A maintes occasions, la sonnette d’alarme a été tirée s’agissant des bilans macabres des accidents de la circulation en Algérie. En effet, selon les récentes statistiques révélées au début du mois de juillet dernier par le responsable de la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR), Ahmed Naït El Hocine, pas moins de 11162 accidents de la route ayant fait 1446 morts et 14852 blessés ont été enregistrés entre janvier et mai 2024. Pis encore, le même responsable a fait état d’une augmentation du nombre des accidents (+7,10%) et du nombre de morts (+2,99%) par rapport à la même période de 2023. Dans une démarche visant à stopper cette hécatombe surles routes, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a présidé hier une réunion du gouvernement au cours de laquelle il a été question de l’étude d’un projet de décret exécutif relatif au renforcement du cadre réglementaire de la circulation routière pour assurer la sécurité des personnes et des biens.
Un dossier bien «ficelé»
Si l’on se réfère au traitement du dossier de la réglementaire de la circulation routière en Algérie, il s’avère que ce dernier a toujours suscité un intérêt particulier au plus haut niveau de l’Etat. Conformément aux instructions du président de la République, Abelmadjid Tebboune, lors du Conseil des ministres du 11 septembre 2022, le chef de l’Etat avait donné instruction pour l’application des peines les plus lourdes pour les cas de non-respect avéré du Code la route, une infraction qualifiée de crime. De son côté, le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, a présidé en février 2024 une réunion du gouvernement consacrée à l’examen et à l’étude du rapport préliminaire sur le projet du Code de la route, a rapporté un communiqué des services du Premier ministre. D’après la même source, ce projet de loi vise à définir les règles régissant la circulation routière et établit les éléments de la stratégie nationale de la sécurité routière et la lutte contre les mauvais comportements sur la route. Le nouveau projet du durcissement du cadre réglementaire prendra en charge vraisemblablement des dispositions à même de renforcer la politique nationale de la sécurité routière, notamment dans ses volets relatifs à l’amélioration du système de collecte et de traitement des données en rapport avec les accidents de la route, et l’amélioration du comportement des conducteurs.
Quid de la fiabilité des chiffres ?
Lorsqu’on parle du nombre et des causes des accidents, les statistiques officielles du DNSR ne souffrent aucune équivoque étant donné qu’elles proviennent exclusivement des services de sécurité ; à partir de là, on collationne toutes les informations inscrites dans les PV de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales avant le traitement des données. Toutefois, certaines personnes doutent de la crédibilité de ces chiffres, lorsqu’on parle de fiabilité des statistiques. Cesont des informations qui s’intègrent dans le cadre de procédure judiciaire, ce n’est pas uniquement une constatation, cesont des procès-verbaux qui sont transmis à la justice. Lorsqu’il y un accident corporel, il y une procédure judiciaire et l’enquête est menée sous le contrôle du parquet. Les informations sont vraiment détaillées et les données sont fiables. Aussi, il faut savoir que le système de collecte et d’analyse des données est constamment modernisé en collaboration avec les services de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales, et ce travail permet de connaître tous les détails liés aux accidents de la circulation routière. Pour le volet réservé aux principales causes des accidents de la route, la wilaya d’Oran arrive en tête en termes du nombre d’accidents et de victimes avec 512 accidents et 69 morts, suivie d’Alger avec 496 accidents et 65 décès. Les jeunes ont été à l’origine de pas moins de 4252 accidents (30%) et les détenteurs d’un permis de conduire de moins de cinq ans ont causé 5767 accidents (41,92%), selon l’intervenant. Parmi les facteurs ayant contribué à ces accidents de la route, M. Naït El Hocine a cité «le manque de vigilance, l’excès de vitesse des conducteurs et le non-respect des passages piétons». Il a, à cet égard, réaffirmé l’importance de la formation et de la participation des auto-écoles aux efforts de l’Etat visant à réduire les accidents de la route et leurs conséquences.
Rabah Karali