Clôture de la 2ém édition du salon international des dattes

 Plaidoyer pour un meilleur rayonnement des exportations

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Quel constat peut-on tirer de la 2ém édition du salon international des dattes alors que le tomber de rideau sur cet événement annuel est prévu pour aujourd’hui ? De prime abord, force est de constater qu’il n’existe aucun doute quant à la qualité de la datte algérienne et notamment la variété Deglet  Nour, qui est d’ailleurs reconnue au niveau international. Toutefois, l’Algérie mérite un meilleur classement dans la hiérarchie mondiale par rapport à la production mais aussi à l’exportation. Selon le classement de la FAO de 2023, l’Algérie est arrivée à la quatrième place des gros pays producteurs de dattes dans le monde. D’autre part, elle exporte bon an mal an quelques 75 000 tonnes de dattes à l’étranger pour l’équivalent de 80 millions de dollars de chiffre d’affaires par an. 

S’adapter au contexte international

Accompagné par les Secrétaires généraux des secteurs du commerce intérieur, du contrôle du marché national, de l’environnement et de la qualité de vie, le Secrétaire général du ministère de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, Hamid Bensaâd a supervisé la cérémonie d’ouverture de la deuxième édition du Salon International des Dattes organisé au Palais des Expositions, en présence du conseiller du Président de la République chargé du commerce, de l’approvisionnement, du contrôle, de l’importation et de l’exportation, ainsi que des représentants du corps diplomatique en Algérie ainsi des organismes professionnels. Placé sous le slogan : « Nos dattes… authenticité et économie durable », la manifestation a connu la participation de quelques 180 exposants venus des wilayas essentiellement productrices de dattes, mais également de pays étrangers dont la Turquie, la Tunisie et Libye. Au cours de la visite traditionnelle des différents stands  du salon, la délégation officielle a été informée de la production des  différentes dattes et de leurs dérivés selon les explications des responsables des stands. Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’agriculture, du développement rural et de la pêche n’a pas manqué de mettre en relief à cette occasion le niveau de technicité des acteurs de la filière, selon la stratégie entreprise par le ministère dans le but de mieux valoriser le patrimoine génétique phoenicicole dont jouit l’Algérie, où environ 1.000 variétés de dattes ont été recensées dans ce domaine. Par ailleurs, le S/G du département ministériel de l’agriculture du développement rural et de la pêche à indiqué que la superficie reservée à cette spéculation est de plus de 174 000 hectares répartis dans 33 wilayas du pays alors qu’un programme de plantation d’un million de palmiers  été lancé qui viendront s’ajouter aux 19 millions de palmiers existants actuellement. En outre, Hamid Bensaâd a évoqué la stratégie du secteur qui comprend la promotion des investissements pour élargir les zones de production, la valorisation des variétés, comme c’est le cas de la variété « Deglet Nour », qui a un attrait mondial, ainsi que la valorisation par la transformation et l’exportation, puisque les dattes algériennes sont désormais exportées dans plus de 90 pays en le monde. De l’avis des experts nationaux comme internationaux, la qualité des dattes algériennes est excellente, à l’image de la varieté Deglet Nour dont la réputation n’est pas à démontrer car célèbre partout dans le monde, car elle est forte par son goût spécial, sa forme, sa couleur, son volume et sa valeur nutritionnelle. Pourtant elle reste sous-estimée et incapable de concurrencer pleinement l’offre mondiale du coup le challenge et que les dattes algériennes doivent percer et dominer les marchés internationaux. Certains spécialistes évoquent souvent  les qualités uniques des dattes du pays qui se distinguent sur les marchés internationaux. En effet, dans sa dernière analyse, la Banque mondiale a fait remarquer que concernant les exportations hors hydrocarbures parmi les huit produits que représentent 88 % des exportations figure les dattes. Les marchés d’exportation comprennent l’Union européenne, l’Asie, la Russie, le Canada, entre autres. Ces marchés se sont considérablement développés ces dernières années, gagnant confiance en la qualité des produits algériens  et manifestant un intérêt croissant pour ceux-ci. Par ailleurs, les responsables des ministères concernés par cette filière s’efforcent de prendre plusieurs mesures pour répondre aux exigences des normes internationales de qualité. Il est question de cultiver des variétés modernes de plants qui donnent une qualité supérieure aux variétés plus anciennes, d’utiliser les meilleurs engrais et de réaliser des analyses approfondies des pesticides pour garantir que seuls ceux adaptés aux marchés cibles sont utilisés. Le problème du marketing, du conditionnement et particulièrement de l’emballage et de l’exportation, doivent être pris sérieusement en charge par les professionnels afin de garantir la conformité aux normes mondiales. Dans ce cas, il faut admettre que les technologies jouent un rôle majeur dans l’amélioration de la qualité en réduisant les erreurs humaines. Ainsi, plusieurs pays arabes à l’exemple de l’Egypte ont intégré ces nouveaux moyens technologiques à leurs stations d’emballage, augmentant ainsi considérablement nos normes de qualité. C’est aussi, une manière de faire front aux pays concurrents, en appliquant leurs normes et leurs défis. Dans le chapitre de la logistique, les opérateurs économiques rencontrent toujours des obstacles dans les opérations d’expéditions  tels que les coûts d’expédition élevés réclamés par les compagnies maritimes et les perturbations de la navigation dues aux guerres et aux conflits, cependant, les pouvoirs publics tentent de répondre favorablement aux doléances. Il s’agit, de poursuivre l’accompagnement des entreprises économiques en leur accordant des facilitations douanières, notamment en termes d’exportation de dattes et d’accès aux marchés internationaux, en tant que source supplémentaire de devises et de diversification des exportations. Enfin, il faut rappeler que les bénéfices escomptés pour l’exportation peuvent atteindre les 300 à 400 millions de dollars d’ici à 2025.

Rabah Karali