de Zahana (S.CI.Z) occupe une position stratégique au sein de l’industrie cimentière algérienne. Filiale du puissant Groupe Industriel des Ciments d’Algérie (GICA), cette unité de production incarne la capacité du pays à développer une filière cimentière compétitive et diversifiée.
Une Capacité de Production Massive Dotée d’une capacité de production totale de 1,2 million de tonnes de ciment par an, la cimenterie de Zahana se classe parmi les plus importantes unités de fabrication du groupe GICA. Ses deux lignes de production, l’une en voie sèche et l’autre en voie humide, lui permettent de répondre efficacement aux besoins du marché local et régional.
Avec un débit des fours atteignant 3 600 tonnes par jour, cette unité industrielle est en mesure de fournir des volumes conséquents de ciment, une matière première essentielle pour soutenir les ambitieux programmes de développement des infrastructures en Algérie.
Une Histoire Marquée par les Investissements Créée dans les années 1940, la Société des Ciments de Zahana a su s’adapter aux évolutions du secteur au fil du temps. De l’installation initiale de deux lignes de production en voie humide dans les années 1950, l’entreprise est passée à une ligne en voie sèche d’une capacité d’un million de tonnes en 1977, puis à la rénovation
d’une ligne en voie humide en 1995.
Ces investissements successifs démontrent la volonté de l’Etat de moderniser constamment son outil de production, afin de garantir une offre performante et adaptée aux besoins du marché.

Partenariat raté avec ASEC Cement Company
En 2007, la Société des Ciments de Zahana a connu une évolution majeure avec l’ouverture de son capital social à hauteur de 35% au profit de la société égyptienne ASEC Cement Company.
Cette opération illustre la capacité du groupe GICA à nouer des partenariats internationaux stratégiques, renforçant ainsi la compétitivité de cette unité industrielle. Avec cette alliance, la Société des Ciments de Zahana bénéficie non seulement d’un apport
financier, mais également de l’expertise technique et managériale de son nouveau partenaire. Une synergie gagnante pour l’ensemble de la filière cimentière algérienne.
Réserves Minières Abondantes L’implantation de la cimenterie de Zahana dans cette région de Mascara n’est pas le fruit du hasard. En effet, la disponibilité de ressources minières importantes, telles que le calcaire, la marne, l’argile et le gypse, constitue un atout majeur pour l’approvisionnement durable de cette unité de production.

Avec des réserves estimées à plusieurs dizaines d’années, la Société des Ciments de Zahana peut ainsi assurer une production pérenne, contribuant à la sécurité d’approvisionnement du marché national en ciment. En tant que filiale stratégique du puissant Groupe GICA, la Société des Ciments de Zahana joue un rôle essentiel dans le développement de l’industrie cimentière algérienne. Ses capacités de
production, son ancrage territorial et ses partenariats en font un acteur incontournable pour répondre aux besoins croissants du pays en matière de construction d’infrastructures et de logements.
YM
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Société des  Ciments d’Ain-Touta-SCIMAT

Réussir le challenge de l’exportation

La société des ciments d’Ain Touta (SCIMAT) filiale du groupe industriel des ciments de l’Algérie (GICA) qui a fêté récemment son 38ème anniversaire de l’entrée en activité dispose d’une capacité de production annuelle d’un million tonnes de ciment et 600.000 tonnes d’agrégats couvrant les besoins du marché de sept wilayas de l’Est et du Sud-est du pays. L’entreprise est spécialisée dans la fabrication, le conditionnement et la commercialisation des ciments et des granulats dont le capital social est de
2.250.000.000.00 DA, alors que son siège social est situé au chef lieu de la wilaya de Batna. Les ciments SCIMAT répondent conformément aux qualités des Normes Algériennes en vigueur. Ils sont contrôlés périodiquement par le Centre d’Études et de Services Technologiques de l’Industrie des Matériaux de Construction-CETIM- (accrédité selon le Référentiel ISO 17025). Les Ciments CEM II/A (P-L) 42,5N & CEM I 42, 5 R SR5 sont certifiés à la Marque de Conformité Nationale TEDJ délivrée par l’Institut Algérien de
Normalisation -IANOR-.
La société des ciments d’Ain Touta (SCIMAT) peut s’enorgueillir d’avoir répondu parfaitement à tous les challenges qui ont été consignés par les managers et autres responsables depuis le lancement des activités de l’entreprise en 1986. Du reste, selon le PDG de SCIMAT , le parcours de la Société des Ciments de Ain Touta –SCIMAT a été toujours marqué par la réalisation des objectifs physiques et
financiers de chaque année assignés ainsi que le maintien et l’amélioration continue de son système de management intégré conformément aux référentiels : ISO 9001 V 2015 : Système de Management de la Qualité ; ISO 14001 V 2015 : Système de Management Environnemental; ISO 45001 V 2018 : Système de Management de la Santé et   de la Sécurité au Travail; et  ISO 50001 V 2018 : Système de Management de l’Énergie. Ces derniers visent, le maintien de la qualité de ses produits, la protection
de l’environnement, la santé, sécurité au travail et la rationalisation de la consommation d’énergie et cela dans le but de maitriser ses coûts de production et de préserver sa part de marché. La SCIMAT n’a cessé de chercher l’innovation qui a toujours fait partie de son parcours. Elle est avant tout un savoir- faire et un esprit d’équipe dont les enjeux sont la satisfaction, la fidélisation de ses clients et
l’épanouissement professionnel de son personnel. Si la SCIMAT occupe aujourd’hui une place dans le secteur des ciments, c’est grâce à une stratégie de développement et d’investissement qui a su s’adapter aux migrations du marché et répondre aux attentes de ses clients mais aussi à l’attitude de fonceur qui lui confère une couleur unique et un caractère valorisé reconnus de tous. La SCIMAT investi
également dans le développement durable en préservant les ressources naturelles, l’objectif étant de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité pour les générations futures de satisfaire les leurs. En outre, la société contribue largement à l’essor industriel du pays. Si cette contribution qu’elle soit économique, communautaire ou sociale a pu être aussi remarquable, c’est
parce qu’elle s’est faite par la réalisation de ses engagements dans le respect des exigences applicables tant explicites qu’implicites et aller au-devant des besoins et attentes de ses parties intéressées pertinentes. In fine, sa valeur ajoutée : un challenge au quotidien, des liens de confiance solides, un produit conforme et une RH compétente. Cependant, grâce à son service vente en ligne, et depuis
qu’elle a obtenu son numéro d’autorisation sous l’appellation AEE/11/08/2021, d’après le référentiel de la GIE Monétique des web marchands, la société est autorisée à accepter le paiement par carte CIB. Ce moyen de paiement par internet a finalement boosté les ventes et c’est de bon augure pour la bonne santé de la cimenterie d’Ain Touta.
A la conquête de nouveaux marchés extérieurs
Dans le volet des exportations, la société a exporté 60.000 tonnes de clinker depuis le début de l’année en cours 2024. Dans une sortie médiatique en marge d’une journée d’information en septembre dernier, le président directeur général (PDG), Maamar Bahloul a précisé que “l’essentiel de cette quantité a été dirigé vers la Tunisie”, ajoutant que les efforts sont actuellement déployés pour augmenter le volume des exportations de ce produit et trouver de nouveaux marchés extérieurs tout en veillant à satisfaire les besoins des grands projets à l’échelle locale et nationale. Les exportations de clinker de SCIMAT avaient atteint l’année écoulée 260.000 tonnes dirigées vers plusieurs pays du Nord-ouest d’Afrique et d’Europe, a rappelé le premier responsable de la cimenterie qui a également souligné
que cette dernière a investi plus de deux milliards DA pour remplacer le filtre électrique par un autre d’une technologie plus avancée par souci de protection de l’environnement.
Rabah Karali
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Le nouveau site de production de ciment (ECDE) de Chlef

Un investissement rentable pour le groupe

L’Entreprise des ciments et dérivés de Chlef, filiale du groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA), est dotée de trois lignes de production. La capacité de la cimenterie de Chlef est de 4,2 millions de tonnes de ciment et 3,6 millions de tonnes de clinker. Elle fournit actuellement sept produits, dont cinq ont obtenu la conformité européenne. 
La troisième ligne de production de la cimenterie de Oued Sly (Chlef), filiale du Groupe GICA, a été mise en service en 2020, On l’appelle communément la troisième ligne de production de ciment mais, il s’agit d’un vaste complexe de production qui vient s’ajouter aux deux anciennes lignes en doublant le volume de production qui atteint un total de 4,2 millions de tonnes par an. Il s’étend  sur une superficie de 15 ha, juste à côté de l’ancienne cimenterie de Oued Sly, à l’ouest de la ville de Chlef. Il est doté d’équipements entièrement performants et automatisés de la carrière jusqu’aux expéditions en passant par la cuisson, le broyage, le contrôle de qualité et le stockage du produit. Ce qui répond à la stratégie de l’entreprise pour faire face efficacement aux nouveaux défis en matière de qualité et de concurrence sur les marchés de ce produit stratégique.
En ce qui concerne, la taille de ses  équipements de production, elles sont entièrement fabriqués en Europe et fonctionnent complètement à l’aide d’un système automatisé depuis la carrière jusqu’à l’expédition du produit, via le laboratoire de contrôle de la qualité, le broyage, la cuisson et le stockage.
Cette phase de production, concerne la fabrication du clinker et du ciment, sauf que pour le ciment, il faut, en plus de ce processus, doser les différents constituants avant de les broyer, afin d’obtenir une poudre très fine et homogène. La gestion de la chaîne de fabrication de dernière génération est parfaitement maîtrisée par les ingénieurs algériens qui ont pu relever le défi en dirigeant la troisième ligne de production avec brio et les compétences requises sur les plans techniques, professionnels et managérials. L’entreprise des ciments de Chlef, qui emploie 1200 travailleurs, a atteint un savoir-faire et un niveau de développement tels qu’elle peut incontestablement affronter la concurrence sur les marchés étrangers et offrir un produit de qualité supérieur répondant aux normes internationales. Elle est déjà dotée d’un système de management intégré (SMI) (qualité, environnement, santé et sécurité au travail) selon les normes internationales reconnues. 
Pour rappel, lors de l’ouverture du salon Batiwest à Oran, en octobre dernier, le directeur du commercial de l’usine, a déclaré, que la cimenterie de Chlef, qui fait partie du groupe industriel de  ciment d’Algérie (GICA), a exporté 35 000 tonnes de ciment gris vers l’Europe depuis le début de l’année. Le ciment exporté, conditionné dans des sacs de 1 et 1,5 tonne, a été envoyé en France et en
Pologne depuis le port de Tenès, dans la wilaya de Chlef.  L’usine prévoit d’exporter davantage de ciment vers d’autres pays européens au cours de l’année. En plus de ces exportations de ciment, la cimenterie a également expédié 1,5 million de tonnes de clinker vers des pays en Europe, en Afrique et en Amérique latine, ces envois ont été réalisés depuis les ports de Ténès et d’Oran.  L’Entreprise des
ciments et dérivés de Chlef (ECDE), a obtenu le certificat de conformité aux normes européennes pour le ciment qu’elle produit, ce qui facilitera son accès aux marchés extérieurs. En effet, ces certificats facilitent l’accès des produits GICA aux marchés extérieurs, notamment européens, dans le cadre de la stratégie d’exportation du groupe visant à conforter sa présence à l’international.
Sarah.N.T.

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La cimenterie de Meftah

Le fer de lance de l’industrie

Le ciment, matériau indispensable à la construction et au développement urbain, constitue un pilier de l’économie algérienne. Dans ce cadre, l’Algérie a su relever le défi de l’autosuffisance en ciment, transformant un marché autrefois déficitaire en une industrie florissante capable d’exporter vers divers marchés internationaux.
La cimenterie de Meftah, affiliée au Groupe Industriel des Ciments d’Algérie (GICA), incarne le dynamisme et la modernisation de l’industrie du ciment en Algérie. Située dans une région stratégique, elle joue un rôle clé dans la satisfaction des besoins locaux et dans le développement des exportations vers les marchés internationaux.
La cimenterie de Meftah contribue de manière significative à l’autosuffisance de l’Algérie en ciment. Elle s’inscrit dans la stratégie nationale qui a permis de dépasser une production nationale de 40 millions de tonnes par an. Cette unité industrielle moderne répond aux standards internationaux, notamment européens et américains, ce qui confère à ses produits une compétitivité remarquable.
Le site de Meftah repose sur une chaîne de production intégrée, allant de l’extraction des matières premières, principalement le calcaire (représentant 80 % des composants), jusqu’à la transformation en ciment de haute qualité. Grâce à des équipements modernes, notamment des fours rotatifs chauffant à 1450°C, elle transforme ces matériaux en clinker, la base du ciment. Ce processus garantit une qualité conforme aux normes internationales, européennes et américaines, y compris pour des produits spécifiques comme le ciment pétrolier.
L’unité propose une production adaptée aux exigences du marché avec trois formats principaux. Le ciment en vrac est destiné aux grandes infrastructures, tandis que le ciment ensaché, vendu en sacs, répond aux besoins du secteur de la construction. De plus, le ciment emballé sous film plastique facilite le transport et satisfait les attentes spécifiques des clients.
Le processus inclut l’extraction dans les carrières, où les opérations de forage et de dynamitage sont effectuées conformément à des normes de sécurité strictes pour garantir la qualité et l’efficacité. Ensuite, la production de clinker est réalisée grâce à des fours rotatifs atteignant des températures de 1450 °C, permettant de produire un matériau semi-fini indispensable à la fabrication du ciment. Enfin, le ciment est conditionné en sacs ou vendu en vrac, selon les besoins des clients locaux et internationaux, avec une logistique adaptée pour répondre à ces diverses demandes.
Avec l’atteinte de l’autosuffisance, la cimenterie de Meftah participe activement à l’expansion des exportations algériennes. Son ciment, réputé pour sa qualité, est désormais exporté vers l’Europe, l’Afrique, et même les États-Unis. Cette ouverture sur les marchés internationaux renforce la position de l’Algérie comme un acteur clé dans l’industrie mondiale du ciment.
La cimenterie de Meftah, tout comme les autres unités de GICA, mise sur l’innovation et le développement durable pour relever les défis logistiques liés à l’exportation. Grâce à une main-d’œuvre qualifiée et des investissements continus, elle reste un exemple de réussite industrielle et un pilier stratégique pour l’économie algérienne.
Sonia.H

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Cimenterie de Zahana

Le parcours d’une industrie en mutation

L’analyse approfondie des états financiers de la cimenterie de Zahana sur la période 2018-2022 dévoile l’histoire d’une entreprise en pleine transformation. Cette unité industrielle majeure du secteur cimentier algérien a connu des évolutions contrastées qui méritent une analyse détaillée.
Indicateurs financiers clés (en milliards de dinars):
(Milliards DA) 2018 2019 2020 2021 2022
Chiffre d’affaires 426,3 695,2 379,5 455,5 754,3
Production exercice 421,8 658,9 386,5 450,4 765,8
Achats consommés 159,2 209,8 185,9 115,3 216,0
Charges personnel 121,3 117,4 102,3 86,1 117,4
Résultat net 31,1 13,7 -33,2 19,0 -87,3
La trajectoire du chiffre d’affaires illustre une forte volatilité : après un niveau initial de 426,3 milliards de dinars en 2018, il bondit à 695,2 milliards en 2019 (+63%), avant de chuter brutalement à 379,5 milliards en 2020 (-45%). La reprise s’amorce en 2021 avec 455,5 milliards (+20%), suivie d’une année 2022 record à 754,3 milliards (+65%).
La production suit une évolution parallèle, passant de 421,8 milliards en 2018 à 765,8 milliards en 2022, témoignant d’une amélioration continue des capacités productives. Cette progression s’accompagne d’importantes variations des stocks, reflétant les ajustements nécessaires face aux fluctuations du marché.
Les achats consommés ont connu une évolution erratique, oscillant entre 159,2 milliards en 2018 et 216,0 milliards en 2022. L’année 2021 marque un point bas à 115,3 milliards, suggérant une optimisation temporaire des approvisionnements.
Les charges de personnel présentent une relative stabilité, variant entre 86,1 et 121,3 milliards sur la période. Cette maîtrise de la masse salariale témoigne d’efforts de rationalisation des effectifs et d’amélioration de la productivité.
La rentabilité de l’entreprise dessine une courbe en dents de scie. Partant d’un résultat net positif de 31,1 milliards en 2018, elle connaît une première érosion en 2019 (13,7 milliards), avant de plonger dans le rouge en 2020 (-33,2 milliards). Le rebond de 2021 (19,0 milliards) est suivi d’une détérioration marquée en 2022 (-87,3 milliards).
Les dotations aux amortissements restent à un niveau élevé tout au long de la période, entre 246,6 et 248,1 milliards de dinars, soulignant un effort constant de modernisation des installations. Cette stratégie d’investissement vise à maintenir la compétitivité de l’outil de production face aux exigences croissantes du marché.

La gestion financière révèle une augmentation progressive des charges financières, passant de 212,2 milliards en 2018 à 787,1 millions en 2022. La fiscalité, quant à elle, reflète les variations de la performance avec des impôts sur les résultats fluctuant significativement.
Ces résultats s’inscrivent dans un contexte sectoriel en mutation, marqué par une intensification de la concurrence sur le marché national, des exigences environnementales croissantes, la nécessité de moderniser l’outil de production et surtout les défis de l’efficacité énergétique La cimenterie de Zahana illustre ainsi les défis auxquels fait face l’industrie cimentière algérienne : concilier croissance, rentabilité et développement durable dans un environnement économique volatil.
Y.M
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Cimenterie de Djelfa

Reprise après l’éviction de Haddad

L’histoire de la cimenterie de Djelfa remonte à 1973, date des premières études de réalisation de ce projet d’envergure. Mais ce n’est qu’en 2008 que le groupe égyptien Asec Cement lance véritablement le chantier, avec une ambition de taille : construire une usine d’une capacité de 3,3 millions de tonnes par an, moyennant un investissement de 413 millions de dollars sur un terrain
de 23 hectares.
Le projet ambitieux été piloté par ASEC Algérie, une filiale du groupe égyptien ASEC Cement, créé en 2005 par Citadel Capital. L’investissement, approuvé le 25 juin 2009 par la Société financière internationale (IFC), porte sur la construction d’une cimenterie d’une capacité de 3,1 millions de tonnes par an dans la région de Djelfa.
Le coût total du projet était estimé à 499,3 millions de dollars, avec un ratio d’endettement de 60:40. L’IFC s’engage à hauteur de 50 millions de dollars, répartis entre une prise de participation de 24 millions et un prêt de 26 millions. Cette implication de l’IFC vise à soutenir l’émergence d’acteurs privés dans un secteur traditionnellement dominé par les entreprises publiques.
Le site choisi pour l’implantation se trouve dans la zone rurale de Daira Ain-El-Ebel, à environ 25 km au sud de Djelfa, soit à 300 km au sud d’Alger. Cette localisation stratégique combine plusieurs avantages : une faible densité de population, une utilisation agro-pastorale limitée des terres, et la proximité d’une route principale menant à la capitale.
Le projet prévoyait une mise en œuvre en deux phases, espacées de 12 à 24 mois. Au-delà de sa dimension industrielle, il ambitionnait de stimuler le développement régional avec la création prévue de 600 emplois directs et autant d’emplois indirects dans une zone où le taux de chômage avoisinait les 13%.
ASEC Cement, qui détient 100% du capital initial, envisageait d’ouvrir le capital à des co- investisseurs à hauteur de 49%, tout en conservant une participation majoritaire de 51%. Cette ouverture s’inscrit dans une stratégie de partage des risques et de développement des investissements Sud-Sud.
Malgré un accord de financement de 24 millions de dollars avec la Société financière internationale (SFI – Groupe Banque mondiale), le projet connaît rapidement des difficultés financières. En octobre 2016, Al Qalaa Holdings, maison-mère d’Asec Cement, annonce la
cession de ses actifs algériens au profit des hommes d’affaires Ali Haddad et Kouninef pour un montant de 60 millions de dollars.
Cette transaction inclut non seulement 100% des parts de la cimenterie de Djelfa, mais également une participation de 37% dans la cimenterie de Zahana (Mascara). Pour Al Qalaa Holdings, cette vente s’inscrit dans une stratégie de désengagement des actifs non essentiels et de réduction de son endettement.
Finalement les Kouninef renoncent à la participation dans ce projet et Haddad se contente de l’achat des actifs djelfaouis d’Asec Cement et fait marche arrière par rapport à Zahana. Il bénéficie alors d’un crédit de 14 milliards de dinars, ordonné par Ouyahia à consortium de banques publiques.
L’histoire connaît un nouveau rebondissement en 2017 lorsque Haddad, confronté à des difficultés de trésorerie, cède à son tour 49 % de ses participations à l’entreprise chinoise CSCEC (China State Construction Engineering Corporation) pour 45 millions de dollars.
En 2019, le projet s’arrête complètement. Il faut attendre 2023 pour voir une nouvelle dynamique se dessiner, après la confiscation des biens de Ali Haddad. Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, annonçait alors la relance de ce projet estimé désormais à 50 milliards de dinars. L’usine, équipée de deux lignes de production dont une achevée à 90%, devrait générer 500 emplois directs et 700 emplois indirects, avec une capacité maintenue à 3 millions de tonnes annuelles.
Cette renaissance s’inscrit dans la stratégie nationale de développement de l’industrie cimentière, qui a permis à l’Algérie de passer du statut d’importateur à celui d’exportateur en l’espace de quelques années seulement.
Y.M

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Sodismac

Le géant de la distribution des matériaux de construction

Créée en 1998, la Société de Distribution des Matériaux de Construction (Sodismac) s’est imposée comme un acteur majeur dans le secteur de la distribution des matériaux de construction en Algérie. Filiale à 100% du Groupe Industriel des Ciments d’Algérie (GICA), elle dispose d’un capital social de 200 millions de dinars.
L’entreprise, qui a établi son siège dans la zone industrielle de Naama, a connu une expansion significative avec l’absorption en 2016 de deux autres filiales du groupe GICA : la Sodmac (réseau Ouest) et la DNC (Oued Smar). Cette fusion par absorption a permis de consolider sa position sur le marché national.
Le réseau de distribution de Sodismac s’étend aujourd’hui sur l’ensemble du territoire national avec 15 unités et 15 dépôts de vente, employant plus de 700 collaborateurs. Cette couverture géographique stratégique permet à l’entreprise de servir efficacement les régions Centre, Est, Ouest et Grand Sud du pays.
La gamme de produits commercialisés par Sodismac est particulièrement diversifiée. Outre les produits du Groupe GICA (ciments et clinker), l’entreprise propose une large palette de matériaux de construction incluant rond à béton, fil d’attache, céramique, plâtre et briques.
L’expertise de Sodismac dans le commerce international s’est développée entre 1999 et 2016, période durant laquelle l’entreprise a géré des programmes d’importation de ciment totalisant 1,3 million de tonnes, réceptionnées dans différents ports algériens. Plus récemment, l’entreprise s’est lancée avec succès dans l’exportation, commercialisant les produits du Groupe GICA (ciment et
clinker) sur les marchés internationaux dès 2018.
La qualité des services de Sodismac est attestée par une certification ISO 9001, obtenue initialement en 2008 et renouvelée avec succès en 2011, 2014 et 2017. L’entreprise a récemment effectué une migration vers la version ISO 9001 V2015, démontrant son engagement continu dans l’amélioration de ses processus.
La politique qualité de Sodismac s’articule autour de plusieurs axes stratégiques : la satisfaction client, le respect des normes réglementaires, le développement des compétences des collaborateurs, l’amélioration continue des performances et le développement des capacités logistiques. L’entreprise accorde également une attention particulière à la protection de l’environnement dans ses activités.
La gouvernance de l’entreprise est assurée par un conseil d’administration composé de
professionnels expérimentés, dont Abad Amine (Alger Centre), Bahloul Mamer (Bouzina), Dinar
Kada (Teghenif), Khabar Elide (Setif) et Ladji Rechid (Reghaia), tous membres du conseil
d’administration, ce dernier occupant le poste de PDG.

Cette structure organisationnelle solide, couplée à une stratégie de développement claire et à un
engagement qualité fort, positionne Sodismac comme un acteur incontournable dans le secteur
de la distribution des matériaux de construction en Algérie.

Y.M
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Bilans 2018-2020
Lévolution remarquable de Sodismac en chiffres

Évolution du chiffre d’affaires et de la production (en milliards DA):
Indicateurs 2018 2019 2020 2021 2022
Chiffre d’affaires 72,2 84,9 172,1 245,5 294,9
Production exercice 77,9 96,1 184,3 271,4 317,2
Charges d’exploitation (en milliards DA)
Indicateurs 2018 2019 2020 2021 2022
Achats consommés 65,4 82,3 155,1 268,8 268,8
Services extérieurs 122,1 331,5 708,7 1143,7 1143,7
Charges personnel 80,7 83,2 105,3 138,9 138,9
Performances financières (en milliards DA)
Indicateurs 2018 2019 2020 2021 2022
Résultat exploit. 64,4 89,6 916,2 1586,8 1586,8
Résultat financier -2,0 2,9 0,0 0,0 0,0
Résultat net 18,5 92,5 916,2 1586,8 1586,8
Investissements et subventions (en milliards DA)
Indicateurs 2018 2019 2020 2021 2022
Dotations amort. 175,7 738,3 156,1 631,5 631,5
Subventions exploit. 566,3 1124,3 1221,1 2229,3 2229,3
L’analyse de ces chiffres révèle une croissance soutenue et maîtrisée. Entre 2018 et 2022, le chiffre d’affaires a été multiplié par quatre, passant de 72,2 à 294,9 milliards de dinars. Cette progression s’est accompagnée d’une augmentation proportionnelle de la production, qui a atteint 317,2 milliards de dinars en 2022.
Les charges d’exploitation ont suivi cette évolution, avec des achats consommés qui ont quadruplé sur la période, atteignant 268,8 milliards de dinars en 2022. Les charges de personnel ont connu une progression plus modérée, passant de 80,7 à 138,9 milliards de dinars, témoignant d’une amélioration de la productivité.
L’effort d’investissement est particulièrement visible à travers l’évolution des dotations aux amortissements, qui sont passées de 175,7 à 631,5 milliards de dinars. Les subventions d’exploitation ont joué un rôle clé dans cette transformation, progressant de 566,3 à 2229,3 milliards de dinars. Cette trajectoire financière est le fruit de la transformation réussie de Sodismac en un acteur
incontournable de la distribution des matériaux de construction en Algérie.

Y.M

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SCAEK
Le géant des Hauts Plateaux

La Société des ciments de Ain El Kebira est une société par actions, filiale du groupe GICA, détenteur à 100% de son capital social, qui s’élève à 2 200 000 000 DA. La
cimenterie se trouve à 20 km au nord-est du chef-lieu de wilaya de Sétif et à 7 km au sud de la daïra d’Ain El Kebira.
La SCAEK dispose de deux lignes de production d’une capacité contractuelle installée de trois millions de tonnes de ciment portland (CPA) par an. La société fabrique actuellement le ciment portland aux ajouts CPJ et le ciment résistant sulfate CRS. Elle peut également fabriquer le CPA 52.5, le CPJ 32.5 et le ciment pétrolier lorsque les conditions du marché le permettent. La SCAEK est installée à proximité d’une carrière dont les réserves lui permettent de faire face aux besoins d’exploitation à long terme, avec une durée de vie probable de ces carrières supérieure à 100 ans, selon les dernières estimations. Couvrant une superficie de près de 220 hectares, elle tire les principales matières premières à partir du gisement de Djebel Medjounes et d’argile « marne » de Theniet Moloutou.
La Société de ciment de Ain El Kebira est une référence dans l’industrie du ciment de toutes sortes. Elle propose une large gamme de produits, tels que le ciment CPJ-CEM ll/ A 42,5 R VRAC, qui est un ciment portland composé obtenu par le mélange finement broyé de clinker et d’ajouts. Il convient pour la fabrication de mortiers et tous travaux de bêton armé, et il est aussi utilisé dans tout le secteur du bâtiment. Le ciment CEM l/II VRAC est un ciment portland composé obtenu par le mélange finement broyé de clinker et d’ajouts. Il convient pour les bétons armés et non armés, préfabriqués ou précontraints, étuvés et auto-étuvés, les bétons prêts à l’emploi, ainsi que les travaux de construction comme les logements, les locaux commerciaux et industriels, ainsi que divers
autres produits.
 La restructuration de la Société nationale des matériaux de construction (SNMC), en 1982, a donné naissance à quatre (04) groupes de ciment : Est, Ouest, Centre et Chlef. La SCAEK est l’une des filiales du groupe ERCE restructurée en 1998. Avec la dissolution du groupe ERCE et la création du groupe GICA (Groupe industriel des ciments d’Algérie), la SCAEK est devenue une filiale de ce dernier. En
2000, la Société des ciments d’Ain El Kebira a dépassé pour la première fois le seuil de 1 000 000 de tonnes de production de ciment. Une seconde restructuration après la création du Groupe industriel des ciments d’Algérie (Groupe GICA) le 26 novembre 2009, et le transfert des actions, parts sociales, participations et autres valeurs immobilières détenues par le groupe ERCE en liquidation au profit du groupe GICA en mars 2010, en dépassant, également dans la même année, le seuil de 1 022 040 tonnes de clinker. La signature du contrat pour la réalisation d’une deuxième ligne de production avec POLYSIUS SAS France, a eu lieu en 2013. Cette dernière a produit durant l’exercice 2016, 300 tonnes de ciment pétrolier, livré pour une compagnie pétrolière. Depuis 2017, la cimenterie est
passée à la deuxième ligne de production pour atteindre les 3 millions de tonnes de production par an avec quatre produits certifiés. Située sur une étendue de 500 ha avec un effectif de plus de 650 employés, la  SCAEK s’est mise au diapason de la technologie de pointe par une mise à niveau digne des grandes entreprises de production mondiales.
 Après avoir répondu aux besoins locaux, régionaux et nationaux, en assurant la mise en dépôt de gros stocks stratégiques, la SCAEK s’est mise en conformité avec la certification internationale requise, et ce, après avoir accédé à l’exigence de ses partenaires étrangers par une mise à niveau de ses productions aux normes internationales. Le défi de la SCAEK avec ses énormes potentialités certifiées est résolument conjugué au présent avec une projection, déjà pleinement assumée, sur un futur proche avec une expertise construite sur une trame d’expérience pour atteindre les objectifs de satisfaire l’exigence d’une opération exportation massive digne de la qualité de ses produits dûment labellisés.  
Sarah N.T.

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Affaire Orascom-Lafarge
A l’origine de la règle 49/51

Les sévères critiques de l’ancien président Bouteflika en 2007 relatives au dysfonctionnement de la réglementation en vigueur des investissements étrangers en Algérie et notamment le transfert des capitaux ont conduit à la révision par le gouvernement de l’époque de la fameuse règle dite des 49- 51%. Instaurée par la loi de finances complémentaire pour 2009 puis reprise par la loi de Finances
2016, la règle dite des 49-51% et depuis la promulgation de la Loi de Finances 2020 a été modifiée et se limite désormais, uniquement aux activités dites stratégiques ainsi qu’aux opérations d’importation de matières premières. En d’autres termes, l’Algérie a supprimé la règle 49/51 pour les investissements « non stratégiques » pour les investisseurs étrangers.
Le gouvernement a in fine tiré les leçons de l’affaire du groupe français Lafarge qui, pour rappel, avait auprès de l’entreprise égyptienne Orascom Cement les cimenteries de Mascara et de M’sila. La cession de ces cimenteries par le groupe égyptien à une autre entreprise étrangère a suscité la colère ʺ des décideurs algériens, qui ont décidé alors de mettre de l’ordre dans le domaine et de revoir la
stratégie de privatisation et de partenariat. Ainsi, plusieurs responsables gouvernementaux de la période en question (2007) avaient demandé des modifications de certains articles de l’ancienne copie de la règle 49/51 en particulier, l’article relatif au droit à la récupération des entreprises cédées par les opérateurs étrangers et nationaux, suggérant au passage que l’Etat soit prioritaire dans ce
cas. Par exemple, lorsque le Conseil des Participations de l’Etat (CPE) traite avec un opérateur étranger donné, ce dernier n’aura pas, désormais, le droit de vendre son entreprise réalisée en Algérie à un autre opérateur sans prétendre au consentement du gouvernement. Cette mesure intervient pour préserver l’intérêt national dans le cadre du respect de l’économie de marché. Cette
condition définira les mesures de transfert des capitaux applicables à travers le monde et dans le cadre du respect des lois nationales, selon certaines sources, alors que cette décision concernera, en particulier, les entreprises étrangères implantées en Algérie. Désormais, il est exigé l’introduction d’une autorisation préalable en cas de cession de titres dans les secteurs stratégiques par actionnaire
étranger au profit d’un autre investisseur étranger. Une autorisation du Gouvernement Algérien devra désormais être obtenue pour procéder à une cession de titres entre étrangers si la cession concerne une société ayant une activité de production de bien ou de service dans l’un des secteurs stratégiques présentés ci-dessus (art. 52 de la LFC 2020). Abrogation du droit de préemption de
l’Etat : les cessions d’actions ou de parts sociales réalisées par ou au profit d’investisseurs étrangers ne sont plus soumises à un droit de préemption de l’Etat (art. 53 de la LFC 2020). Concernant, l’abrogation du droit de rachat de l’Etat : le droit de rachat dont l’Etat algérien pouvait disposé en cas de cession indirecte de plus de 10% d’une société algérienne ayant bénéficié d’avantages est également supprimé (art. 53 de la LFC 2020).
Rabah Karali

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Hafida Marouf, enseignant-chercheur et docteur en Génie Civil à l’université d’Ain Temouchent
« Nos recherches s’inscrivent dans une démarche globale visant la durabilité, l’efficacité énergétique
et le bien-être des citoyens »


Enseignant-chercheur et docteur en Génie Civil, actuellement à l’université d’Ain Temouchent, Hafida Marouf est spécialisé dans les matériaux durables. Depuis quelques années, avec son équipe de recherche elle s’est engagée à réaliser des études dont l’objectif était de valoriser ces sédiments comme substitut à l’argile, que ce soit dans la production de ciment ou dans la conception de briques, qu’elles soient crues, cuites ou géopolymères. Les résultats obtenus sont prometteurs et ouvrent des perspectives intéressantes pour la construction durable, tout en offrant une solution locale et écologique adaptée aux défis actuels du secteur. Dans cet entretien, nous avons tenté d’en savoir plus sur son projet et ses applications en tant que matériau de construction.
*Quelles sont les motivations qui vous ont guidé dans le choix de ce thème de recherche novatrice ?
En tant qu’enseignant-chercheur et docteur en Génie Civil, spécialisé dans les matériaux durables, ma principale motivation a été de contribuer à résoudre des problématiques majeures du secteur de la construction, particulièrement dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources et la nécessité de répondre aux enjeux environnementaux actuels. Ces enjeux incluent la réduction des
émissions de CO₂, l’efficacité énergétique, et l’adoption de pratiques de construction plus durables. Inspiré par les travaux de mes prédécesseurs sur l’utilisation des sédiments de barrages, j’ai poursuivi ces recherches dans le but de développer un matériau innovant et durable. Mon objectif était de valoriser ces sédiments comme substitut à l’argile, que ce soit dans la production de ciment ou dans
la conception de briques, qu’elles soient crues, cuites ou géopolymères. Les résultats obtenus sont prometteurs et ouvrent des perspectives intéressantes pour la construction durable, tout en offrant une solution locale et écologique adaptée aux défis actuels du secteur.
*Par quel processus, les sédiments accumulés dans les barrages peuvent être transformés en matériaux de construction bas carbone, tels que des briques géo polymères, du béton et du ciment ?
Les sédiments accumulés dans les barrages peuvent être transformés en matériaux de construction bas carbone grâce à des processus de valorisation spécifiques. Ces sédiments, après une étape de caractérisation chimique et minéralogique, peuvent être utilisés comme substituts de l’argile dans plusieurs applications : Fabrication de clinker : Les sédiments peuvent remplacer partiellement ou
totalement l’argile dans la production du clinker, réduisant ainsi la dépendance aux ressources naturelles et diminuant les émissions de CO₂ associées. Conception de briques : Ils peuvent également être utilisés dans la fabrication de briques crues, cuites ou géopolymères, en tirant parti de leurs propriétés mécaniques et thermiques adaptées. Production de béton : Incorporés comme ajout minéral ou granulats spécifiques, les sédiments peuvent contribuer à la formulation de bétons performants et durables. Ce processus permet non seulement de valoriser des déchets accumulés, mais également de s’inscrire dans une démarche d’économie circulaire et de réduction de l’empreinte carbone des matériaux de construction.
*Comment votre projet peut-il contribuer à la restauration des capacités hydriques des barrages tout en réduisant l’impact environnemental lié aux matériaux traditionnels ?
Le problème principal auquel nous faisons face est l’envasement des barrages, qui entraîne une perte significative de leur capacité de stockage d’eau. Cette situation a des répercussions majeures sur l’approvisionnement en eau, notamment pour la population et les agriculteurs, tout en aggravant les tensions sur les ressources hydriques. De plus, les opérations de dragage nécessaires pour restaurer les capacités des barrages génèrent des sédiments dont le rejet peut causer une dégradation de l’environnement. Notre projet propose une double solution innovante et durable : en valorisant les sédiments issus du dragage comme matériau de substitution aux matériaux traditionnels, nous contribuons à la restauration des capacités hydriques des barrages tout en réduisant l’impact environnemental des rejets. Cette approche permet non seulement de résoudre un problème environnemental lié aux sédiments, mais également de répondre aux enjeux de durabilité dans le secteur de la construction en limitant l’exploitation des ressources naturelles et en réduisant les émissions de CO₂ associées aux matériaux conventionnels.
*Votre collaboration avec Holcim El-Djazaîr, concerne également des phases expérimentales de valorisation des vases des barrages des régions d’Oran et de Mascara, avec des extensions prévues à M’sila et Biskra. De quoi s’agit-il ?
Notre collaboration avec Holcim El-Djazaîr s’inscrit dans un cadre de recherche et développement visant à valoriser les vases issues du dragage des barrages, en particulier ceux situés dans les régions d’Oran et de Mascara, avec des extensions prévues à M’sila et Biskra. L’objectif principal de cette collaboration est d’explorer les possibilités d’intégration de ces vases dans les processus industriels
des cimenteries de Holcim El-Djazaîr, notamment celles d’Oggaz (Mascara), M’sila et Biskra. Ces phases expérimentales visent à transformer un déchet en une ressource précieuse pour la production de ciment, tout en réduisant l’impact environnemental lié au dragage et en contribuant à l’économie circulaire. Ce partenariat est une opportunité pour allier innovation technologique et
développement durable, en mettant en œuvre des solutions locales pour des problématiques à la fois environnementales et industrielles.
*Après cette réalisation innovante dans le domaine de la fabrication des matériaux de construction, s’inscrit dans le cadre du Programme National de Recherche (PNR) 2022, comptez vous prochainement entreprendre d’autres projets de recherche?
Après ces résultats encourageants dans le domaine des matériaux de construction, nous poursuivons nos efforts pour développer des solutions innovantes et durables. Nos objectifs futurs s’articulent autour de trois axes principaux : Réduction de l’empreinte environnementale du parc immobilier :
Nous visons à intégrer des pratiques et matériaux qui minimisent les impacts environnementaux, notamment en réduisant les émissions de CO₂ associées à la construction. Promotion du bâtiment bas carboné et respectueux des utilisateurs : Nos recherches s’inscrivent dans une démarche globale visant à concevoir des bâtiments qui allient durabilité, efficacité énergétique et bien-être des occupants. Développement de matériaux innovants et écologiques : Nous ambitionnons de mettre au point de nouveaux matériaux de construction répondant aux défis actuels en matière de durabilité, tout en valorisant les ressources locales et en s’inscrivant dans une logique d’économie circulaire.
Interview réalisée par Rabah Karali

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Lafarge en Algérie

Un écosystème industriel hermétique

Dossier réalisé par Yacine Merzougui

Depuis près de deux décennies, Lafarge a tissé un réseau industriel et logistique remarquable en Algérie, dépassant largement le simple statut d’investisseur étranger pour devenir un acteur économique stratégique. À travers sept filiales soigneusement développées et surtout hermétiques, le groupe a construit un écosystème intégré qui couvre l’ensemble de la chaîne de valeur des matériaux de construction.
La stratégie de Lafarge en Algérie repose sur une approche verticalement intégrée, où chaque filiale occupe une fonction cruciale. De la production de ciment à la distribution, en passant par la logistique et les services conseil, le groupe a créé un modèle économique qui maximise l’efficacité et minimise les coûts de transaction.
Lafarge Ciment de M’Sila représente l’épine dorsale industrielle du groupe. Avec un capital de 7,256 milliards de dinars et une participation à 98,07% par Algerian Cement Holding (France), cette unité produit et distribue le ciment essentiel aux grands chantiers. Implantée dans la wilaya de M’Sila depuis 2001, elle incarne la capacité du groupe à s’ancrer durablement dans le tissu économique algérien.
Lafarge Ciment Oggaz complète ce dispositif, offrant une capacité de production supplémentaire et une flexibilité stratégique. Créée en 2004, cette société par actions illustre la volonté du groupe d’investir sur le long terme dans l’outil industriel algérien.
Lafarge Béton Algérie se positionne comme un acteur incontournable dans la production de béton prêt à l’emploi. Au-delà de la simple fabrication, l’entreprise développe des solutions techniques diverses et riche en valeur ajoutée pour répondre aux défis de la construction en Algérie.
Lafarge SACS, implantée à Bordj Bou Arreridj, apporte une valeur ajoutée complémentaire en produisant les emballages et conditionnements nécessaires à l’industrie cimentière, démontrant une approche pensée jusque dans ses moindres détails.
Lafarge Logistique Algérie constitue le système nerveux du groupe. Avec un capital de 1,894 milliard de dinars, cette filiale gère l’ensemble des flux physiques, du stockage au transport, garantissant la fluidité des approvisionnements sur tout le territoire national.
Lafarge Distribution Algérie prolonge ce dispositif logistique en assurant la commercialisation et la distribution des matériaux, créant un pont efficace entre la production industrielle et le marché final.

Lafarge Services Algérie représente la dimension conseil et assistance du groupe. Avec ses équipes pluridisciplinaires, cette filiale offre des services stratégiques en études de marché, conseil informatique et formation, traduisant la volonté de Lafarge d’apporter une dimension intellectuelle à son investissement industriel.
La particularité du modèle Lafarge en Algérie réside dans sa gouvernance. Chaque filiale associe systématiquement des cadres internationaux et des talents locaux, créant un management bicéphale qui combine standards internationaux et compréhension profonde du contexte algérien.
Voici les 7 filiales de Lafarge en Algérie :

  1. Lafarge Ciment de M’Sila
     Activité : Production et distribution de ciment
     Participation de Algerian Cement Holding : 98,07%
     Capital social : 7,256 milliards de dinars
  2. Lafarge Béton Algérie (LBA)
     Activité : Production de béton prêt à l’emploi
     Capital social : 3,875 milliards de dinars
  3. Lafarge Ciment Oggaz (LCO)
     Activité : Fabrication industrielle de ciments
     Capital social : 3,847 milliards de dinars
  4. Lafarge Distribution Algérie
     Activité : Distribution de matériaux de construction
     Capital social : 552,3 millions de dinars
  5. Lafarge Logistique Algérie (LLA)
     Activité : Services logistiques et transport
     Capital social : 1,894 milliard de dinars
  6. Lafarge SACS
     Activité : Fabrication de sacs de ciment
     Capital social : 546,914 millions de dinars
     Implantée à Bordj Bou Arreridj
  7. Lafarge Services Algérie
     Activité : Conseil, études de marché, assistance aux entreprises

 Capital social : 140 millions de dinars
 Implantée à Mohammadia (Alger)

Y.M

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Algerian Cement Holding (la maison mère française)

Une Société Stratégique dans le Secteur Cimentier Nord-Africain

Algerian Cement Holding est une société française par actions simplifiée, spécialisée dans la détention et la gestion de participations dans le secteur cimentier. Fondée et immatriculée au Registre du Commerce de Nanterre, la société est un acteur clé du groupe international LafargeHolcim.
Actionnariat et Gouvernance
 Détenue à 100% par SOFIMO (Société Financière Immobilière et Mobilière)
 Capital social : 40 000 euros
 Siège social : 14-16 boulevard Garibaldi, 92130 Issy-les-Moulineaux
 Intégrée fiscalement dans le groupe LafargeHolcim
*Participations Stratégiques
Le cœur de métier d’Algerian Cement Holding réside dans sa participation majoritaire :
Lafarge Ciment de M’Sila
 Participation : 98,07% du capital
 Localisation : Wilaya de M’Sila, Algérie
 Activité : Production et distribution de ciment
 Chiffre d’affaires : Environ 174 millions d’euros (données 2022)
Modèle Économique
La société se concentre principalement sur la détention de participations stratégiques, la gestion de portefeuille d’investissements et bien sûr, l’optimisation financière des actifs cimentiers.
Structure des Actifs (2022)

 Valeur des participations : 66,49 millions d’euros
 Créances rattachées : 31,86 millions d’euros
 Prêts : 112,93 millions d’euros
*Performance Financière
*Résultats Nets Annuels
 2019 : 3,41 millions d’euros
 2020 : 3,41 millions d’euros
 2021 : 74,67 millions d’euros
 2022 : 113,88 millions d’euros
*Politique de Distribution de Dividendes
 2019-2020 : Aucune distribution
 2021 : 370 millions d’euros
 2022 : 112 millions d’euros
*Contrôle et Transparence
 Commissaire aux comptes : Mazars
 Rapports financiers annuels détaillés
 Contrôle par un associé unique (SOFIMO)
Contexte et Positionnement
Algerian Cement Holding s’inscrit dans la stratégie globale de LafargeHolcim, un acteur mondial majeur de l’industrie cimentière. La société joue un rôle crucial dans le développement et la gestion des actifs du groupe en Algérie. Algerian Cement Holding représente un véhicule d’investissement stratégique dans le secteur cimentier, combinant une approche financière rigoureuse avec une vision de long terme portée par le groupe LafargeHolcim. Sa capacité à générer des résultats significatifs et à maintenir une structure financière solide en fait un acteur important dans le paysage industriel nord-africain.

Y. M.

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Algerian Cement Holding

Analyse financière détaillée de 2019 à 2023

Algerian Cement Holding est une société holding française, détenue à 100% par SOFIMO, spécialisée dans la détention de participations, principalement dans le secteur cimentier. Sa participation majeure de 98,07% dans Lafarge Ciment de M’Sila en fait un acteur stratégique du marché nord-africain.
Évolution Financière
Tableau Comparatif du Résultat Net
Année Résultat Net (€) Variation (%)
2019 3 409 918 –
2020 3 409 921 +0,0001%
2021 74 667 451 +2 090%
2022 113 876 237 +52,5%
2023 51 290 273 -55%

Tableau de Distribution des Dividendes
Année Dividendes (€) Résultat Net (€) Taux de Distribution
2019 0 3 409 918 0%
2020 0 3 409 921 0%
2021 370 000 000 74 667 451 496%
2022 112 000 000 113 876 237 98%
2023 51 280 000 51 290 273 100%

Structure Bilancielle Comparative
Poste 2019 (€) 2022 (€) 2023 (€)

Total Actif 441 371 152 516 239 421 237 681 487
Capitaux Propres 388 582 851 463 250 302 207 126 539
Dettes Financières 484 625 1 030 783 18 348
Provisions 226 530 050 226 530 050 113 348 302

Points Clés par Exercice
2019-2020 : Période de Stabilité
 Résultats financiers modestes
 Aucune distribution de dividendes
 Maintien des provisions et de la structure financière
2021 : Année de Transformation
 Augmentation spectaculaire du résultat net (+2 090%)
 Distribution exceptionnelle de dividendes (370 M€)
 Forte croissance des capitaux propres
2022 : Consolidation de la Croissance
 Poursuite de la progression du résultat net
 Distribution de 112 M€ de dividendes
 Maintien d’une structure financière solide
2023 : Année de Réajustement
 Baisse du résultat net (-55%)
 Distribution de dividendes maintenue
 Réduction significative du total de l’actif
Stratégie et Gouvernance
Éléments Structurels

 Détenue à 100% par SOFIMO
 Intégrée fiscalement dans le groupe LafargeHolcim
 Commissaire aux comptes : Mazars
Stratégie d’Investissement

 Détention de participations dans le secteur cimentier
 Politique de distribution de dividendes variable
 Gestion prudente des actifs financiers
Analyse des Tendances

Croissance Exceptionnelle : Pic de croissance en 2021-2022 avec des résultats nets multipliés
par plus de 30.

Distribution de Dividendes : Politique très agressive en 2021, puis stabilisation.

Réduction des Actifs : Diminution notable du total de l’actif en 2023.
Algerian Cement Holding démontre une dynamique financière complexe, caractérisée par une croissance explosive en 2021-2022, une politique de distribution de dividendes opportuniste et une capacité d’adaptation face aux variations du marché.
La société reste un acteur important dans le secteur cimentier, avec une position forte grâce à sa participation majoritaire dans Lafarge Ciment de M’Sila.

Y.M
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Cimenterie de M’sila


Une success story industrielle de deux décennies


Avec un capital social de 7,256 milliards de dinars et plus de vingt années d’existence, la société Lafarge Ciment de M’sila s’impose comme l’une des plus importantes unités industrielles du secteur cimentier en Algérie. Implantée depuis le 15 juillet 2001 dans la wilaya de M’sila, l’entreprise n’a cessé de consolider sa position sur le marché national.
L’entreprise se distingue par la diversification de ses activités, dans un pays à la demande toujours croissante en matériaux de construction. Au-delà de la production de ciment, elle s’est lancée dans la location de machines et d’équipements industriels, la fabrication de produits chimiques minéraux, ainsi que la transformation de papier.
La structure actionnariale de Lafarge Ciment M’sila reflète une alliance stratégique entre différents partenaires. On y retrouve notamment Algeriane Cement Holding, l’actionnaire ultra majoritaire, qui représente les intérêts français principaux, aux côtés de Lafarge Building Materials Holding Egypt, une autre entité rattachée au groupe Lafarge.
Sous la direction d’Earnshaw Grant Watson, président du conseil d’administration depuis avril 2023, l’entreprise a entamé une nouvelle phase de son développement, encouragée notamment par les grandes réalisations algériennes dans le secteur du bâtiment et la forte demande en matière de matériaux de construction.
La présence de Lafarge Ciment M’sila dans le paysage industriel algérien depuis plus de vingt ans lui a conféré une capacité d’adaptation à écosystème où le coût de l’énergie est pratiquement dérisoire, la main d’œuvre très bon marché et surtout une demande en forte croissance de sa production. L’entreprise a su traverser les différentes phases de l’évolution économique du pays tout en maintenant son cap de développement en fonction de la demande du marché local.

Y.M

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Les performances financières de Lafarge Ciment M’Sila

Une décennie de croissance soutenue

Les états financiers de Lafarge Ciment M’Sila révèlent une évolution remarquable de 2018 à 2023. L’analyse des comptes de résultats met en lumière non seulement une progression des indicateurs clés, mais aussi une gestion optimisée des différents postes du bilan.

Evolution des indicateurs financiers (en DZD)

Année CA Charges d’exploitation Charges personnels Résultât opérationnel Résultat net

  1. 2023 28,150,149,734 -13,640,423,540 -2,252,512,080 9,213,627,416 7,898,992,385
    • 2022 26,149,512,228 -12,160,875,154 -2,192,510,550 8,995,663,480 8,065,388,864
      • 2021 22,110,581,892 -9,155,684,518 – 1,859,484,352 6,456,474,075 5,881,893,301
        • 2020 24,916,285,640 -10,093,938,133 – 2,042,553,276 7,621,461,725 6,787,701,298
          • 2019 27,625,142 -9,951,274 – 2,735,142 9,990,826 8,985,067
    • Le chiffre d’affaires a connu une croissance exceptionnelle, passant de 27,6 millions de dinars en 2019 à 28,1 milliards en 2023, traduisant l’expansion remarquable des activités de l’entreprise, grâce au programme ambitieux de développement engagé par le président Abdelmadjid Tebboune depuis son élection en 2019. Cette progression s’est accompagnée d’une évolution maîtrisée des charges d’exploitation.
    • Les charges de personnel ont suivi une courbe ascendante mesurée, évoluant de 2,7 millions en 2019 à 2,2 milliards en 2023, reflétant une politique de ressources humaines adaptée à la croissance de l’entreprise. Cette ascension est quelque peu anormale dans une entreprise pleinement automatisée. La multiplication exponentielle de la masse salariale en si peu de temps ne trouve aucune explication économique.
    • Les charges financières ont été maintenues à des niveaux contrôlés, permettant à l’entreprise de dégager un résultat financier positif sur toute la période. Ce poste est passé de 1,2 million de dinars en 2019 à 667 millions en 2023, fruite d’une gestion prudente de la structure financière.
    • Le résultat opérationnel a connu une progression spectaculaire, passant de 9,9 millions en 2019 à 9,2 milliards en 2023, un fait jamais observé dans les structures de Lafarge à travers le monde. Cette performance montre que le marché algérien est en pleine expansion avec une forte demande en matériaux de construction.
    • Ratio Résultat Net/CA (%)

Année Ratio RN/CA
2023 28.06%
2022 30.84%
2021 26.60%
2020 27.24%
2019 32.52%
L’analyse du ratio résultat net/chiffre d’affaires révèle une rentabilité stable sur la période, oscillant autour de 28-32%.
Les dotations aux amortissements et provisions ont augmenté proportionnellement à la croissance de l’entreprise, reflétant les investissements continus dans l’outil de production et une politique prudente de gestion des risques. Cette analyse détaillée des comptes confirme la solidité du modèle économique de Lafarge Ciment M’Sila et sa capacité à générer une croissance rentable et durable dans un marché algérien toujours demandeur des produits liés à la construction et aux investissements dans les
infrastructures.

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Lafarge Béton Algérie

Le roi des paradoxes financiers

La société Lafarge Béton Algérie, vient d’opérer un renouvellement de son conseil d’administration. Cette décision, actée le 21 novembre 2024, s’inscrit dans la continuité d’une entreprise qui a su s’imposer comme un acteur incontournable du marché algérien depuis sa création en 2007.
Implantée dans la zone maritime de Mohammadia à Alger, plus précisément à la Tour Geneva, cette société par actions au capital de 3,875 milliards de dinars déploie un large éventail d’activités. De la gestion de zones industrielles à la préfabrication d’éléments en béton, en passant par la production de béton prêt à l’emploi. C’est ce segment d’activité qui retient la visibilité de l’entreprise sur les routes en Algérie.
La structure actionnariale de Lafarge Béton Algérie reflète une stratégie d’ancrage territorial bien pensée. Si la société mère française conserve des parts importantes à travers Financière Lafarge et Lafarge Gypsum International, le groupe a su tisser des liens étroits avec le tissu économique local via plusieurs filiales algériennes de Lafarge. Parmi elles, on retrouve notamment Lafarge Distribution Algérie, Lafarge Logistique Algérie et Lafarge Ciment de M’Sila. L’entreprise, dirigée par Ban Drice Alami Mohamed, président du conseil d’administration né au Maroc, et Abib Zine Eddine, directeur général algérien. Au fil des années, la société a su diversifier ses activités pour répondre aux besoins croissants du secteur de la construction en Algérie. L’installation et la maintenance industrielle, la fabrication de carreaux et dalles en ciment, ainsi que la gestion logistique font partie intégrante de son portefeuille d’activités.
Y.M
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Performances financières 2018-2022 de Lafarge Béton

La croissance spectaculaire masque un déficit chronique

La lecture approfondie des états financiers d’une des entreprises majeures du secteur sur la période 2018-2022 révèle une situation complexe. Le chiffre d’affaires connaît une progression fulgurante, passant de 301 millions de dinars à plus de 5 milliards de dinars en l’espace de cinq ans. Cette multiplication par seize du volume d’activité témoigne d’un développement commercial sans précédent, mais cache des fragilités structurelles préoccupantes.
Évolution du chiffre d’affaires sur 5 ans
Année CA (en millions DA) Variation absolue Variation %

2022 5.073.770 +1.291.682 +34,2%
2021 3.782.088 +2.019.225 +114,5%
2020 1.762.863 +611.675 +53,1%
2019 1.151.188 +849.378 +281,4%
2018 301.810 – –
L’année 2019 marque le début de cette ascension vertigineuse avec une croissance de 281% du chiffre d’affaires, qui atteint 1,15 milliard de dinars. Cette dynamique s’est poursuivie en 2020 avec une nouvelle hausse de 53%, portant les revenus à 1,76 milliard de dinars. L’exercice 2021 confirme cette tendance avec un bond spectaculaire de 114%, culminant à 3,78 milliards de dinars. L’année 2022 maintient le cap avec une progression de 34% pour atteindre 5,07 milliards de dinars.
Structure et évolution des charges d’exploitation
Nature des charges 2022 2021 2020 2019 2018
Achats consommés -2.805.358 -2.261.229 -1.084.746 -683.582 -176.588
Services extérieurs -1.308.418 -913.734 -556.415 -299.849 -140.153
Charges de personnel -674.033 -571.486 -366.090 -253.004 -233.090
Amortissements et provisions -1.309.544 -1.870.814 -461.304 -98.938 -81.080
Cependant, cette performance commerciale exceptionnelle s’accompagne d’une augmentation significative des charges d’exploitation. Les achats consommés ont suivi une courbe ascendante, passant de 176 millions de dinars en 2018 à 2,8 milliards de dinars en 2022. Leur poids relatif dans le chiffre d’affaires s’est néanmoins stabilisé autour de 55%, témoignant d’une volonté soutenue d’optimiser les opérations liées à la fiscalité.
Les services extérieurs ont connu une progression tout aussi marquée, atteignant 1,3 milliard de dinars en 2022 contre 140 millions en 2018. Cette augmentation reflète l’expansion des activités mais soulève des questions sur l’efficience opérationnelle de l’entreprise. Le ratio services extérieurs sur chiffre d’affaires s’est toutefois amélioré, passant de 46% à 26% sur la période.
Évolution des ratios de charges par rapport au CA :
Ratio 2022 2021 2020 2019 2018
Achats/CA 55,3% 59,8% 61,5% 59,4% 58,5%
Services ext./CA 25,8% 24,2% 31,6% 26,0% 46,4%
Charges pers./CA 13,3% 15,1% 20,8% 22,0% 77,2%
Amort. prov./CA 25,8% 49,5% 26,2% 8,6% 26,9%
Les charges de personnel ont connu une évolution plus mesurée, progressant de 233 millions à 674 millions de dinars. Cette relative modération traduit une amélioration significative de la productivité, le ratio masse salariale sur chiffre d’affaires passant de 77% à 13% entre 2018 et 2022.
Un point particulièrement préoccupant concerne les dotations aux amortissements et provisions qui ont explosé, atteignant 1,3 milliard de dinars en 2022 contre 81 millions en 2018. Cette multiplication par seize reflète d’importants investissements en prévision mais pèse lourdement sur la rentabilité opérationnelle, et sur les versements au fisc. La valeur ajoutée, négative en 2018 et 2019, devient positive à partir de 2020 pour atteindre 959 millions de dinars en 2022. Cette amélioration est le fuit d’une activité exceptionnelle dans le
paysage de l’investissement en Algérie.
L’excédent brut d’exploitation suit une tendance similaire, devenant positif pour la première fois en 2022 à 215 millions de dinars. Cependant, le résultat opérationnel demeure négatif à -454 millions de dinars, bien qu’en amélioration par rapport à la perte record de 2021 (-1,07 milliard de dinars).
Analyse de la rentabilité
Indicateurs 2022 2021 2020 2019 2018
Valeur ajoutée 959.994 607.124 167.756 -14.931 -277.042
EBE 215.577 -16.230 -185.938 -277.042 -277.042
Résultat opérationnel -454.352 -1.072.604 -170.396 -353.777 -353.777
Résultat net -615.386 -1.181.851 -210.294 -373.912 -373.912

Le résultat net reste déficitaire sur toute la période, avec une perte de 615 millions de dinars en 2022. Cette situation, bien qu’en amélioration par rapport au pic négatif de 2021 (-1,18 milliard), démontre les contradictions persistantes de l’entreprise à transformer sa croissance en rentabilité.
Évolution du Ratio Résultat Net/CA (2018-2022)
Année CA (DZD) Résultat Net (DZD) Ratio RN/CA (%)
2022 5,073,770 -615,386 -12.13%
2021 1,762,863,594 -90,408,069 -5.13%
2020 3,782,088,974 -1,181,851,601 -31.25%
2019 1,151,188,865 -210,294,784 -18.27%
2018 301,810,481 -373,912,572 -123.89%
Cette analyse révèle un paradoxe saisissant, propre à l’économie algérienne: malgré une croissance exceptionnelle de son activité, l’entreprise peine à atteindre l’équilibre financier. Dans une autre économie, les actionnaires auraient mis les clés sous le paillasson. Mais, bon….

Y.M
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Lafarge Béton Algérie
Le roi des paradoxes financiers
La société Lafarge Béton Algérie, vient d’opérer un renouvellement de son conseil
d’administration. Cette décision, actée le 21 novembre 2024, s’inscrit dans la continuité d’une
entreprise qui a su s’imposer comme un acteur incontournable du marché algérien depuis sa
création en 2007.
Implantée dans la zone maritime de Mohammadia à Alger, plus précisément à la Tour Geneva,
cette société par actions au capital de 3,875 milliards de dinars déploie un large éventail
d’activités. De la gestion de zones industrielles à la préfabrication d’éléments en béton, en passant
par la production de béton prêt à l’emploi. C’est ce segment d’activité qui retient la visibilité de
l’entreprise sur les routes en Algérie.
La structure actionnariale de Lafarge Béton Algérie reflète une stratégie d’ancrage territorial bien
pensée. Si la société mère française conserve des parts importantes à travers Financière Lafarge
et Lafarge Gypsum International, le groupe a su tisser des liens étroits avec le tissu économique
local via plusieurs filiales algériennes de Lafarge. Parmi elles, on retrouve notamment Lafarge
Distribution Algérie, Lafarge Logistique Algérie et Lafarge Ciment de M’Sila.
L’entreprise, dirigée par Ban Drice Alami Mohamed, président du conseil d’administration né au
Maroc, et Abib Zine Eddine, directeur général algérien.
Au fil des années, la société a su diversifier ses activités pour répondre aux besoins croissants du
secteur de la construction en Algérie. L’installation et la maintenance industrielle, la fabrication
de carreaux et dalles en ciment, ainsi que la gestion logistique font partie intégrante de son
portefeuille d’activités.
Y.M
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Performances financières 2018-2022 de Lafarge Béton
La croissance spectaculaire masque un déficit chronique
La lecture approfondie des états financiers d’une des entreprises majeures du secteur sur la
période 2018-2022 révèle une situation complexe. Le chiffre d’affaires connaît une progression
fulgurante, passant de 301 millions de dinars à plus de 5 milliards de dinars en l’espace de cinq
ans. Cette multiplication par seize du volume d’activité témoigne d’un développement
commercial sans précédent, mais cache des fragilités structurelles préoccupantes.
Évolution du chiffre d’affaires sur 5 ans
Année CA (en millions DA) Variation absolue Variation %

2022 5.073.770 +1.291.682 +34,2%
2021 3.782.088 +2.019.225 +114,5%
2020 1.762.863 +611.675 +53,1%
2019 1.151.188 +849.378 +281,4%
2018 301.810 – –
L’année 2019 marque le début de cette ascension vertigineuse avec une croissance de 281% du
chiffre d’affaires, qui atteint 1,15 milliard de dinars. Cette dynamique s’est poursuivie en 2020
avec une nouvelle hausse de 53%, portant les revenus à 1,76 milliard de dinars. L’exercice 2021
confirme cette tendance avec un bond spectaculaire de 114%, culminant à 3,78 milliards de
dinars. L’année 2022 maintient le cap avec une progression de 34% pour atteindre 5,07 milliards
de dinars.
Structure et évolution des charges d’exploitation
Nature des charges 2022 2021 2020 2019 2018
Achats consommés -2.805.358 -2.261.229 -1.084.746 -683.582 -176.588
Services extérieurs -1.308.418 -913.734 -556.415 -299.849 -140.153
Charges de personnel -674.033 -571.486 -366.090 -253.004 -233.090
Amortissements et provisions -1.309.544 -1.870.814 -461.304 -98.938 -81.080
Cependant, cette performance commerciale exceptionnelle s’accompagne d’une augmentation
significative des charges d’exploitation. Les achats consommés ont suivi une courbe ascendante,
passant de 176 millions de dinars en 2018 à 2,8 milliards de dinars en 2022. Leur poids relatif
dans le chiffre d’affaires s’est néanmoins stabilisé autour de 55%, témoignant d’une volonté
soutenue d’optimiser les opérations liées à la fiscalité.
Les services extérieurs ont connu une progression tout aussi marquée, atteignant 1,3 milliard de
dinars en 2022 contre 140 millions en 2018. Cette augmentation reflète l’expansion des activités
mais soulève des questions sur l’efficience opérationnelle de l’entreprise. Le ratio services
extérieurs sur chiffre d’affaires s’est toutefois amélioré, passant de 46% à 26% sur la période.
Évolution des ratios de charges par rapport au CA :
Ratio 2022 2021 2020 2019 2018
Achats/CA 55,3% 59,8% 61,5% 59,4% 58,5%
Services ext./CA 25,8% 24,2% 31,6% 26,0% 46,4%
Charges pers./CA 13,3% 15,1% 20,8% 22,0% 77,2%
Amort. prov./CA 25,8% 49,5% 26,2% 8,6% 26,9%
Les charges de personnel ont connu une évolution plus mesurée, progressant de 233 millions à
674 millions de dinars. Cette relative modération traduit une amélioration significative de la

productivité, le ratio masse salariale sur chiffre d’affaires passant de 77% à 13% entre 2018 et
2022.
Un point particulièrement préoccupant concerne les dotations aux amortissements et provisions
qui ont explosé, atteignant 1,3 milliard de dinars en 2022 contre 81 millions en 2018. Cette
multiplication par seize reflète d’importants investissements en prévision mais pèse lourdement
sur la rentabilité opérationnelle, et sur les versements au fisc.
La valeur ajoutée, négative en 2018 et 2019, devient positive à partir de 2020 pour atteindre 959
millions de dinars en 2022. Cette amélioration est le fuit d’une activité exceptionnelle dans le
paysage de l’investissement en Algérie.
L’excédent brut d’exploitation suit une tendance similaire, devenant positif pour la première fois
en 2022 à 215 millions de dinars. Cependant, le résultat opérationnel demeure négatif à -454
millions de dinars, bien qu’en amélioration par rapport à la perte record de 2021 (-1,07 milliard
de dinars).
Analyse de la rentabilité
Indicateurs 2022 2021 2020 2019 2018
Valeur ajoutée 959.994 607.124 167.756 -14.931 -277.042
EBE 215.577 -16.230 -185.938 -277.042 -277.042
Résultat opérationnel -454.352 -1.072.604 -170.396 -353.777 -353.777
Résultat net -615.386 -1.181.851 -210.294 -373.912 -373.912

Le résultat net reste déficitaire sur toute la période, avec une perte de 615 millions de dinars en

  1. Cette situation, bien qu’en amélioration par rapport au pic négatif de 2021 (-1,18 milliard),
    démontre les contradictions persistantes de l’entreprise à transformer sa croissance en rentabilité.
    Évolution du Ratio Résultat Net/CA (2018-2022)
    Année CA (DZD) Résultat Net (DZD) Ratio RN/CA (%)
    2022 5,073,770 -615,386 -12.13%
    2021 1,762,863,594 -90,408,069 -5.13%
    2020 3,782,088,974 -1,181,851,601 -31.25%
    2019 1,151,188,865 -210,294,784 -18.27%
    2018 301,810,481 -373,912,572 -123.89%
    Cette analyse révèle un paradoxe saisissant, propre à l’économie algérienne: malgré une
    croissance exceptionnelle de son activité, l’entreprise peine à atteindre l’équilibre financier. Dans
    une autre économie, les actionnaires auraient mis les clés sous le paillasson. Mais, bon…. Y.M
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L’histoire d’une réussite industrielle
Lafarge Ciment Oggaz, un acteur méconnu du secteur

Lafarge Ciment Oggaz, créée le 17 octobre 2004, s’impose aujourd’hui comme l’un des piliers de l’industrie du ciment en Algérie. Dotée d’un capital social de 3,847 milliards de dinars, cette société par actions du secteur privé illustre la réussite d’un producteur de ciment dans un environnement économique où l’investissement tous azimuts absorbe toute la production.
Établie dans un cadre prestigieux à la Tour Geneva, des Pins Maritimes de Mohammadia (Alger), l’entreprise bénéficie d’une position stratégique qui facilite ses opérations et ses relations avec ses partenaires.
Le leadership de l’entreprise est assuré par Earnshaw Grant Watson, président du conseil d’administration. Né le 4 juillet 1970 au Royaume-Uni, ce dirigeant britannique apporte une vision internationale à la gouvernance de la société. Sa nomination récente, actée lors du remaniement du conseil d’administration le 5 décembre 2023, marque une nouvelle étape dans l’évolution de l’entreprise.
La structure actionnariale de Lafarge Ciment Oggaz reflète sa dimension internationale, avec la présence significative d’acteurs majeurs du secteur. CBA Holding Limited, Lafarge Aggregates Holding Limited et Lafarge Cement Holding, respectivement de nationalités française et chypriote, siègent au conseil d’administration en tant que membres. Cette diversification dans l’actionnariat démontre encore une fois la rentabilité du marché algérien.
Le cœur de métier de Lafarge Ciment Oggaz, identifié sous le code d’activité 109101, est la fabrication industrielle de ciments. Cette spécialisation, associée à un numéro d’immatriculation 04B0966047, vient en renfort à la cimenterie principal qui tourne à plein régime depuis près de deux décennies.
Dans un contexte de modernisation continue de l’industrie algérienne, Lafarge Ciment Oggaz joue un rôle essentiel dans la fourniture de matériaux de construction essentiels au développement des infrastructures nationales.

Y.M
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Les performances historiques de Lafarge Oggaz

L’analyse détaillée des résultats financiers de Lafarge Oggaz sur cinq exercices consécutifs révèle une croissance exceptionnelle. Le chiffre d’affaires est passé de 28,37 milliards de dinars en 2018 à 203,89 milliards en 2022, une multiplication par sept qui traduit le dynamisme de cette unité industrielle, dans un contexte où les investissements sont devenus massifs en Algérie, notamment le secteur du bâtiment.

Evolution du chiffre d’affaires en milliards de dinars
Année 2018 2019 2020 2021 2022
Chiffre d’affaires 28,37 22,26 220,73 178,31 203,89
Production exercice 28,64 22,07 221,89 176,91 202,70
Résultat net 12,09 6,30 51,01 35,55 46,07

Charges d’exploitation en milliards de dinars
Année 2018 2019 2020 2021 2022
Achats consommés -5,66 -4,74 -52,97 -41,70 -48,11
Services extérieurs -3,19 -4,43 -38,59 -39,92 -51,78
Charges personnel -16,89 -18,47 -159,1 -147,1 -168,8

Cette évolution spectaculaire mérite une analyse approfondie année par année. En 2018, l’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 28,37 milliards de dinars, avec une production de l’exercice de 28,64 milliards. Le résultat net s’établit à 12,09 milliards, témoignant d’une bonne rentabilité opérationnelle.
L’année 2019 marque un léger repli avec un chiffre d’affaires de 22,26 milliards et un résultat net de 6,30 milliards. Cette baisse temporaire s’explique notamment par une augmentation des charges de personnel qui passent de 16,89 à 18,47 milliards de dinars.
L’exercice 2020 constitue un tournant majeur. Le chiffre d’affaires bondit à 220,73 milliards, soit une multiplication par dix par rapport à l’année précédente. Cette performance exceptionnelle s’accompagne d’un résultat net de 51,01 milliards. Les charges augmentent proportionnellement : les achats consommés atteignent 52,97 milliards et les charges de personnel 159,1 milliards.
En 2021, malgré un léger recul du chiffre d’affaires à 178,31 milliards, l’entreprise maintient un niveau élevé de rentabilité avec un résultat net de 35,55 milliards. Les charges d’exploitation sont maîtrisées : 41,70 milliards pour les achats consommés et 147,1 milliards pour les charges de personnel.
L’année 2022 confirme la nouvelle dimension acquise par l’entreprise. Le chiffre d’affaires remonte à 203,89 milliards et le résultat net atteint 46,07 milliards. Les charges suivent cette évolution avec des achats consommés de 48,11 milliards et des charges de personnel de 168,8 milliards.

La gestion financière sur cette période se caractérise par une maîtrise remarquable des charges. Le ratio charges de personnel sur chiffre d’affaires passe de 59,5% en 2018 à 82,7% en 2022, reflétant l’intensification de l’activité. Les investissements sont restés soutenus comme en témoignent les dotations aux amortissements qui ont progressé de manière significative, passant de 24,01 milliards en 2018 à 200,77 milliards en 2022. Cette politique traduit la volonté de l’entreprise de maintenir un outil de production
performant. Les résultats financiers montrent également une amélioration constante. Les produits financiers ont augmenté de 1,46 milliard en 2018 à 13,36 milliards en 2022, tandis que les charges financières ont été contenues, passant de 0,90 milliard à 4,16 milliards sur la même période.
Cette performance globale s’inscrit dans la stratégie de développement du groupe Lafarge en Algérie, qui a fait de l’unité d’Oggaz l’une de ses installations phares. La progression constante des indicateurs financiers témoigne de l’efficacité du management et de la pertinence des choix stratégiques opérés.

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Lafarge Distribution

Le maillon fort du groupe

Lafarge Distribution Algérie, créée le 6 octobre 2007, occupe une position stratégique dans la chaîne de valeur du groupe Lafarge en Algérie. Cette société par actions au capital de 552,3 millions de dinars, immatriculée sous le numéro 07B0977948, s’est imposée comme un maillon essentiel dans la distribution des produits du groupe sur le territoire national.
Installée dans un cadre prestigieux à la Tour Geneva, au bureau 01 des Pins Maritimes de Mohammadia (Alger), comme d’ailleurs les autres filiales, la société bénéficie d’un rôle central dans la stratégie de distribution du groupe.
Sous la direction de Kaouli Hichem, président du conseil d’administration né à Constantine le 6 novembre 1972, l’entreprise a développé un large éventail d’activités commerciales. Son portefeuille comprend notamment le commerce de gros de matériels et équipements électriques et électroniques, de produits d’étanchéité, de fournitures électriques, d’appareils sanitaires et de chauffage, ainsi que de matériaux de construction.
La structure actionnariale de l’entreprise reflète son intégration complexe dans le réseau Lafarge, avec des partenariats illustrant sa dimension internationale. La présence de Cemitalia Limited, société chypriote membre du conseil d’administration, aux côtés de partenaires algériens de Lafarge comme Lafarge Logistique Algérie et Lafarge Ciment Oggaz, démontre de cette complexité de contrôler ces entreprises dont les actionnaires se trouvent au quatre coins du monde.
Lafarge Distribution Algérie joue un rôle important dans l’acheminement des produits du groupe vers les différents marchés nationaux. Sa présence dans le secteur souligne son importance dans la régulation du marché à travers la détection des segments les plus rentables.
L’entreprise s’appuie sur une expérience de plus de quinze ans dans le secteur de la distribution de matériaux de construction. Cette expertise lui permet d’assurer une couverture efficace du territoire national, contribuant ainsi à la disponibilité des produits Lafarge sur l’ensemble du marché algérien.
La diversification de ses activités, allant des matériaux de construction traditionnels aux équipements techniques spécialisés, démontre sa volonté d’occuper le terrain de la consommation et de déceler la moindre opportunité de réaliser une valeur ajoutée sur un quelconque produit.

Y.M.
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Analyse financière de Lafarge Distribution Algérie

Une performance contrastée sur cinq ans

les comptes de Lafarge Distribution Algérie sur la période 2018-2022 révèlent une trajectoire financière complexe, marquée par des fluctuations significatives. le chiffre d’affaires a connu une évolution irrégulière, passant de zéro en 2018 a 424,817 de dinars en 2022, avec un pic notable de 154,6 millions de dinars en 2020.

Évolution des indicateurs financiers 2018-2022

Évolution financière 2018-2022 (en milliers DZD)

Année Chiffre d’affaires Charges d’exploitation Résultat net Marge nette (%)
2022 424,817 465,020 -241,453 -56.84%
2021 9,625,848 7,724,670 -7,701,843 -80.01%
2020 154,618,606 222,795,994 -265,643,458 -171.81%
2019 0 2,230,020 -163,652,431 0%
2018 0 1,570,546 -49,518,639 0%
Les comptes de Lafarge Distribution Algérie sur la période 2018-2022 révèlent une trajectoire financière complexe, marquée par des fluctuations significatives. Le chiffre d’affaires a connu une évolution irrégulière, passant de zéro en 2018 à 424.817 milliers de dinars en 2022, avec un pic notable de 154,6 millions de dinars en 2020.
Les charges d’exploitation ont suivi une tendance similaire, mais avec une amplitude plus marquée. Elles sont passées de 1,57 million de dinars en 2018 à 465 millions en 2022. Cette augmentation reflète l’expansion des activités de l’entreprise, mais aussi les défis opérationnels auxquels elle a dû faire face.
La structure des coûts montre une prédominance des achats consommés et des services extérieurs. En 2022, les achats consommés s’élevaient à 380.782 milliers de dinars, tandis que les services extérieurs atteignaient 84.238 milliers de dinars, illustrant l’importance des charges variables dans le modèle économique de l’entreprise.
Les charges de personnel ont connu une augmentation constante, passant de zéro en 2018 à 50.218 milliers de dinars en 2022, traduisant une politique de développement des ressources humaines alignée sur la croissance de l’activité.
Le résultat opérationnel est resté négatif sur toute la période, avec une détérioration particulièrement marquée en 2020 où il atteignait -265,6 millions de dinars. Cette situation s’est légèrement améliorée en 2022 avec une perte opérationnelle réduite à -241,4 millions de dinars. Le résultat financier a également pesé sur les performances globales. Les charges financières ont oscillé entre 5,7 millions de dinars en 2018 et 9,7 millions en 2022, sans contrepartie significative en termes de produits financiers.
Les dotations aux amortissements et provisions ont augmenté régulièrement, passant de 109,8 millions de dinars en 2018 à 111,4 millions en 2022, reflétant les investissements continus réalisés par l’entreprise.
Cette analyse révèle les efforts d’adaptation de Lafarge Distribution Algérie face à un environnement changeant, mais aussi les difficultés persistantes à atteindre l’équilibre financier. La progression du chiffre d’affaires, bien que significative, n’a pas encore permis de compenser la structure de coûts de l’entreprise.

Y.M

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La logistique au cœur des ambitions de Lafarge
Chiffres en dents de scie

Créée le 18 avril 2007, Lafarge Logistique Algérie s’impose comme un maillon stratégique dans l’organisation du leader des matériaux de construction. Cette société par actions au capital de 1,894 milliard de dinars, immatriculée sous le numéro 07B0976040, orchestre l’ensemble des flux logistiques du groupe sur le territoire national.
Son siège social, établi au 16ème étage des Pains à la Tour Geneva de Mohammadia (Alger), abrite une organisation complexe dédiée à la gestion des flux de marchandises. Sous la direction conjointe de Kaouli Hichem, directeur général né à Constantine, et de George Nicolas Jean René, président du conseil d’administration de nationalité française, l’entreprise a développé un large éventail de compétences logistiques.
La société se distingue par la diversité de ses activités. Elle opère notamment un bureau d’études spécialisé dans l’organisation et les études de marchés, assure le commerce de gros de matériaux de construction, gère le stockage de marchandises et coordonne le transport routier. Cette polyvalence lui permet d’offrir des solutions logistiques intégrées à l’ensemble du groupe Lafarge en Algérie.

L’entreprise a connu une évolution significative de sa gouvernance, marquée par trois décisions importantes , prises le 25 juin 2023 : l’extension de son objet social, le renouvellement du mandat du gérant et le remaniement du conseil d’administration.
Son rôle dans le conditionnement des produits, attesté par l’agrément 524 pour le transport routier de marchandises, souligne son expertise dans la gestion des flux physiques. L’entreprise assure également le conditionnement de produits divers.
La présence de partenaires internationaux comme Lafarge Aggregates Holding Limited de Chypre, aux côtés d’acteurs locaux comme Lafarge Ciment de M’Sila et Lafarge Sacs, est le prolongement de la politique de Lafarge en matière d’imbrication des filiales les unes dans les autres pour créer une synergie totalement incontrôlable par une quelconque partie externe.
Cette configuration unique permet à Lafarge Logistique Algérie de jouer un rôle central dans la stratégie de développement du groupe en Algérie, en assurant la fluidité des approvisionnements et la disponibilité des produits sur l’ensemble du territoire national.

Y.M
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Résultats financiers de Lafarge Logistique
Une performance contrastée

Analyse financière 2018-2023
Évolution des indicateurs financiers (en milliers de DZD)

Année CA Charges d’exploitation Résultat opérationnel Marge nette (%)
2023 1,024,772,495 712,687,106 225,844,468 18.14%
2022 1,353,612,490 1,030,707,014 389,374,202 70.70%
2021 2,813,865,796 2,341,030,214 -109,722,513 -3.54%
2020 6,381,262,885 6,322,734,229 -1,568,296,654 -23.46%
Lafarge Logistique Algérie présente des résultats financiers contrastés sur la période 2020-2023. Le chiffre d’affaires a connu une évolution significative, passant de 6,38 milliards de dinars en 2020 à 1,02 milliard en 2023, reflétant une restructuration profonde des activités de l’entreprise.
Les charges d’exploitation ont suivi une trajectoire similaire, avec une réduction notable de 6,32 milliards de dinars en 2020 à 712,6 millions en 2023. Cette diminution témoigne des efforts de rationalisation des coûts entrepris par la société.
Le résultat opérationnel montre une amélioration sensible, passant d’un déficit de 1,57 milliard de dinars en 2020 à un excédent de 225,8 millions en 2023. Cette progression traduit une meilleure efficience opérationnelle malgré la réduction d’activité.

Les charges du personnel ont connu une évolution maîtrisée, s’établissant à 148 millions de dinars en 2023, contre 156,4 millions en 2021, démontrant une gestion prudente des ressources humaines dans un contexte de transformation. Le résultat financier s’est amélioré, passant d’un solde négatif de 190,8 millions de dinars en 2020 à un excédent de 13,1 millions en 2023, témoignant d’une meilleure gestion de la structure financière de l’entreprise.
Les impôts et taxes ont également connu une diminution significative, s’établissant à 13,6 millions de dinars en 2023 contre 42,4 millions en 2021, reflétant l’impact de la réduction d’activité sur les charges fiscales. L’année 2023 marque un retour à l’équilibre avec un résultat net positif de 185,8 millions de dinars, contrastant avec les pertes enregistrées en 2020 (-1,49 milliard) et 2021 (-99,4 millions). Cette amélioration significative illustre le succès des mesures de redressement mises en place.
Ces résultats s’inscrivent dans un contexte de transformation profonde des activités logistiques du groupe Lafarge en Algérie, avec une rationalisation des opérations qui semble porter ses fruits en termes de rentabilité.

Y.M.
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Lafarge Sacs
Une cerise sur la gâteau

La société par actions Lafarge SACS, dotée d’équipements adaptés à tous les emballages de l’industrie des matériaux de construction en Algérie, a procédé à un remaniement de son conseil d’administration le 25 novembre dernier. Cette restructuration intervient alors que l’entreprise, implantée dans la zone industrielle de Bordj Bou Arreridj depuis mai 1999, poursuit sa trajectoire de développement avec un capital social de 54 6 914 000 dinars.
L’entreprise, qui compte parmi ses dirigeants Nabil Yacoub Elsharkawy Adham, président du conseil d’administration d’origine égyptienne, et Issaad Yassine, directeur général algérien, s’appuie sur un réseau de filiales solidement établi. Parmi celles-ci figurent notamment SPA Lafarge Logistique Algérie et SPA Lafarge Ciment de M’sila ainsi que SPA Lafarge Services Algérie, toutes appartenant au groupe Lafarge.
Le groupe, qui opère sous le numéro d’immatriculation 99B0462375, a développé une expertise pointue dans le secteur privé. Sa présence sur le territoire national s’est construite progressivement depuis son installation initiale aux îlots 10 et 11 de la zone industrielle de Bordj Bou Arreridj, devenant un acteur incontournable du paysage industriel de Lafarge.
L’entreprise, qui bénéficie du soutien de partenaires internationaux comme Cemitalia Limited, basée à Chypre, continue d’investir dans le développement de ses activités en Algérie et de soutenir à fond l’expansion des filiales de Lafarge, principalement les cimenteries.

Y.M

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Chiffres de Lafarge SACS
Une imprimerie de dinars

La filiale sacs de Lafarge Algérie termine l’exercice avec des résultats historiques. L’analyse des comptes financiers dévoile une progression exceptionnelle du chiffre d’affaires qui a enregistré une hausse de 129,8%, passant de 171,04 milliards de dinars à 393,39 milliards de dinars sur la période étudiée.

Chiffre d’affaires et production en milliards de dinars
Indicateurs 2019 2020 2021 2022 2023
Chiffre d’affaires 171,04 296,18 234,87 311,37 393,39
Production exercice 176,09 304,99 239,33 303,62 397,16

Cette progression spectaculaire témoigne de la vitalité d’une entreprise qui domine le marché national des sacs industriels. L’évolution de la production de l’exercice illustre parfaitement cette dynamique avec une augmentation de 125,5%, évoluant de 176,09 milliards à 397,16 milliards de dinars.

Charges d’exploitation en milliards de dinars
Indicateurs 2019 2020 2021 2022 2023
Achats consommés -105,67 -192,29 -160,29 -180,59 -280,51
Services extérieurs -103,32 -131,90 -130,21 -143,85 -155,35
Charges personnel -274,92 -287,23 -294,24 -304,33 -299,79

Les charges d’exploitation suivent également une tendance haussière, conséquence logique de l’accroissement de l’activité. Les achats consommés, principal poste de dépenses, ont progressé de 165,7%, passant de 105,67 milliards à 280,51 milliards de dinars. Les services extérieurs et autres consommations ont connu une augmentation de 150,6%, évoluant de 103,32 milliards à 155,35 milliards de dinars.

La gestion rigoureuse des ressources se reflète dans l’évolution des charges du personnel qui ont progressé de manière maîtrisée de 109,9%, passant de 274,92 milliards à 299,79 milliards de dinars. Cette rationalisation des coûts a contribué à l’amélioration significative de la valeur ajoutée d’exploitation qui a bondi de 168,7%, passant de 600,88 milliards à 1011,08 milliards de dinars.

Résultats et performances en milliards de dinars
Indicateurs 2019 2020 2021 2022 2023
Résultat exploit. 295,49 614,44 375,30 967,98 661,42
Résultat financier 25,31 -63,62 -32,20 36,49 -23,54
Résultat net -35,83 24,19 44,48 81,14 51,39

La performance la plus remarquable concerne le résultat net de l’exercice. L’entreprise a réalisé un redressement spectaculaire en passant d’un déficit de 35,83 milliards de dinars à un bénéfice de 51,39 milliards de dinars, soit une amélioration de 243,4%. Cette prouesse financière résulte d’une optimisation continue de la rentabilité opérationnelle et d’une gestion efficace des charges
financières qui n’ont augmenté que de 86,3%, évoluant de 16,36 milliards à 30,76 milliards de dinars.

Investissements et amortissements en milliards de dinars
Indicateurs 2019 2020 2021 2022 2023
Dotations 29,42 54,67 86,44 45,46 65,81

La politique d’investissement reste soutenue comme en témoigne l’évolution des dotations aux amortissements qui ont progressé de 122,6%, passant de 29,42 milliards à 65,81 milliards de dinars. Cette stratégie d’expansion reflète la volonté de l’entreprise de consolider sa position sur le marché national des matériaux de construction.
Les résultats de Lafarge Sacs Algérie confirment la pertinence de sa stratégie industrielle. L’entreprise affiche une santé financière robuste, portée par une croissance soutenue de l’activité et une amélioration constante de ses marges opérationnelles.

Y.M

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Chiffres de Lafarge Services Algérie
La métamorphose financière

Les résultats de Lafarge Services Algérie sur cinq exercices consécutifs attestent d’une évolution significative. L’analyse des données financières de 2018 à 2022 révèle une transformation profonde de cette filiale du groupe Lafarge en Algérie.

Evolution du chiffre d’affaires en milliards de dinars
Année 2018 2019 2020 2021 2022
Chiffre d’affaires 2,21 2,66 265,0 243,0 299,9

Production exercice 2,21 2,66 265,0 243,0 299,9
Résultat net -0,66 0,63 5,77 9,57 30,20

Charges d’exploitation en milliards de dinars
Année 2018 2019 2020 2021 2022
Achats consommés -0,23 -0,48 -46,63 -21,69 -20,78
Services extérieurs -0,44 -0,57 -394,3 -389,0 -481,6
Charges personnel -1,54 -1,74 -181,8 -156,5 -187,8

L’année 2018 s’achève sur un chiffre d’affaires modeste de 2,21 milliards de dinars et un résultat net déficitaire de 0,66 milliard. Cette période se caractérise par des charges maîtrisées avec des achats consommés de 0,23 milliard et des services extérieurs de 0,44 milliard.
En 2019, l’entreprise amorce son redressement. Le chiffre d’affaires progresse à 2,66 milliards de dinars, accompagné d’un résultat net positif de 0,63 milliard. Les charges connaissent une légère hausse avec des achats consommés à 0,48 milliard et des services extérieurs à 0,57 milliard.
L’exercice 2020 marque un tournant décisif. Le chiffre d’affaires bondit à 265 milliards de dinars, soit une multiplication par cent. Cette croissance exceptionnelle s’accompagne d’un résultat net de 5,77 milliards. Les charges suivent cette progression avec des achats consommés de 46,63 milliards et des services extérieurs atteignant 394,3 milliards.
En 2021, malgré un léger recul du chiffre d’affaires à 243 milliards, la rentabilité s’améliore avec un résultat net de 9,57 milliards. L’entreprise optimise ses charges : les achats consommés diminuent à 21,69 milliards tandis que les services extérieurs se stabilisent à 389 milliards.
L’année 2022 confirme cette dynamique positive. Le chiffre d’affaires atteint 299,9 milliards de dinars et le résultat net culmine à 30,20 milliards. Cette performance s’accompagne d’une stabilisation des charges avec 20,78 milliards d’achats consommés et 481,6 milliards de services extérieurs.
La politique d’investissement reste soutenue sur la période. Les dotations aux amortissements progressent de 0,20 milliard en 2018 à 352,8 milliards en 2022, reflétant l’effort constant de modernisation des équipements et infrastructures.

Les résultats financiers suivent également une courbe ascendante. Les produits financiers passent de 0,001 milliard en 2018 à 17,52 milliards en 2022, tandis que les charges financières évoluent de 0,004 milliard à 24,37 milliards sur la même période. Cette évolution spectaculaire des indicateurs financiers traduit la transformation réussie de Lafarge Services Algérie, qui s’est imposée comme un acteur exceptionnel dans son secteur d’activité.

Y.M

Lafarge services Algérie

un pari risqué mais réussi

Lafarge services Algérie, filiale du groupe implantée depuis octobre 2007 a Mohammedia( Alger), diversifie ses activités dans le conseil et l’assistance aux entreprises. La société, dotée d’un capital social de 140 millions de dinars, s’est installé dans la prestigieuse Tour Geneva, aux étages 15 et 16. L’entreprise, qui porte le numéro d’immatriculations 07B097950, développe une expertise pointue dans plusieurs domaines stratégiques. Son offre de services comprend notamment les études de marche et sondages (code d’activité 607006), le conseil en informatique(607001), ainsi que la gestion d’infrastructures de transport terrestre (604606). Le 17 avril 2022, l’entreprise a connu une double évolution avec le remaniement de son conseil d’administration et la nomination d’un nouveau directeur général. A sa tête, on trouve Ben Driss Alami Mohamed, directeur général de nationalité française, né le 4 juillet 1984 au Maroc, et a Abib Zine Edine, président du conseil d’administration de nationalité algérienne, né le 30 décembre 1977 a Hussein Dey.

La gouvernance de l’entreprise, associant expérience internationale et compétence locale, reflète la stratégie du groupe de combiner standards internationaux et connaissance approfondie du marche algérien. cette approche permet a Lafarge services Algérie de se positionner comme un acteur de référence dans le conseil aux entreprises en Algérie.

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