Les prix du blé de la prochaine récolte étaient proches de l’équilibre, vendredi à la mi-journée, au terme d’une semaine au cours de laquelle les inquiétudes climatiques, notamment autour du maïs brésilien, ont provoqué des soubresauts importants du marché. Cet après-midi sur Euronext, la tonne de blé tendre progressait de 25 centimes pour l’échéance de septembre à 219 euros, et de 25 centimes également pour l’échéance de décembre à 218,50 euros, pour près de 20.000 lots échangés.
La tonne de maïs, elle, progressait de 2,75 euros sur l’échéance juin à 239,50 euros, et de deux euros sur l’échéance d’août à 229,50 euros, pour environ 700 lots échangés. « Alors que la demande chinoise reste soutenue et que les stocks des grands pays exportateurs de céréales sont très faibles, l’appétit sans précédent des fonds spéculatifs sur ces marchés intensifie une inquiétante volatilité des prix. Une situation très tendue qui pourrait devenir explosive en cas d’incident climatique », a indiqué le cabinet Agritel dans une note publiée jeudi. « Dans ce contexte, le Brésil, deuxième exportateur mondial de maïs, inquiète particulièrement et apparaît plus que jamais comme le maillon faible du marché mondial des céréales », a-t-il ajouté.
Il estime que la production totale de maïs au Brésil, initialement attendue par le ministère américain de l’Agriculture à 109 millions de tonnes pour la campagne 2020/2021, est largement remise en cause. « Nous estimons que le pays a déjà perdu 10 millions de tonnes. Et si rien ne change très rapidement, les pertes risquent de s’aggraver », a prévenu Sébastien Poncelet, directeur du développement chez Agritel.
« Du côté des Etats-Unis, la vague de froid a l’air de se calmer, ce qui explique que le marché de Chicago s’est légèrement détendu, mais ça reste quand même inquiétant, on pense qu’il y a eu un peu de dégâts », a-t-il noté. En France, les pluies qui sont en train de tomber sont les bienvenues pour le blé tendre, notamment. Après le récent épisode de gel, FranceAgriMer a toutefois abaissé vendredi la proportion de cultures bonnes à très bonnes en blé tendre de 85 à 81%.