L’année 2018 devrait connaître des évolutions considérables en matière de digitalisation financière à la faveur de la modernisation des systèmes financiers des banques publiques et l’application des mesures introduites par la Loi de finances, a indiqué lundi le ministre des Finances Abderrahmane Raouya.
Lors d’un atelier consacré à digitalisation bancaire, organisé dans le cadre des ateliers Expofinances 2017, en marge de la Foire de la production algérienne, M. Raouya a fait savoir que quatre banques publiques (BDL, BADR, CNEP et BEA) ont presque finalisé la modernisation de leurs systèmes financiers en attendant la concrétisation de la même opération par la BNA et le CPA.
Il a en outre évoqué l’importance de deux mesures introduites par la LF 2018 pour généraliser le e-paiement et réduire l’utilisation du cash en Algérie.
Il s’agit d’abord d’un article de la loi obligeant chaque commerçant algérien de se doter d’un terminal de paiement électronique (TPE) avant la fin de 2019.
Le client aura ainsi le choix soit de payer cash ou utiliser sa carte interbancaire (CIB).
A ce propos, M. Boualem Djebbar, Président de l’ABEF (Association des banques et établissements financiers), a souhaité voir des TPE produits en Algérie afin que les commerçants puissent les acquérir à des prix réduits.
L’autre mesure introduite par la LF 2018 est la généralisation progressive du système de télédéclaration et de télépaiement des impôts et des taxes à l’ensemble des entreprises.
Ce système a été lancé en 2017 pour un échantillon de 2.700 grandes entreprises.
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Le ministre a rappelé que la digitalisation était un axe prioritaire de la réforme bancaire et financière faisant état de « réelles avancées sur le terrain » en matière de numérisation dans le secteur.
Le Gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Mohamed Loukal, a souligné à son tour que la généralisation de la numérisation exigeait des banques une fine connaissance des préférences de leurs clientèles, tout en reconnaissant » le retard relatif » enregistré en la matière.
Mais l’adaptation des infrastructures et la réforme du cadre législatif a quand-même permis au pays d’avancer sur la voie de la digitalisation, a-t-il ajouté en assurant que ces progrès permettront de renforcer la confiance des citoyens dans le système bancaire algérien.
La ministre de la Poste et des Technologies, Houda-Imane Feraoun, présente également à l’atelier, a surtout mis l’accent sur la nécessité d’une bonne préparation à la digitalisation.
Il faut savoir qu’allons-nous faire avec la digitalisation, car numériser dans l’anarchie est le pire qui puisse nous arriver, a-t-elle averti en faisant remarquer qu’une attaque électronique « peut s’avérer beaucoup plus désastreuse économiquement qu’un baril de pétrole à 20 dollars ».
Elle a estimé que la création attendue, en juin 2018, d’une entreprise interbancaire chargée de l’extension et du développement du réseau du e-paiement constitue une mesure prometteuse pour la digitalisation financière en Algérie.
Cette nouvelle entité aura pour principale mission de commercialiser et d’installer les terminaux de paiement électronique (TPE) au niveau des commerces et des entreprises économiques et d’assurer les prestations nécessaires à ce service.
Les participants à cet atelier technique ont évoqué le gap entre l’avancée remarquable enregistrée par l’Algérie en termes de connectivité à l’Internet d’un côté et le retard considérable en termes du paiement électronique de l’autre.
En Algérie, le taux de pénétration de l’Internet atteint 45,2% avec plus de 45 millions utilisations d’Internet sur Smartphone, note un expert.
Mais le pays ne compte que 1,5 million de cartes interbancaires (CIB) et quelque 12. 000 TPE installés ayant généré quelque 100.000 transactions à ce jour.
Les ateliers Expo-finances se poursuivent mardi et mercredi en débattant respectivement de la micro-finance et du leasing.