
De Zemouri à Dellys passant par Cap Djinet le poisson reste inabordable. Hors de prix, il nargue avec insolence le consommateur et s’affiche à des prix démentiels. A quelques mètres de la poissonnerie d’El Kerma, sur la RN24 des pêcheurs de petits métiers exposent des pièces de différentes espèces à une clientèle, d’emblée échaudée par leurs tarifs. Proposés entre 1400 et 2 800 DA le kilogramme, ces espèces trouvent preneur, les vendeurs profitent du fait que les acheteurs passagers viennent en famille » C’est un luxe aujourd’hui d’acheter un kilo de poisson » avoue un père de famille.
Le thon rouge reste le plus exposé ces dernières semaines après avoir frôlé la barre des 1400 DA au début, il est proposé sur le littoral à partir de 1000 DA parfois 800 DA le kilo pour des pièces pêchées depuis deux à trois jours. L’espadon reste le poisson le plus inaccessible au commun des clients lorsqu’ils ont envie de goûter à quelques tranches de ce poisson hors de prix.
Le chien de mer a grimpé ce weekend à 1 400 DA le kilogramme à Cap Djinet la vingtaine de vendeurs profitent là des sorties surtout des Algérois qui affluent vers le littoral jusqu’à Azzefoun. Un poisson qui fait l’unanimité par son prix attractif le Sar, très apprécié par »les goûteurs » est cédé à partir de 800 DA le kilo parfois le prix descend jusqu’à 600 DA en fin de journée. La raie vendue à l’unité se négocie entre 1200 et 1600 DA selon la taille de la pièce. Daurade (aquaculture) et Mérou sont proposés entre 1600 DA et 2000 DA.
Les cours du poisson sont demeurés quasiment les mêmes depuis l’apparition du coronavirus. Durant le mois sacré, le prix du kilogramme de la crevette s’est maintenu à un seuil de 2.800 DA, contre 4000 DA pour la royale. Découpés en tranches le thon au d’autres espèces sont vendus quasiment en petits morceaux. Depuis plusieurs années, cette tendance haussière des tarifs des produits de la mer a éliminé du menu quotidien de l’Algérien le poisson. Un septuagénaire se rappelle nostalgiquement le temps où quotidiennement »on consommait le poisson, la sardine c’était deux à trois kilos à chaque achat », ajoutant que » rouget, sépia, crevette, ornaient les étals de chaque marchand, et à partir de 11h on pouvait acheter en tas pas au kilo » » c’était le temps de la passoire pas du sachet » clos t il amèrement son intervention.
A l’opposé de ces poissons destinés aux « riches », comme d’aucuns le considèrent, le petit poisson bleu n’est pas en reste avec un prix ne descendant plus au-dessous des 500 DA le kilogramme. Souvent, la sardine grimpe à 600 DA voir 700DA, le kilo, prix » jugés » à la portée de la bourse du consommateur, même si les conditions de conservation « restent douteuses », voire même sont « inappropriées » relève t on du coté de la DCP. Avec ses 03 ports de pêche (Zemmouri – Cap djinet et Dellys), et un littoral de 100km le secteur de la pêche dispose d’une population de 6975 marins inscrits. La production de sa flottille de pêche estimée à 607 embarcations dégage une production halieutique de 5400 t/an avec 96% de production des poissons bleus. Le rendement de la pêche est de plus en plus en dessous des espérances. Pis encore, il ne fait plus nourrir les marins pêcheurs et plonge dans la crise les patrons de pêche. Cette situation a fini par se répercuter sur les prix.
[…] [ 14 juin 2020 ] Boumerdes: le poisson hors de prix Agroalimentaire & Pêche […]
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