Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya a affirmé mardi à Alger que son département œuvrait à la sécurisation des transactions et renforcement de la fiabilité des moyens de paiement électronique en vue d’encourager le commerce électronique en Algérie.
Lors d’une réunion avec les membres de la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification de l’Assemblée populaire nationale (APN), consacrée à l’examen du projet de loi sur le commerce électronique, M. Raouya a indiqué que « le ministère des finances œuvre à la sécurisation des transactions et au renforcement de la fiabilité des moyens de paiement électronique, en s’assurant de la confidentialité, de la véracité et de la sécurité de l’échange des données via des système de codage sophistiqués ».
Sur le plan juridique, le paiement électronique a été limité à de plateformes de paiement, mises en place et exploitées exclusivement par des banques agréées par la Banque d’Algérie et Algérie Poste, a-t-il précisé.
Les efforts déployés par le secteur des finances permettront de réunir les conditions nécessaires au lancement du commerce électronique, notamment « l’adoption et la mise en œuvre d’une stratégie globale par les banques et les institutions spécialisées dans la carte interbancaire en vue d’élargir l’usage de la carte de paiement », a-t-il dit.
Parmi les mesures prises, M. Raouya a cité le lancement de l’opération de mobilisation des ressources de l’Etat via le paiement électronique avec l’adoption de la déclaration et du paiement à distance pour les contribuables dans un premier temps puis pour la Direction générale des Entreprises (DGE), ajoutant que la loi des finances 2018 prévoit l’obligation de garantir des terminaux de paiement électronique au niveau des commerces à travers le pays.
Dans ce contexte, le ministre a mis l’accent sur le progrès enregistré par les banques publiques dans différents projets liés au système d’informations visant l’adoption de solutions dont le global banking qui permettra la gestion automatique de toutes les opérations enregistrées et des comptes des clients.
Concernant le projet de loi, M. Raouya a dit que son adoption contribuera sans doute à combler le vide juridique dont les consommateurs et les opérateurs se sont longtemps plaint, estimant que l’absence de ce type de texte constitue un frein au développement des opérations commerciales électroniques.
Soulignant la nécessité de définir un cadre juridique global indispensable pour l’encadrement du commerce électronique avant le lancement des transactions électroniques des marchandises et services, il a ajouté que l’initiation de ce projet coïncidait avec une aspiration et une demande incessante des opérateurs et consommateurs d’intégrer un espace nouveau et plus large des transactions commerciales électroniques.
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Le commerce électronique permettra également de booster l’activité macro-économique, notamment à travers la création de nouvelles opportunités et des transactions non conventionnelles pour faciliter et accélérer le rythme des échanges commerciaux au profit des producteurs et consommateurs, en sus d’ouvrir de nouveaux canaux de distribution, complémentaires du système conventionnel en vigueur à ce jour.
La mise en place des mesures prévues dans le projet est à même de garantir les moyens et conditions idoines pour lever les obstacles entravant le développement du commerce électronique en Algérie en particulier, en prévision d’un raccordement progressive au réseau internet à travers l’ensemble du territoire nationale et l’amélioration de la qualité des services dans ce domaine grâce aux investissements publics.
Répondant aux questions des membres de la commission, présidée par Fouad Benmerabet, axées essentiellement sur l’exportation des produits de fabrication locale par de jeunes opérateurs activant dans le commerce électronique, M. Raouya a affirmé que l’opération se déroulera normalement conformément à la loi algérienne qui encourage l’exportation des produits nationaux notamment par les jeunes opérateurs.
A une question sur la possibilité d’échanger les billets et l’utilité de changer totalement la monnaie nationale, le ministre a indiqué que « les réponses à ces préoccupations étaient du ressort exclusif du gouverneur de la Banque d’Algérie ».