À l’approche de l’Aïd el-Adha et de la saison estivale, souvent marquée par une pression accrue sur la demande en eau, le ministère de l’Hydraulique se veut rassurant. Omar Bougueroua, secrétaire général du ministère, a annoncé un taux de remplissage national des barrages atteignant 42 %, soit une progression notable par rapport à l’année précédente, où le chiffre plafonnait à 36 % à la même période. « Ce taux, que nous n’avions plus enregistré depuis plusieurs années, est d’autant plus encourageant qu’il intervient après une série de précipitations bénéfiques », a-t-il souligné.
Selon les chiffres avancés, plusieurs barrages stratégiques ont vu leurs niveaux remonter sensiblement. Le barrage de Taksebt, par exemple, est passé de 33 millions de m³ en janvier à 72 millions de m³ aujourd’hui, enregistrant ainsi un apport de près de 40 millions de m³. Même tendance pour le barrage de Koudiat Acerdoune, qui dessert quatre wilayas, avec une capacité actuelle de 29,5 millions
de m³ contre 15 millions en début d’année. Cette dynamique, selon le secrétaire général, permet d’aborder les prochaines semaines avec un peu plus de sérénité. Elle a d’ailleurs permis au ministère de revoir les quotas de distribution à la hausse pour répondre aux besoins croissants du mois de Ramadhan, des examens nationaux et du jour de l’Aïd.
Si le chiffre de 42 % reste une moyenne nationale, d’importantes disparités régionales subsistent. La région Est affiche les niveaux les plus élevés avec plus de 63 % de remplissage, suivie de l’Ouest avec 47 %. Le Centre, quant à lui, reste en deçà avec 23 %, tandis que la région de Chlef tourne autour de 16 %. Malgré ces écarts, Omar Bougueroua assure que la situation est globalement stable et sous contrôle, d’autant plus que des projets structurants sont en cours pour consolider l’approvisionnement en eau potable.
Le responsable a mis en avant l’impact décisif des nouvelles stations de dessalement récemment mises en service. « Ces infrastructures soulagent non seulement les barrages mais aussi les nappes phréatiques, tout en contribuant à améliorer la qualité du service public », a-t-il affirmé. Il a rappelé que ce chantier est l’une des priorités du président de la République, avec pour objectif de renforcer durablement la sécurité hydrique du pays.
S’agissant des préparatifs pour l’Aïd, le ministère a activé un plan spécial qui prévoit, notamment, la remise en état des infrastructures hydrauliques (stations de traitement, réseaux, réservoirs, etc.), le remplissage anticipé des réservoirs pour constituer des stocks de sécurité, la mobilisation renforcée des équipes locales pour un suivi en temps réel, et l’ajustement des quotas d’eau distribués à partir des barrages et stations de dessalement.
Conscient que la demande en eau explose le matin du jour de l’Aïd, particulièrement entre la prière de l’aube et la mi-journée, Bougueroua appelle les citoyens à une consommation responsable. « Une mauvaise utilisation de l’eau par une personne peut priver son voisin de ce service essentiel », a-t-il averti. Le responsable a également lancé un appel à la vigilance en matière d’assainissement, rappelant que l’élimination anarchique des déchets dans les égouts provoque des obstructions et débordements aux conséquences graves, surtout dans les quartiers à forte densité.
Dans un message empreint de civisme, le secrétaire général du ministère de l’Hydraulique a conclu son intervention par un vœu :« Que cette fête soit bénie pour tous, et que chacun joue son rôle pour garantir un accès équitable à l’eau durant cette période sensible ! ».
Sonia H.