Le nouvel ambassadeur de l’UE en Algérie, Diego MelladoPascua, a officiellement pris ses fonctions en Algérie. Dans une vidéo, mise en ligne avant-hier, Diego MelladoPascua annonce déjà la couleur : «Le destin de l’Algérie et de l’Europe est indissociable», dit-il. Sa priorité, affirme-t-il, sera de renforcer lesrelations entre l’Algérie et l’Europe. L’ambassadeur a souligné l’importance de la solidarité européenne, précisant qu’il espère voir les 27 États membres de l’Europe collaborer ensemble avec l’Algérie, un pays qu’il considère comme un «partenaire privilégié, essentiel et indispensable pour l’Europe». Lors d’une rencontre récente avec le président Tebboune, Diego MelladoPascua a évoqué les divers enjeux qui unissent l’Algérie et l’Union européenne. Les discussions ont notamment porté sur l’accord de partenariat en place ou encore les moyens de renforcerer les liens d’amitié entre les deux entités. Cette réunion a été traversée par des thèmes variés, parmi lesquels les flux migratoires, un point sensible pour les deux parties. Les défis géopolitiques en Afrique et dans la région du Sahel ont également été abordés, soulignant l’éventail des questions à traiter de concert. MelladoPascua a noté que lesrelations entre l’Algérie et l’Union européenne sont «riches, intenses et variées». En particulier en matière d’échanges commerciaux et d’investissements. Il a exprimé son souhait de voir ces interactions se poursuivre et se développer. En ce qui concerne l’accord d’association signé en 2004, à propos duquel l’Algérie ne cesse de demander un rééquilibrage et une renégociation, il n’a soufflé mot. Pour rappel, l’Algérie a répondu, en juin dernier, à l’Union européenne, qui l’accuse d’avoir imposé «des restrictions commerciales visant les acteurs européens, dont un système de licences d’importation, des subventions subordonnées à l’utilisation d’intrants locaux pour les constructeurs automobiles et un plafonnement de la propriété étrangère dans les entreprises importatrices». L’Algérie a exprimé son souhait de réviser l’accord d’association avec l’Union européenne (UE) pour «qu’il soit équitable pour les deux parties. L’Algérie poursuit ses efforts pour établir un partenariat équilibré, bénéfique et ciblé dans son voisinage méditerranéen et avec l’UE en particulier», a déclaré récemment le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lors d’une cérémonie de célébration de la Journée nationale de la diplomatie, qui marque l’anniversaire de l’adhésion du pays à l’ONU, le 8 octobre 1962. Selon lui, ce partenariat doit«obéir pleinement au principe d’équilibre des intérêts des deux parties et privilégier le soutien des efforts de développement économique dans notre pays, sans aucune restriction, ni condition ni obstacle. Il doit également aller au-delà de la logique du profit commercial immédiat, pour s’inscrire ainsi dans une approche stratégique plus large, fondée sur le développement durable dans toutes ses dimensions», a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie algérienne a précisé, dans la foulée, que «l’Algérie compte procéder à la révision de l’accord d’association avec l’UE, qui sera menée dans un climat empreint de confiance, de souplesse et de compréhension afin de rétablir les équilibres nécessaires à cet accord et de l’adapter à la nouvelle réalité économique de notre pays, en tant qu’outil efficace pour atteindre le développement durable escompté». La diplomatie algérienne continuera, a-t-il assuré, «à renforcer les relations entre l’Algérie et les pays frères, amis et partenaires, et à unir ses efforts avec eux pour relever les défis majeurs qui pèsent actuellement sur la communauté internationale». Auparavant, le président AbdelmadjidTebboune a affirmé que les négociations avec l’UE pour la révision de l’accord d’association seront entamées en 2025. «Cette révision sera menée avec souplesse et dans un esprit amical, sans entrer en conflit, car nous entretenons des relations normales avec les États [de l’Union européenne], y compris la France», avait affirmé le chef de l’État. Pour rappel, l’accord d’association Algérie-UE est entré en vigueur depuis 2005. Outre le volet politique, le document prévoit une levée progressive des barrières tarifaires pour permettre la libre circulation des marchandises et des biens entre l’Europe et l’Algérie. La dernière étape de la mise en œuvre de cette disposition était prévue pour 2017, avant d’être repoussée à plusieurs reprises à la demande de l’Algérie. Depuis l’avènement du président Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’État, l’Algérie demande une révision «points par points» de cet accord, jugé défavorable pour l’Algérie. Les responsables de l’UE n’ont pas encore répondu à cette demande.
S.F.