Epidémie sans précédent de variole du singe (Mpox)

L’Institut Pasteur d’Algérie «veille au grain»

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Un remake du scenario catastrophe de la pandémie du Covid-19 est-il en phase de se reproduire, allusion faite à la propagation fulgurante de la variole du singe ? En effet, c’est la question pertinente de ces derniers mois, qui d’ailleurs est en train de tarauder l’esprit de tout le monde et en particulier les responsables de l’Organisation mondiale de la santé(OMS), d’autant plus que la Suède vient de signaler le premier cas de variole du singe de Clade I en dehors de l’Afrique. En Algérie, l’Institut Pasteur d’Algérie suit avec le réseau des laboratoires OMS la situation de très près et a déjà mis en place, comme lors de la précédente alerte de 2022, les outils de diagnostic et d’orientation.

Le Mpox constitue une urgence de santé publique de portée internationale

D’après la récente note d’information de l’Institut Pasteur d’Alger sur la variole du singe, en date du 15 août, et suite au communiqué de l’Organisation mondiale de la santé, il s’agit d’une épidémie sans précédent de variole du singe (Mpox), en République Démocratique du Congo, ce qui appelle à une intervention urgente. 7851 cas ont déjà été signalés et 384 décès jusqu’en mai de cette année, avec un taux de létalité de 4,9%. Les maladies infectieuses dépassent les frontières nationales et il est donc essentiel que les pays collaborent pour lutter contre les épidémies. La propagation du Mpox au Congo met en évidence le besoin critique et urgent d’une collaboration mondiale et d’un partage des données. Le virus Mpox a été identifié pour la première fois au Danemark lors d’une épidémie survenue en 1958 en laboratoire chez des singes. Ce n’est qu’en 1970 que les premiers cas ont été signalés chez l’homme. Depuis lors, des foyers sporadiques de transmission d’animal à homme et d’homme à homme sont apparus principalement en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest, entraînant souvent une mortalité importante. Cela a incité l’OMS à déclarer une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC), qui est restée en vigueur jusqu’en 2023. L’épidémie de 2022 continue de toucher de nombreuses régions du monde. Les infections par le Mpox de Clade II sont moins graves et plus de 99,9% des personnes infectées survivent à la maladie. Les souches du Clade I provoquent des maladies plus graves et des décès, avec des taux de mortalité d’environ 3%. Mais les experts en santé de la RDC affirment que le taux de mortalité dû à la souche Clade 1b peut atteindre 10% chez les enfants

L’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) suit la situation de très près

L’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), avec le réseau des laboratoires OMS, suit la situation de très près et a déjà mis en place lors de la précédente alerte de 2022 les outils de diagnostic et d’orientation. Du reste, toutes les dispositions relatives aux modalités de prélèvement, de conservation et de transport au laboratoire pour le diagnostic de la variole du singe ont été prises dans ce cas d’événement sanitaire. Pour ce faire, l’IPA par le biais de son annexe de Sidi Fredj spécialisée en virologie et virus émergents recommande aux professionnels de la santé que les prélèvements doivent être emballés et acheminés en triple emballage dans des conditions réfrigérés en respectant les étapes suivantes : 1- Déposer les prélèvements recueillis dans un emballage secondaire : – Envelopper les tubes/flacons de prélèvement hermétiquement fermés (emballage primaire) avec suffisamment du papier absorbant. – Placer les tubes/flacons en position verticale dans une boîte en plastique étanche (emballage secondaire) hermétiquement fermée. 2- Déposer la boîte en plastique contenant les prélèvements dans un emballage tertiaire (glacière) entouré avec suffisamment d’icebox congelés. 3- Mettre les fiches de renseignement des patients dans une enveloppe scellée.

Rabah Karali