Par : Mohamed Mouloudj
Pour un récit national fort et structuré
Selon le ministre de la Communication, près de 9 000 journalistes à travers le monde participeraient à un effort coordonné et rémunéré visant à ternir l’image du pays. Une affirmation qui, loin d’être exagérée, s’inscrit dans un contexte de conflits et de tensions diplomatiques où l’information est devenue une arme redoutable et un terrain de guerre par « rédaction interposée ». La déclaration du
ministre n’a donc rien d’extrême. Aux États-Unis, des enquêtes menées par un juge fédéral et relayées par la presse locale ont révélé que la CIA finance près de 6 000 journalistes à travers le monde. Cela illustre à quel point les médias peuvent
être instrumentalisés pour servir des intérêts stratégiques. La première guerre du Golfe a d’ailleurs été déclenchée, pour rappel, par des médias américains avant même la décision du Pentagone. Dans un monde en perpétuelle recomposition,
l’Algérie, forte de sa position stratégique, de ses richesses, de son indépendance politique et de sa constance diplomatique, se retrouve au cœur d’une vaste campagne de désinformation orchestrée par diverses entités. La récente attaque
contre le Général Abdelkader Haddad, dit Nacer, patron de la DGSI, illustre bien cette stratégie. Un site basé en France n’a pas hésité à diffuser des accusations grotesques, visant non pas à informer, mais à semer la confusion et à détourner
l’attention des véritables enjeux du conflit algéro-français. Cette tactique, fondée sur les fake news et la manipulation, ne vise pas la vérité mais cherche à brouiller les perceptions. En Afrique, nous savons tous que certains médias sont financés
par des entités bien identifiées afin d’embellir leur image à l’international. Nous savons également que certains usent de leur position au sein d’institutions internationales pour donner une image erronée des efforts consentis par l’Algérie pour son développement. Dans ce jeu d’influence, l’Algérie, fidèle à ses principes de non-alignement et de soutien aux causes justes, est particulièrement ciblée
par des campagnes de manipulation visant à la pousser à « revoir » sa position. Ces campagnes sont orchestrées par certains États, entre autres le Maroc, l’entité sioniste et les Émirats arabes unis, qui forment un bloc uni contre l’Algérie.
D’autant plus que les Accords d’Abraham, rejetés dans le fond et dans la forme par l’Algérie, constituent, à ne pas s’y méprendre, des alliances guerrières entre
les signataires. Face à ces attaques incessantes, il est impératif que l’Algérie se dote d’une stratégie de communication efficace et offensive. Il ne s’agit plus seulement de se défendre contre les fake-news, mais de reprendre l’initiative en imposant un récit national fort et structuré. Cela passe, certes, par plusieurs axes, mais essentiellement par la proposition d’un contre-discours efficace. Tout cela
passe inévitablement par un sérieux travail de journalistes !