Par Nassym Louradi
Tu es jeune, sûrement de polytech d’Alger ou l’ESI. Tu viens d’entamer tes études dans une école supérieur. Un jour, tous tes camarades commencent à parler de programme « Start-up ». Tu es curieux et intéressé. Tu participes et tu commences à lire sur Bill Gates et Mark Zuckerberg etc. Tu es tout excité, futé et tu commence à te sentir supérieur, intelligent et doué !
Après que tu entames le programme, un bootcamp puis badges toujours, tu les gardes avec toi. Tu es membre dans un groupe sur Facebook et tu attends seulement les « pitchs » et « startup weekend » où tu vas montrer ta start-up Teamwork ! Ils vous imposent de créer un team de dizaines de personnes, sorte de « départements » marketing, CEO, CFO et j’en passe !
Tu es très excité ! Tu as un team et tu as une start-up Start-up green, friendly et surtout écologique ! Tu commences à chercher une idée, voilà ! Green start-up, une start-up de recyclage ou truc IoT avec Arduino, chose que les clubs de geeks de 12ans font en Europe ou USA.
Tu es « happy » et « motivé » et tu commences à rédiger des trucs genre : biz plan, canvas. Les mentors et coaches, ohlalala les dieux de start-ups, les experts et know-it-all ! Les coaches et ces « experts », avant d’entamer leurs sujet, n’ont jamais fait une start-up. Leurs carrières sont académiques à 100%, mais ils se prennent pour une personne « know-it-all ». C’est facile de les trouver, ils sont enseignants, ils écrivent des chroniques dans une revue ou magazine IT et LinkedIn et bien sûr, ils adorent animer des conférences sur les start-ups. Quel Track-record impressionnant !
Mais continuons à parler de to aventure cher start-uppeur ! Maintenant, tu commences à pitcher dans un « event ». Tu es tout excité avec ton t-shirt avec logos et avec ton équipe de dix-huit. Vous faites des selfies encore et toujours, ensemble, avec tes potes, avec un coach où tu vas.Ensuite, tu vas tagger tes amis sur Facebook ,« Green Start-up, the best team, dream team ! » bref, après selfies, tu passe au pitch. Généralement, ils sont messieurs et dames assis avec leurs laptops ou macbooks et lunettes. Ils dépassent les 40’s.
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Tu pitch ton projet, ton business model. Bref, le tout ! Sachant à ceux que tu pitch. Ils n’ont jamais monté une start-up, jamais une levée de fonds, leurs Track-record n’a rien à voir avec les start-ups unicornes, leur seul truc, c’est le parcours académique et les histoires qu’ils ne cessent de raconter sur start-ups américaines et surtout de Silicone valley ! Mais tout ça n’est pas tellement grave. Ce qui est grave, c’est qu’ils te donnent des conseils qu’ils copient quelque part sur internet, it’s Okay ! Ce qui intéresse c’est le sort final de la start-up.
On va arriver, ne t’inquiètes pas. Après des mois de Networking, évents, pitches, tu décroches un voyage pour représenter l’Algérie dans un «event» panarabe ou training camp dans un pays européen ou au USA. Pas mal n’est ce pas ?
A 23 ans, tu deviens un Scout boy ou girl, puisqu’ils t’imposent le drapeau Algérien et habits traditionnels. Tu dois sourire et faire beaucoup de selfies, on dirait un « scout trip » où ils t’imposent tout: comment parler, sourire, s’habiller et tout !Alors que les unicornes comme les fondateur d’Airbnb passait le temps à manger des céréales et le fondateur d’Uber sous les pluies et déprimé entrain de chercher des VCs (Venture Capitalistes » ne porte pas de t-shirt, pleins de « certificates académique » et des équipes d’étudiants de 19 personnes et surtout des voyages pour rencontrer dans le bootcamp dans une party d’autres « start-upers ». Ceci n’a rien à voir avec start-up, mais s’apparente plutôt avec un programme d’échange estudiantin.
Les années avancent, le cycle se répète, une année après une nouvelle année, la start-up green et de recyclage après une autre. Bref, c’est le temps de la graduation, où tu deviens ingénieur. Ton destin est ficelé, soit quitter le pays pour finir tes études avec ton parcours plein de «Certificates », soit tu décroches un job d’enseignant vacataire. Ta petite start-up ne verra jamais le jour. Pas de produit sur le marché, pas de fundraisin’ parce qu’il n’y a pas de business angels ni des VCs en Algérie. Ta carrière commence alors. Une carrière pas d’unicorne mais plutôt d’académique. Mais, tu seras un jour coach pour d’autres étudiants et tu vas contribuer dans LinkedIn comme tes précédents coaches.
Un nouveau chapitre dans ta vie se termine mais ils ne te disent jamais ça.
PS : je parie 1 bitcoin, 50 eth et 100 dash si quelqu’un me prouve le contraire.
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