
Par Salah Bey
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’a pas réussi à désigner l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum en qualité de nouvel émissaire de l’Organisation pour la Libye en remplacement de Mme Williams. Sur les 15 membres du Conseil de sécurité, seuls les Emirats s’y ont opposés et bloqué sa nomination.
Unanimes, les quatorze membres voient en la personne de M. Boukadoum l’homme de la situation notamment que celle-ci ne tolère point de recul tant le poste, vacant depuis novembre, soit pourvu dès que possible.
Il faut rappeler que depuis l’automne, le renouvellement de la mission politique de l’ONU (Manul) n’a pu s’effectuer que pour des périodes courtes, notamment en raison de l’impossibilité du Conseil à se mettre d’accord sur un nouvel émissaire. Le mandat de la Manul, faut-il rappeler, expire le 31 juillet.
Les Emirats ont fait raté au peuple libyen la chance de reprendre le chemin de la paix. C’est dire que des pays arabes et des parties libyennes avaient fait part de leur opposition à cette nomination.
S’il y a une certaine « préoccupation régionale » à l’égard d’un ressortissant d’un pays frontalier de la Libye qui pose problème. Si l’on admet que son travail serait « impossible », comment expliquer le ballet libyen en Algérie pour arbitrer les belligérants ?
Ce n’est pas la première fois qu’un diplomate algérien est sujet à opposition pour des raisons à trouver ailleurs. L’efficacité de la diplomatie algérienne ne rend pas services à certains qui se lamentent hypocritement sur le destin de la Libye.
L’histoire retient que depuis les négociations d’Evian I et II, l’Algérie est sollicité dans des événements aggravés par cette attitude de mettre de l’huile sur le feu et pleurer les victimes en même temps.
Il y a lieu de rappeler le refus de la désignation pour le même poste de l’actuel chef de la diplomatie, Ramtane Lamara en mars 2020 pour d’autres raisons.
Car en réalité la diplomatie algérienne, depuis longtemps, dérange. Intelligente et agissante elle ne joue pas avec les mots, ni sur les maux des gens en proie à la déchéance.
Rappelons cette jalousie qui a ravi la vie au MAE Algérien feu Mohamed Seddik Benyahia pour avoir réussi à réconcilier l’Iran et l’Irak et résoud le différend entre Téhéran et Washington.
La vraie principale raison est celle avancée par l’ambassadeur russe à l’ONU, Dmitry Polyanskyi. Sans évoquer directement la candidature de l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères, il a critiqué l’Occident qui voudrait, selon lui, garder la haute main sur le dossier libyen, comme tant d’autres.
Il sied d’appeler le S.G de l’ONU à adopter une approche réfléchie, équilibrée et opérant dans sa recherche d’un nouvel émissaire.