C’est une responsabilité sacrée

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Edito

Ibrahim Seddiki (Ecrivain, journaliste)

Lorsque le président de la République s’engage dans la consultation et le dialogue, cela signifie qu’il accorde une considération particulière à la classe politique, culturelle et à toutes les composantes de la société civile.
Les concernés doivent ressentir le poids de la responsabilité lorsqu’ils expriment leurs opinions et prodiguent leurs conseils sur les questions cruciales qui leur sont soumises, car elles touchent directement à la vie des citoyens et au fonctionnement de l’État.
Quand je sollicite votre avis pour m’éclairer, vous devez d’abord effacer de votre mémoire tout ce qui relève de l’intérêt personnel, vous détacher des émotions, des passions et autres influences subjectives. Il vous faut ensuite étudier le sujet de discussion de manière détaillée et exhaustive, car la compréhension précise est la porte de l’opinion et la clé du conseil.
Vous êtes dépositaire de l’intérêt général et donc responsable d’une question à l’échelle d’une nation entière. Votre avis sera conservé par l’histoire, qu’il soit juste ou erroné – d’où l’importance d’être vigilant.
Lorsque vous discutez d’une affaire d’État, quelle qu’elle soit, vous devez être extrêmement prudent pour ne pas tomber dans le piège du marchandage ou du chantage sous prétexte de saisir l’opportunité de faire passer vos propres intérêts au détriment de ceux du pays et du peuple.
L’État éclairé ne voit jamais dans le dialogue un signe de faiblesse ou de soumission, mais exactement le contraire. Car quand il propose le dialogue et la participation, cela signifie qu’il possède la force, la puissance et l’immunité qui lui permettent d’écouter. La capacité d’écoute est en soi une preuve de pouvoir et de résilience, non l’inverse. C’est une opportunité que l’Algérie s’offre pour une feuille de route à la hauteur de nos ambitions.
Soyons à sa hauteur et travaillons tous à enrichir le débat de manière civilisée et élégante. C’est déjà un honneur d’avoir une voix dans la construction de notre patrie.
Le Président, avec ses prérogatives constitutionnelles, aurait pu faire passer les réformes qu’il souhaitait sans consulter qui que ce soit. Mais il a choisi d’impliquer tout le monde pour envoyer un message clair : nous sommes tous concernés par le présent et l’avenir de notre pays.
C’est une responsabilité, Messieurs. Préservez-la et faites de l’abnégation le titre principal de cette noble entreprise.