Edito L’Algérie muscle son dispositif anti-incendie

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Par Yacine Merzougui
L’acquisition programmée de sept nouveaux bombardiers d’eau par l’Algérie marque un tournant décisif dans sa stratégie de protection du patrimoine forestier. Cette décision, qui porte à 25 le nombre d’aéronefs dédiés à la lutte anti-incendie, est la preuve d’une vision résolument tournée vers la sécurité environnementale. Une politique qui ne manquera pas de rassurer les populations
qui ont énormément souffert pendant certains mois d’été excessivement chauds.
L’histoire récente le prouve : les feux de forêt ne pardonnent pas l’improvisation. Les tragiques incendies de 2021 et 2022 ont sonné comme un électrochoc, poussant les pouvoirs publics à repenser intégralement leur approche. Le succès est déjà palpable : à Tipasa, les surfaces brûlées sont passées de 3 523 hectares en 2020 à seulement 19,2 hectares en 2024.
Cette performance n’est pas le fruit du hasard. Elle résulte d’une stratégie globale articulée autour de trois piliers : la Protection civile, l’Armée Nationale Populaire et sa flotte de Beriev-200 russes, et Tassili Travail Aérien avec sa flotte d’Air Tractor. Cette complémentarité des moyens, conjuguée à un maillage territorial renforcé par des pistes forestières et des points d’eau, constitue aujourd’hui un modèle dans la région méditerranéenne.
Mais au-delà des chiffres et des équipements, c’est bien un changement de paradigme qui s’opère. Face aux défis climatiques, l’Algérie oppose une réponse structurée, anticipative et résolument technologique. Une approche qui pourrait faire école dans d’autres pays confrontés aux mêmes menaces.