Les travaux du 10e Forum mondial de l’eau ont commencé lundi à Bali, en Indonésie, avec la participation du ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, pour discuter des défis actuels liés à la gestion de l’eau et de l’assainissement. Arrivé dimanche soir à Bali, M. Derbal dirige la délégation algérienne à ce forum qui a pour thème «Avec une bonne gestion de l’eau, nous pouvons atteindre la prospérité ensemble et pour tous». Cet événement international, s’étalant sur quatre jours de débats, rassemble des chefs d’Etat et de gouvernement, des ministres, des hauts responsables, des acteurs du secteur et des experts, ainsi que des représentants de la société civile. Il offre une plateforme idéale pour que la communauté chargée de la gestion de l’eau et les décideurs politiques collaborent et avancent durablement face aux défis globaux concernant la ressource hydrique. Durant ce forum, M. Derbal aura des entretiens avec plusieurs de ses homologues et abordera les enjeux actuels concernant la gestion de l’eau, l’Algérie étant un acteur-clé dans ce domaine aux niveaux régional et international. Le 10e Forum mondial de l’eau est marqué par la présence d’une importante délégation algérienne, composée notamment de parlementaires, d’experts en gestion de l’eau, de représentants de la société civile et du Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ). Parmi les thèmes discutés figurent la gestion des ressources en eaux souterraines et la protection des écosystèmes et des zones humides, a précisé un membre de la délégation algérienne à Bali. Cet événement international sera également l’occasion de présenter l’expérience algérienne pionnière en matière de gestion de l’eau et de valorisation des ressources hydriques, visant à assurer un accès sûr à l’eau. Cela inclut le lancement de mégaprojets, tels que les stations de dessalement de l’eau de mer, les transferts interrégionaux, ainsi que la réutilisation des eaux traitées. Il s’agit aussi de sensibiliser à l’importance de la protection des écosystèmes et de la gestion efficiente de l’eau, en mettant en avant notamment les foggaras, une technique d’irrigation ancestrale ingénieuse et économe en eau, selon la délégation algérienne. En marge du forum, un salon/exposition sera organisé pour permettre à toutes les parties prenantes de présenter leurs contributions. La partie algérienne y sera présente avec un stand riche et étoffé, animé par des acteurs et des professionnels du secteur. Organisé tous les trois ans, ce rendez-vous vise à trouver des solutions pour améliorer la sécurité d’accès à l’eau, alors que 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable. La préservation des ressources pour la nature est également une priorité. L’objectif de ce Forum mondial de l’eau est de rassembler tous les acteurs d’un écosystème, «à la fois des chercheurs ou des industriels qui recherchent des solutions, des intervenants locaux avec des cas d’étude spécifiques, un niveau plus politique et aussi des bailleurs de fonds», souligne Renaud Hostache, hydrologue à l’Institut de recherche pour le développement. Concernant les solutions qui vont être discutées, l’agenda sera riche et varié. L’énergie, l’alimentation, l’hydro-diplomatie et la prévention des risques y figurent, entre autres. «Il s’agit en particulier de développer des systèmes de prévision et des systèmes d’alerte précoce pour que les mesures nécessaires puissent être prises et que les gens puissent réagir à temps. En cas d’inondations, cela peut sauver des vies», explique Renaud Hostache. Des solutions techniques au surplus ou au manque d’eau, la réutilisation des eaux usées ou la télédétection par satellite, par exemple, seront abordées au Forum de Bali. Les chercheurs travaillent aussi à des solutions pour faciliter le consensus. «Nous avons souvent négligé d’utiliser la connaissance locale», note l’hydrologue. «L’idée est de collecter cette information et de construire des solutions de gestion de l’eau ou des risques en prenant en compte ce type de données. Cela permet d’avoir des informations vraiment locales et d’améliorer l’acceptabilité et l’appropriation des mesures mises en œuvre», a-t-il ajouté. A partir de ces discussions, une feuille de route pour les prochaines années doit être élaborée.
Sonia H.