Dans un communiqué publié ce lundi, le ministère de l’Habitat a révélé les premières conclusions d’une commission technique dépêchée en début de semaine dans la wilaya de Béchar, à la suite de l’effondrement d’un immeuble de quatre étages situé dans le quartier des 770 logements.
L’enquête, menée par des techniciens de l’organisme national de contrôle technique de la construction (CTC), a mis en évidence la présence de fissures sur les piliers et l’armature en béton de l’immeuble. Ces dégradations, selon le ministère, sont directement liées à des travaux de modifications non autorisés réalisés par certains commerçants occupant des locaux au rez-de-chaussée.
Les travaux en question ont impliqué l’utilisation d’outils lourds, qui ont endommagé l’armature et le béton des piliers de soutien, entraînant l’effondrement de la structure. En conséquence, le ministère a annoncé que des poursuites judiciaires seraient engagées contre les responsables de ces modifications, qui ont compromis la sécurité de l’immeuble.
Amin Ben Krawda, avocat agréé près la cour suprême, a souligné que la personne principale impliquée dans cette affaire serait celle qui a procédé à la destruction des colonnes. Il a précisé que l’affaire serait renvoyée au juge d’instruction pour une enquête approfondie, qui examinera aussi le rôle éventuel d’autorités administratives dans cette affaire.
Les actions de démolition non autorisées sont considérées comme des crimes en vertu de la loi algérienne. Ben Krawda a noté que des amendes financières et des peines d’emprisonnement sont prévues par le législateur pour de tels incidents, dont la gravité dépendra de l’appréciation des autorités judiciaires. Selon l’avocat, les amendes peuvent varier, tandis que si des poursuites sont qualifiées de crime, la peine pourrait dépasser dix ans d’emprisonnement.
L’incident s’est produit vendredi soir, mais heureusement, les habitants avaient été évacués avant l’effondrement, et aucune victime humaine n’a été signalée. Cet évènement soulève des questions importantes sur la sécurité des constructions et la nécessité d’une régulation stricte des travaux de modification dans les bâtiments.
Sonia.H