Nonobstant la promulgation d’une batterie de lois et de textes régissant la réglementation concernant la commercialisation du produit national pour le citoyen, un relâchement de la part de certains services publics est constaté de temps à autre, laissant ainsi le champ libre aux agissements néfastes de la spéculation et de la pénurie. Afin d’y remédier d’une manière radicale, le président de la République, lors de la réunion du Conseil des ministre qu’il a présidée avant-hier, a tenu à mettre les points sur les « i » en ordonnant aux premiers responsables des ministères du Commerce, de l’Agriculture et de l’Industrie de se ressaisir et de procéder à une révision radicale de la réglementation régissant la commercialisation du produit national pour le citoyen et de faire preuve d’une extrême vigilance face à tout ce qui pourrait provoquer la pénurie. Après avoir écouté un exposé commun des ministres du Commerce, de l’Industrie et de l’Agriculture, le chef de l’Etat a enjoint les premiers responsables des secteurs concernés à élaborer une loi consacrant un système de plafonnement des prix, via des décrets, « lorsqu’il s’agit de prix déraisonnables des produits de saison», précise un communiqué du Conseil des ministres. La même source a fait savoir que le Président de la République a perçu un relâchement chez certains, soulignant la nécessité pour tous de se ressaisir et de déterminer les responsabilités, par fidélité aux missions assignées vis-à-vis du citoyen qui doit être la préoccupation majeure de chaque fonctionnaire public. Il a également ordonné au gouvernement et aux instances de contrôle, y compris les organes de sécurité, de faire preuve d’une extrême vigilance, d’intensifier et de porter, au plus haut point, le contrôle, en plaçant les produits agro-alimentaires et les médicaments au cœur des priorités, conclut le communiqué. Force est de constater qu’en matière de réglementation régissant la commercialisation du produit national pour le citoyen, le problème réside dans l’application des textes sur le terrain, alors que la mission des services de contrôle des pratiques commerciales est dévolue au ministère du Commerce, laquelle porte sur la vérification, sur le terrain, du respect des obligations qui pèsent sur les agents économiques intervenant aux différents stades de la sphère commerciale. Il est aussi question de veiller à l’application de la législation et de la réglementation relatives aux règles applicables aux pratiques commerciales et aux conditions d’exercice des activités commerciales. Dans ce sens, le travail des agents de contrôle du commerce implique également la coopération intersectorielle (brigade mixte) avec les institutions intervenant sur le marché en vue de conférer une plus grande efficience aux actions engagées sur le terrain. Dans ce même cadre, s’agissant de la stratégie du ministère du Commerce, ce dernier s’emploie à réactiver les bureaux de régulation rattachés au secteur agricole et d’examiner leurs missions à travers une étude du marché et des besoins nationaux, en mettant en place des mesures préventives pour éviter les pénuries et les hausses injustifiées des prix des biens de consommation courante. Parallèlement, le secteur est en train de préparer un projet de loi visant à réguler le marché et à contrôler les prix, protégeant ainsi le pouvoir d’achat des citoyens. Sur un autre chapitre, il faut rappeler la récente polémique sur la commercialisation des pommes locales, qui ont atteint des prix de vente dépassant tout entendement.Toutefois, il a fallu l’intervention rapide des pouvoirs publics pour stopper cette flambée qui a été constatée subitement sur le marché. Certains fruits et légumes ont connu le même sort, allusion faite à la tomate et à la pomme de terre. Cela dit, cette hausse inédite des prix des produits nationaux est expliquée par certains connaisseurs du domaine agricole et commercial, qui l’imputentau phénomène de la sécheresse mais aussi aux conséquences de la guerre en Ukraine, pays dans lequel les prix de la matière première ont connu des augmentations vertigineuses. Cependant, selon la fameuse expression bien de chez nous, «On ne peut cacher le soleil avec un tamis», il faut admettre que la spéculation joue toujours un rôle indéniable dans cette situation de cherté du marché. Mais le gouvernement devrait réagir pour imposer la loi. La balle est désormais dans le camp des pouvoirs publics.
Rabah Karali