Comme attendu, lors de sa conférence de presse post résultats provisoires du scrutin de la présidentielle du 7 septembre, le moins que l’on puisse dire est que le candidat Abdelaali Hassani Cherif, du Mouvement pour la société de la paix (MSP), a tiré à boulets rouges sur l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).Hier, lors de sa conférence de presse, le candidat Abdelaali Hassani Cherif était dans tous ses états. Et pour cause, selon ses propos, d’emblée il a accusé des parties (sans citer de noms) de perpétuer l’idée reçue, comme quoi son organisation politique ne fait pas le poids au sein de l’échiquier politique national. Aussi, il n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger le comportement des responsables de l’ANIE et plus précisément leur manière plutôt sournoise de gérer le déroulement du scrutin présidentiel. «Malheureusement, tout a décliné, même les mécanismes améliorés de la performance politique», a-t-il regretté. Toutefois, il n’a pas manqué d’adresser un grand merci aux citoyens du pays et de l’étranger qui ont voté pour lui et pour le projet «Forsa». Et d’ajouter : «Un grand merci aux combattants et combattantes qui ont partagé avec nous le fardeau de cette opération dans tous les quartiers, leur rôle est grand, tout comme leurs dons, et la présence des femmes et des jeunes a été remarquable. Je remercie mes sœurs et mes frères, les jeunes du mouvement, qui ont contribué par leur présence à faire avancer le grand projet de la patrie». M. Hassani a soutenu que la participation du MSP à ces joutes électorales fait partie du projet de la patrie, c’est pourquoi il a remercié tous les professionnels des médias qui ont contribué et participé avec le parti dans le but de changer la réalité du pays pour devenir un pays en plein essor. Par ailleurs, plus optimiste, il a déclaré que l’espoir existe toujours : «Nous avons peut-être perdu une bataille, mais nous continuerons la lutte pacifique et démocratique». Sur un autre volet, le candidat du MSP a rebondi sur le problème du déroulement des élections, mais aussi les détails et les résultats du vote, et surtout l’image qui va résulter de ces élections après l’annonce des résultats. «Je vous rappelle que notre participation aux élections n’était pas une participation personnelle dans le cadre d’alliances, de décor politique, ou de service à un parti ou à un autre. Notre participation était fondée sur la responsabilité politique et morale de la nécessité de le préserver. Nous voulions dire que ce pays est démocratique et restera sur le chemin de la déclaration du 1er Novembre, peu importe ce que font les autres partis politiques et ceux qui portent atteinte à la nation, nous avons voulu établir un argument contre tout le monde en raison de notre conviction en la paix démocratique. Notre seule alliance est dans l’intérêt du pays afin de consolider les fondements de la démocratie et du pluralisme», a ainsi déclaré M. Hassani. D’autre part, il a noté que son mouvement politique a bravé toutes les difficultés, la fabrication de l’aversion et le comportement suspect de certains politiciens qui cherchent l’irritation, l’incitation et le désespoir, tout en apportant des précisions pour dire que cela ne le concerne pas puisque chaque personne est responsable de son comportement. «Face à tout cela, le Mouvement a pris ses responsabilités et a eu une réelle présence politique sur le terrain, nous sommes fiers de nous malgré l’issue douloureuse de l’injustice». Poursuivant son intervention, le candidat du MSP a estimé qu’il a bien accepté cet esprit d’espoir qui régnait au sein de son groupe. Pour lui, cela pourrait être un outil pour sortir le pays de cette situation. «Nous avons été présents avec un discours politique responsable qui a adopté une méthodologie et une évaluation de tous les programmes et options et une critique objective de toutes les voies politiques et économiques et avons présenté des solutions qui comprenaient 62 opportunités et engagements pour faire avancer ce pays. Cette présence nous a donné du dynamisme et de la valeur, sans ces ‘‘chauves-souris’’ travaillant dans le noir et contribuent à tuer les opportunités de changement. Ces partis qui ont cherché à gâcher ce droit porteront la responsabilité de l’échec politique et historique». S’agissant de l’ANIE, M. Hassani a sévèrement critiqué le travail de cette institution indépendante qui, selon ses dires, «n’améliore pas la gestion du processus électoral». Du reste, M. Hassani rappelle que les erreurs qui ont été commises tuent l’espoir des Algériennes et des Algériens. «Le dernier chiffre pour le taux de participation était de 48%, il n’existe aucune théorie arithmétique ou mathématique, aucune règle de calcul et aucun nombre pouvant être adopté dans le processus politique. Des chiffres sourds qui ne donnent pas au citoyen le sentiment qu’il y a de la confiance. D’ailleurs, l’Autorité s’est condamnée elle-même. Quand elle dit cela, on s’interroge où ont-ils trouvé les résultats ? Comment le dire au monde qui nous traque et aux journalistes internationaux ? Assez de falsifier le sort du pays et du peuple. Depuis 1995, on a tenté de l’éclipser, mais l’intention de l’éclipser n’est pas arrivée. Notre Mouvement est constant, je suis un combattant de ce mouvement, alors mes frères m’ont dit d’y aller car le mouvement ne se réduit pas à une seule personne. Il ne s’arrête pas à la fin d’aucune personne, malgré toutes les tentatives pour le limiter», a-t-il dit en fin de discours.
Rabah Karali