Ces quatre dernières années, l’Algérie a intensifié ses efforts pour promouvoir la production nationale dans divers secteurs, mais des défis persistent, notamment en ce qui concerne la réduction des importations de produits alimentaires, de semi-produits et d’équipements industriels. Malgré les progrès réalisés, ces importations continuent d’exercer une pression considérable sur la balance commerciale du pays, représentant près de 30 milliards de dollars par an en valeur. Selon les données de l’Office national des statistiques (ONS), les importations de produits alimentaires ont augmenté de manière significative, atteignant une valeur de 10,9 milliards de dollars en 2022, soit une hausse de 17,2% par rapport à l’année d’avant. L’Algérie reste fortement dépendante du marché international pour des produits essentiels tels que les céréales et la poudre de lait, dépensant près de 1,5 milliard de dollars annuellement pour répondre à la demande intérieure. Dans le cadre d’un programme ambitieux visant à renforcer la sécurité alimentaire du pays, le gouvernement a accordé des aides importantes au secteur agricole, avec près de 3 millions d’hectares consacrés aux cultures céréalières pour la saison agricole 2023-2024. Cette initiative vise à augmenter la production nationale de céréales et à réduire la dépendance aux importations. Parallèlement, des mesures ont été prises pour stimuler le développement industriel et encourager l’émergence de nouvelles filières nationales. La mise en place d’une nouvelle loi sur l’investissement, favorisant la liberté d’entreprendre, devrait contribuer à réduire la facture d’importation en satisfaisant davantage les besoins du marché local.
24 milliards de dollars d’excédent commercial en 2022
En 2022, l’excédent de la balance commerciale de l’Algérie a atteint 24 milliards de dollars, un record après presque sept ans de déficit. Le dynamisme de ce solde résulte du rebondissement des exportations de l’Algérie qui ont augmenté de 80,2% en 2022 par rapport à l’année précédente et une évolution modérée des importations de 3,4%. En effet, en 2022, les exportations ont atteint 63 milliards de dollars (dont 56,7 milliards de dollars sont des hydrocarbures) contre 35 milliards de dollars en 2021. Cette hausse est à l’évidence intégralement expliquée par la hausse des prix internationaux des hydrocarbures. Les exportations des produits hors hydrocarbures ont été marquées par une hausse appréciable à partir de l’année 2021, passant de 2 milliards de dollars en 2020 à 5 milliards de dollars en 2021, pour atteindre les 6,6 milliards en 2022, soit une évolution de 191% entre 2020 et 2022. Les exportations algériennes sont essentiellement des engrais (21%), des dérivés des hydrocarbures (18%) et de l’acier (5%). Les importations ont atteint 39 milliards de dollars en 2022, contre 37,7 milliards de dollars en 2021 avec une hausse de 3,4%. Ces évolutions conjointes des exportations et des importations permettent de constater l’amélioration du taux de couverture des importations par les exportations, passant de 93% en 2021 à 162% en 2022, ajoute la même source. Le gouvernement a également pris des mesures pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures, notamment en facilitant les procédures commerciales et en développant les infrastructures logistiques. Des banques algériennes commencent à s’implanter à l’étranger, notamment en Afrique, dans le but de soutenir les exportateurs et de renforcer les échanges commerciaux avec les pays de la région. En outre, l’Union européenne demeure un partenaire commercial-clé pour l’Algérie, représentant plus de la moitié des exportations et environ un tiers des importations du pays en 2022. Cependant, les échanges avec d’autres régions, notamment l’Afrique, ont également enregistré une croissance significative, soulignant le potentiel de diversification des partenariats commerciaux de l’Algérie. En conclusion, malgré les progrès réalisés, l’Algérie doit poursuivre ses efforts pour renforcer sa sécurité alimentaire, réduire sa dépendance aux importations et diversifier son économie en développant de nouveaux secteurs industriels et en élargissant ses partenariats commerciaux.