Alors que les besoins nationaux en matière de consommation du poisson sont estimés à 200.000 tonnes/an, le secteur de la pêche n’en produit que la moitié. Pour combler ce déficit, le Directeur général de la pêche et de l’aquaculture, Taha Hamouche, a préconisé le développement de l’aquaculture dans un entretien accordé à l’APS, à l’occasion de la tenue à Oran du 7ème SIPA 2017.
Question 1 : La production du secteur de la pêche et de l’aquaculture suffit-elle à couvrir les besoins nationaux en matière de consommation de poissons ?
Réponse : le secteur de la pêche et de l’aquaculture enregistre un déficit en matière de production. Nos besoins en matière de consommation de poissons sont estimés entre 200.000 et 220.000 de tonnes/an alors que la production ne dépasse pas les 100.000 tonnes/an.
Ce déficit influe sur les prix du poisson, souvent instables, d’une part et sur le ratio par habitant d’une autre part. Le ratio de poisson par habitant se situe entre 6 et 10 kilos par personne, selon les normes de l’OMS. L’Algérien n’en consomme qu’une moyenne de 5 kg par an.
Question : Quelle est la solution pour combler ce déficit et couvrir les besoins nationaux ?
Réponse : La couverture de ce déficit passera par l’investissement dans le domaine de l’aquaculture. Dans la partie nord du globe, la production des poissons pêchés est égale celle des poissons d’élevage. Le domaine de l’aquaculture, encore à ses débuts en Algérie, a connu une dynamique au cours des dernières années. On peut même parler d’un saut en avant.
Chiffres à l’appui, 22 projets d’aquaculture ont été lancés durant la période allant de 2000 à 2016 et 20 pour la seule année 2017. C’est dire l’engouement que suscite ce créneau.
S’agissant de l’aquaculture, toutes les conditions sont réunies pour la réussite de l’investissement dans ce secteur : un potentiel naturel énorme, un marché demandeur et un cadre juridique et institutionnel favorable. Le programme de développement de la pêche et de l’aquaculture 2015/2020, offre de nombreuses de facilitations et mesures incitatives pour les investisseurs privés. Il s’agit d’un créneau lucratif qui ne demande qu’à être exploité.
Les résultats de la politique publique dans ce secteur commencent à se faire ressentir, avec une production de 3.000 tonnes jusqu’en 2015, qui est vite passée à 12.000 tonnes en 2016 et à 25.000 tonnes à la fin de l’année 2017. Les objectifs fixés par les autorités portent sur une production de 100.000 tonnes.
Question : Quel rôle peuvent jouer des salons comme le SIPA dans le développement du secteur ?
Réponse : Ce salon se veut avant tout un événement économique qui offre une visibilité aux investisseurs sur le potentiel et les opportunités d’investissement dans le domaine de l’aquaculture. Nous produisons 25.000 tonnes par an et nous visons les 100.000 tonnes. Le déficit à rattraper est donc important.
Le rôle de ce salon est de convaincre les investisseurs qu’il s’agit d’un créneau prometteur avec une forte demande. Le créneau de l’aquaculture peut intéresser tous les investisseurs. Nous avons d’ailleurs constaté que parmi les 20 projets lancés en 2017, les capitaux viennent d’autres secteurs que la pêche. Il s’agit de plus de 6 milliards de dinars d’investissements privés, en dehors des financements bancaires, versés dans ce créneau nouveau et prometteur.
LIRE AUSSI Thon: l’Algérie demandera l’augmentation de son quota